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Propriétaires de chiens : les bons comportements à adopter

Crottes sur les trottoirs, faune chassée, récoltes abîmées, les chiens sont de plus en plus nombreux et… ils dérangent. Nous avons décidé de faire le point sur ce sujet afin de rappeler aux propriétaires les bons comportements à adopter. Rappelons aussi la période où ils doivent obligatoirement être tenus en laisse et les raisons de cette disposition qui débutera le 1er avril.

 

Laisser les chiens courir oui, mais à certaines conditions
Laisser les chiens courir oui, mais à certaines conditions

 

Le règlement de la Police stipule que chaque Municipalité peut définir des lieux publics dont l’accès est interdit aux chiens et ceux dans lesquels ils doivent être tenus en laisse. Si elle impose la tenue en laisse générale sur tout le domaine public communal, elle doit en dérogation définir des zones où ils peuvent s’ébattre librement.

 

Quid d’Aigle et de Bex ?

A Aigle, un parc à chiens a ouvert le 1er juin 2021 aux Glariers et mesure environ 250 m2. Il comprend une poubelle avec des sacs à crottes, un banc et un point d’eau. Selon la commune d’Aigle, les lieux sont utilisés et tenus au propre, ce qui n’est apparemment pas le cas dans d’autres zones. « Nous avons dans tous les coins des poubelles avec des sacs à crottes. Mais énormément ne sont pas ramassées. La population se plaint ensuite que les équipes ne nettoient pas la ville », précise la commune avant d’ajouter : « Si nous devions faire passer un message, ce serait de respecter les lieux et de ramasser les déjections canines. »

 

En présence de bétail et dans certains sites protégés, comme le district franc fédéral du Muveran et la réserve des Grangettes, les chiens doivent être tenus en laisse toute l’année
En présence de bétail et dans certains sites protégés, comme le district franc fédéral du Muveran et la réserve des Grangettes, les chiens doivent être tenus en laisse toute l’année

 

Du côté de Bex, pas de parc à chiens, ce n’est pas utile pour une si petite ville par ailleurs entourée par la nature. Toutefois, un projet est en cours de réflexion : l’installation de panneaux demandant aux propriétaires d’attacher leurs compagnons dans certaines zones. Ces dernières ne sont pas encore définies. Comme pour Aigle, les excréments non ramassés posent problème. « Ils semblent moins nombreux sur les trottoirs, ceci grâce à l’ajout de plusieurs poubelles… ou parce que la voirie les enlève régulièrement », souligne Pierre-Yves Rapaz, municipal en charge des infrastructures et des espaces publics. Les propriétaires canins de la cité du sel peuvent donc se réjouir d’avoir une certaine liberté ; faut-il encore respecter les autres pour que cette liberté perdure.

 

L’impact des chiens dans l’agriculture

Les crottes, outre le fait qu’elles éclaboussent les employés de la voirie quand ils fauchent les bords de routes, sont également un vrai fléau pour les ruminants. En effet, elles sont toxiques, voire mortelles. Cependant, il n’y a pas que les déjections qui dérangent, les chiens causent aussi des dégâts dans les cultures et les vignes. Pierre-Yves Rapaz, également agriculteur, nous renseigne : « Lâchés dans les prairies, ils piétinent l’herbe. Si ce ne sont qu’eux, ça peut encore aller. Mais si toute la famille s’y met, cela pose problème, aussi lorsque des bâtons y sont abandonnés. Les champs de maïs, de blé ou encore de tabac, quand ils commencent à pousser, peuvent être abîmés ; des tiges cassées, des feuilles arrachées, etc. Les bourgeons des vignes peuvent également facilement casser. Ceci engendre une perte d’une partie des récoltes. »

 

Les chiens doivent être éduqués à ne pas chasser la faune
Les chiens doivent être éduqués à ne pas chasser la faune

 

Laisser son ami à quatre pattes gambader ? oui, mais à certaines conditions. « En hiver, les champs non cultivés peuvent accueillir des chiens sans subir de dégâts. Mais il y en a de moins en moins, car nous avons l’obligation de semer dans les six semaines après la fauche pour capter le CO2 dans les sols. » Ces points sont donc à prendre en compte lorsque vous vous promenez avec votre compagnon. « 90% des propriétaires jouent le jeu, mais un amalgame est fait avec le 10% restant. Nous constatons de plus en plus de chiens à Bex, notamment le long du Rhône, beaucoup viennent du Valais avec des grandes races qui, chez eux, selon le règlement cantonal, doivent être muselés. Et, malheureusement, tout le monde ne respecte pas les règles. »

 

Une faune dérangée toute l’année

Il est évident que les chiens doivent pouvoir disposer d’espaces pour s’ébattre, se dépenser, renifler. Néanmoins, chaque propriétaire a le devoir de garder un œil sur son animal et ce dernier doit être éduqué en conséquence et ne pas chasser la faune. Contactée à ce sujet, Kate Amiguet, fondatrice et directrice de MART (Mouvement pour les Animaux et le Respect de la Terre), nous indique que ces points ne sont que très rarement respectés. « Je dois expliquer plusieurs fois par jour les dégâts provoqués par les chiens qui ne sont pas sous le contrôle de leurs propriétaires. Souvent, ceux-ci sont rivés à leur téléphone et ne surveillent absolument pas leur animal et, pire encore, n’interviennent pas lorsqu’il poursuit les animaux sauvages. »

 

Chaque propriétaire a le devoir de garder un œil sur son animal
Chaque propriétaire a le devoir de garder un œil sur son animal

 

De nombreuses espèces peuvent être dérangées avec bien souvent des causes mortelles. Un animal mordu ou un jeune séparé de sa mère peut mourir, tout comme un fort stress peut provoquer un avortement. « Le chevreuil, par exemple : si une mère détecte une autre odeur sur son petit, humaine ou animale, elle ne le reconnaîtra plus et l’abandonnera. Nous croisons régulièrement des faons seuls au bord des prairies et leur réflexe, en cas d’attaque, est de ne pas bouger.  Ceci est problématique si un chien leur vient contre. Le levraut, comme bien d’autres, ne survit pas s’il est séparé de sa mère. Les renardeaux peuvent se retrouver seuls, à l’extérieur de leur terrier, lorsque leur mère s’éloigne pour chercher de la nourriture. De nature insouciante, ils sont alors des proies faciles. Le cas est similaire chez bien d’autres petits comme les blaireautins. N’oublions pas les espèces d’oiseaux qui nichent au sol. En prime, les petits chiens, comme les Jack Russell, peuvent causer de terribles dégâts à l’intérieur des terriers. » Hélas, il n’y a pas que durant la belle saison que la faune peut être dérangée. « En hiver, la nourriture se fait rare, les animaux sauvages sont donc en mode survie. Marcher dans la neige leur demande un effort considérable. Et au début du printemps, ils sont encore affaiblis. »

 

Pour Kate Amiguet, « la forêt et les zones humides (pour ce qu’il en reste dans la plaine du chablais), sont les derniers espaces où tente de survivre tant bien que mal la faune sauvage. Des endroits par ailleurs déjà très impactés par nos loisirs : vtt, paddle, photographes, promeneurs, etc. Donc non, ces endroits ne sont pas des terrains de jeu pour les enfants et les chiens. Je constate trop souvent des comportements inacceptables : chiens sans surveillance ou qu’on laisse pister, étangs à batraciens utilisés comme des pataugeoires à chiens, ce qui détruit toute la microfaune aquatique, etc. Etant donné que les directives « chiens en laisse » dans les réserves naturelles, comme celle des Grangettes, ne sont quasiment jamais respectées, ces dernières pourraient bientôt être interdites aux chiens. Et j’estime qu’en forêt et en lisières de prairie, les canidés devraient être tenus en longe. Il y a beaucoup d’autres zones propices pour qu’ils puissent courir librement, comme le bord du Rhône ou les chemins agricoles. »

 

Dans un autre registre, MART organise une grosse opération de ramassage des déchets dans la réserve naturelle du Fort à Noville les week-ends des 16 – 17 mars. Pour participer, rendez-vous sur le site de la Fondation.

 

La faune peut être grandement dérangée toute l’année par les chiens
La faune peut être grandement dérangée toute l’année par les chiens

 

En laisse du 1er avril au 15 juillet et toute l’année dans certaines zones

Pendant la période de reproduction et d’élevage des jeunes, la faune sauvage est particulièrement sensible à la présence des chiens, toutes races confondues. C’est pourquoi le canton de Vaud rend obligatoire la mise en laisse du 1er avril au 15 juillet. Cette disposition s’applique dans tous les espaces forestiers et dans les prairies attenantes. Il est bon de rappeler qu’en présence de bétail et dans certains sites protégés, comme le district franc fédéral du Muveran et la réserve des Grangettes, ils doivent être tenus en laisse toute l’année.

 

Pour veiller au grain, vingt-quatre inspecteurs de la Police de la faune et de la nature (anciennement surveillants de la faune et gardes-pêche) sont actifs dans le canton de Vaud. Ils ont chacun leur spécialité. Dans la région, Michael Thomi est spécialiste des milieux terrestres. « Depuis peu, nous sommes habilités à donner des amendes d’ordre cantonales à tous ceux qui ne respectent pas les règles, ce tout au long de l’année », confie-t-il. Si par le passé, les gardes-faunes jouaient plutôt un rôle préventif avec parfois des dénonciations préfectorales, ils se montrent désormais plus répressifs. Une amende peut s’élever à une centaine de francs et coûter beaucoup plus cher en cas de récidive. Michael Thomi révèle que les infractions sont surtout commises dans les districts francs. Des amendes peuvent aussi être délivrées à l’encontre des chiens détachés. Et ceux qui chassent du gibier peuvent faire l’objet d’une dénonciation préfectorale. Quant aux crottes non ramassées, c’est la Police qui peut amender les propriétaires.

 

Conclusion

Avoir un chien et l’aimer ne dispense pas les propriétaires de respecter les règles. Tout le monde doit être attentif afin de cohabiter le plus harmonieusement possible. Chacun a le droit d’exister et le droit au respect : les agriculteurs, comme les animaux sauvages. Rappelons pour conclure qu’une balade avec son compagnon est un moment de partage essentiel pour renforcer la complicité.  En effet, il ne s’agit pas de le laisser faire n’importe quoi sous prétexte qu’il doit se dépenser et faire ses besoins. Avoir un chien est synonyme d’une grande responsabilité, il faut donc l’assumer à tous les niveaux.

Informations

Ramassage des déchets dans la réserve naturelle du Fort à Noville: www.mart.ch

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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