J’ai testé le bain de glace !
Dans notre édition du mois de septembre, nous avons partagé un dossier sur les bains de glace. J’ai pris énormément de plaisir à traiter ce sujet qui m’a permis de rencontrer des passionnés, toujours plus nombreux, de cette pratique pour le moins rafraîchissante ! Des âges et des personnalités différentes, mais également des techniques différentes ; en revanche, ces personnes ont toutes un point commun : elles semblent accros. S’immerger dans une baignoire remplie de glace, faire trempette dans le Léman en hiver, prendre une douche froide, toutes les idées sont bonnes. Les bienfaits sont divers et variés pour autant que la pratique soit régulière.
Après la rédaction de cet article, j’ai eu envie de plonger dans le grand bain. Allan Cant, instructeur de la méthode Wim Hof interviewé pour l’occasion, organisait une demi-journée initiatique au mois de septembre. L’occasion était trop tentante pour passer à côté. Bien évidemment, j’espérais être accompagnée de l’un de mes proches, mais je suis passée pour une tarée. C’est donc toute seule que je me suis inscrite. « Prévoyez des habits chauds, un pique-nique, des affaires de bain et, surtout, soyez motivés », indiquait le mail reçu une semaine avant l’initiation…
Le jour J, le rendez-vous était donné à Leysin. La matinée fut dédiée à la théorie et à des exercices de respiration. La méthode Wim Hof se décline en trois étapes : la respiration, l’immersion en eau froide et l’intention. Allan Cant nous informe que la troisième étape est la plus importante. « Dites que vous pouvez et vous pourrez. Dites que vous ne pouvez pas et vous ne pourrez pas », précise-t-il. En effet, il faut être clair et ne pas hésiter.
Après la théorie, la pratique ! Une baignoire remplie de glace nous attend à l’extérieur. Les passants nous regardent comme si nous venions d’une autre planète. Chacun notre tour, nous nous sommes allongés dans la baignoire. La théorie dit qu’il faut rester dans l’eau durant un temps précis : une minute par degré. Pour le coup, l’eau était à zéro degré… Le temps fixé lors de l’initiation : maximum deux minutes pour les non-initiés.
Une expérience incroyable
Dites que vous pouvez et vous pourrez. Cette phrase prend sens lorsque nous plongeons les pieds dans la baignoire ; ce n’est plus l’heure d’hésiter, il faut se mouiller ! Avant cette initiation, je me suis exercée sous la douche, avec de l’eau froide. De cinq secondes je suis passée à plus de deux minutes. Mais l’eau glacée n’a rien à voir. Elle vous prend aux tripes, elle vous gèle sur place. Votre corps est comme enveloppé et se fige. Un peu comme quand vos doigts raidissent en hiver et que le froid vous empêche de les plier.
Il ne s’agit pas d’une compétition contre les autres ou même contre soi. Et cette pratique ne se résume pas à simplement plonger son corps dans cette baignoire. Il faut réguler sa respiration ; allonger les inspirations et les expirations. Il faut aussi détendre ses muscles et se laisser aller ; s’abandonner au froid. Cela demande une énorme concentration. Le temps s’arrête ; seul compte ce moment avec soi, un moment unique. Le froid est intense, mais vous n’avez pas le temps d’y penser puisque vous êtes uniquement concentré sur votre respiration. Les trente premières secondes sont les plus difficiles. Puis les battements du cœur reprennent un rythme moins soutenu, le souffle se fait plus long, plus régulier et, à ce moment précis, plus rien n’a d’importance.
Vient ensuite la sortie de l’eau. La température extérieure n’a rien d’hivernale, mais le soleil se cache derrière les nuages et le fond de l’air reste relativement frais. Je m’attendais à geler sur place, mais ce ne fut pas le cas. Pour le coup, nous ne sautons pas dans nos habits à toute vitesse. Nous pratiquons quelques mouvements de qi gong pour nous réchauffer naturellement, et ça fonctionne. Quelques mouvements, se sécher, quelques mouvements, enfiler un pull, quelques mouvements, etc.
Si la baignade n’a pas nécessairement été ma partie préférée, le bien-être ressenti à la sortie était fabuleux. Une forte énergie m’a envahie et a perduré le reste de la journée. Aucun tremblement, ni même plus tard, j’avais même plus chaud qu’avant le bain ! Ce sont les mouvements de qi gong qui en sont la raison. J’ai alors pris conscience que cette méthode est de loin la meilleure.
Beaucoup de personnes qui pratiquent ces baignades relèvent qu’après elles ont froid, elles sont sujettes à des tremblements, ressentent le besoin de boire une boisson chaude, de prendre une douche chaude ou de manger pour récupérer de l’énergie. C’est parce qu’elles n’ont pas réchauffé leur corps de la bonne manière à la sortie du bain ou qu’elles sont restées trop longtemps dans l’eau. Le corps devant se réchauffer seul, les tremblements arrivent et mènent ensuite à de la fatigue ; ce qui est contre-productif car l’effet escompté de ces bains est tout le contraire.
Conclusion
Ce fut une expérience incroyable ! Je suis heureuse de l’avoir vécue et, honnêtement, je la conseille vivement. TOUT le monde peut le faire, même les plus frileux ; et je sais de quoi je parle ! Quant à savoir si vous me verrez me baigner cet hiver, la réponse est non. Je ne ressens pas suffisamment de motivation ; par manque de temps d’une part, mais aussi car cela demande une certaine rigueur que je n’ai pas envie d’avoir dans ce domaine. En revanche, oui, je vais continuer les douches froides ! Peut-être est-ce donc vrai, que l’on devient accro après y avoir goûté…