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Un refuge pour les perroquets à Bex

L’an dernier, deux passionnées, Natacha et Capucine, ont fondé à Bex une association, l’Académie des Perroquets. Leur objectif : aider tout détenteur en l’accompagnant autant dans sa formation capacitaire que dans l’élaboration de l’environnement des oiseaux. Au printemps dernier, l’association s’est dotée d’un refuge pour remettre sur pattes des perroquets maltraités – souvent par méconnaissance – avant de les faire adopter par une nouvelle famille, ainsi que d’un sanctuaire pour les oiseaux qui gardent des séquelles irréversibles ; ces deux espaces sont déjà quasiment complets !

Purdey, un Ara ararauna
Purdey, un Ara ararauna

Négligence ou maltraitance ?

Les oiseaux (sans compter la volaille) représentent 2% des animaux de compagnie en Suisse. Selon l’ordonnance sur la protection des animaux, la détention de Aras et de Cacatoès de grandes tailles est réglementée, une autorisation de détention est nécessaire pour détenir ces animaux à titre privé. Ce qui n’est pas le cas des plus petites espèces. Pourtant, la loi suisse, bien que plus stricte que dans d’autres pays limitrophes, n’est tout de même pas adaptée. Il suffit de se rendre à l’Académie des Perroquets pour le constater ; on y trouve des oiseaux qui ont été isolés, soumis à des stress, qui sont handicapés, qui s’arrachent les plumes (picage), avec des troubles de la communication ou du comportement…

 

Sur le site de l’association, un article titré « Négligence ou maltraitance ? Quelle différence ? » nous apprend que « beaucoup de détenteurs de perroquet disent aimer leur bête à plumes comme s’il faisait partie de la famille, comme leur enfant. […] On peut aimer de tout notre cœur, mais par ignorance ou incapacité intellectuelle ou bien physique, on peut être négligent sur les besoins dudit être vivant. »

Capucine avec Balthazars, un Cacatoès rosalbin
Capucine avec Balthazars, un Cacatoès rosalbin

La pyramide de Maslow hiérarchise en cinq paliers les besoins des hommes : besoins physiologiques, de sécurité, d’appartenance, d’estime et d’accomplissement. « Il est regrettable de constater que, pour les animaux, les propriétaires s’arrêtent bien souvent au premier palier », souligne Natacha.

 

Un grand investissement

Bien s’occuper de son animal de compagnie n’est pas une mince affaire. Cela n’a jamais été aussi vrai pour les perroquets, ou les oiseaux en règle générale. Qu’ils soient grands ou petits, les besoins sont les mêmes. La durée de vie d’un perroquet est de 40 à 60 ans. Certaines légendes parlent même d’oiseaux qui auraient vécu durant 100 ans. Les perruches, quant à elles, peuvent vivre une vingtaine d’années.

De g. à d. Gamin, Blue, Mimi et Papa, des perruches ondulées. Un oiseau ne doit jamais être adopté seul
De g. à d. Gamin, Blue, Mimi et Papa, des perruches ondulées. Un oiseau ne doit jamais être adopté seul

Un point essentiel à prendre en compte est qu’un oiseau ne doit jamais être adopté seul. « Ils doivent être au minimum deux de la même espèce ou d’une espèce similaire avec les mêmes habitudes alimentaires », indique Natacha.

Natacha avec Zette, un Gris du Gabon
Natacha avec Zette, un Gris du Gabon

Il faut également de la place. « Les cages que l’on trouve sur le marché sont toutes trop petites ! Une pièce de son appartement ou de sa maison doit être dédiée à ses oiseaux. Elle doit être aménagée en conséquence. »

Il faut aussi et surtout du temps. « Ils ont besoin de faire partie de la vie de famille, de contact, d’attention ; ils détestent la solitude. »

Il est nécessaire d’être constant. « Être heureux et ressentir une joie permanente en leur compagnie, mais aussi être fiable, ils doivent savoir qu’ils peuvent compter sur nous. Nous devons anticiper leurs besoins. »

Le mot d’ordre : la patience. « Ils ont besoin d’être stimulés. Ils peuvent apprendre beaucoup de choses, mais ça prend du temps. L’apprentissage se fait exclusivement par le renforcement positif et par une perpétuelle négociation (avec des friandises ou des câlins). »

Avoir des perroquets c’est aussi être conscient que « ça fait du bruit, c’est bordélique et ça coûte au niveau de la nourriture, des soins et des accessoires. Et s’il pince, c’est qu’il a une bonne raison ; c’est toujours la faute de l’humain. »

Finalement, on ne prend pas un perroquet parce qu’il parle. « Oui, certains parlent, d’autres non. Ils contextualisent les sons. Il y a des habitudes qui se créent comme dire bonjour le matin ou bonne nuit le soir. Il y en a qui répètent des mots car c’est amusant pour eux. Toutefois, on n’adopte pas un perroquet pour ça, mais parce qu’ils sont incroyables et intelligents. »

A gauche, Haïku, un Pionus. A droite, Bigout, un Rosalbin. La durée de vie d’un perroquet est, en moyenne, de 40 à 60 ans
A gauche, Haïku, un Pionus. A droite, Bigout, un Rosalbin. La durée de vie d’un perroquet est, en moyenne, de 40 à 60 ans

Par amour des perroquets

Tout le monde fait des erreurs. La perfection absolue n’existe pas. Mais il faut savoir se remettre en question et vouloir apprendre. C’est le cas de Natacha. « En 2016, j’ai adopté mon premier oiseau. Je voulais une perruche, je suis finalement repartie avec une calopsitte. Puis la famille s’est agrandie avec d’autres oiseaux ; j’en est sept en tout. Bien sûr, j’ai fait des erreurs en écoutant certains éleveurs ou en suivant des conseils trouvés sur internet. J’ai finalement décidé de suivre une formation en ligne de comportementaliste aviaire proposée par la plus grande spécialiste francophone : la Québécoise Johanne Vaillancourt. C’est là que j’ai fait la connaissance de Capucine. Nous étions les deux seules Suisses dans notre groupe. Dans notre pays, il n’existe aucune école pour les perroquets. Et la formation obligatoire pour les grands psittacidés se trouve en Suisse allemande. On s’est alors dit qu’il y avait quelque chose à faire. »

 

C’est ainsi que l’association est née. L’objectif premier était d’informer les détenteurs de perroquets concernant leurs besoins, de les aider, les accompagner pour que leurs oiseaux se sentent bien dans leurs plumes. Mais, rapidement, les deux femmes ont dû aménager des espaces pour en accueillir. « Beaucoup trouvent cool d’avoir un perroquet, sans se rendre compte de ce que cela implique. Avant un placement chez nous, nous proposons un suivi comportemental, nous nous rendons au domicile du propriétaire et donnons des conseils et exercices à réaliser pour améliorer la situation et maintenir l’oiseau dans sa famille. Quand cela n’est pas possible, nous les accueillons », explique Natacha.

Tico, un Eclectus. Adopter, parrainer ou faire un don ; l’Académie des Perroquets compte sur la générosité de la population pour donner une seconde chance aux oiseaux qu’elle sauve
Tico, un Eclectus. Adopter, parrainer ou faire un don ; l’Académie des Perroquets compte sur la générosité de la population pour donner une seconde chance aux oiseaux qu’elle sauve

L’association dispose de deux espaces pour les perroquets. Le premier, le refuge. « Nous faisons en sorte de les remettre en forme, de les socialiser et de leur apprendre une bonne manière de communiquer autant avec les humains qu’avec d’autres perroquets. Une fois sur pattes, nous entreprenons de leur trouver une famille pour la vie qui répond à toutes les exigences de formation et d’environnement propice à leur bon développement. » Le deuxième, le sanctuaire. « Le Sanctuaire ouvre ses portes à tous les perroquets qui souffrent de l’ignorance des humains. Des oiseaux trop traumatisés, trop longtemps isolés, soumis à trop de stress et de contrainte, ils sont brisés pour toujours et ne pourront plus jamais avoir une vie normale et épanouie. Mais nous pouvons faire en sorte qu’ils vivent de manière digne et enrichissante malgré tout. »

 

L’Académie des Perroquets propose une série de cours et d’ateliers pour aider les détenteurs à vivre en harmonie avec leurs oiseaux. Un cours complet d’une journée (non validé par les autorités vétérinaires) permet de faire le point sur les lois concernant la détention de perroquets, sur son alimentation, ses besoins, ses jouets, etc. S’ajoutent à cela quatre ateliers : cuisine, fourragement, fabrication de jouets et fabrication de perchoirs. Le matériel est entièrement fourni par l’association.

 

Acheter des perroquets : des règles à respecter

Après toutes ces informations et en connaissance de cause vous souhaitez tout de même adopter des perroquets ? Il y a des règles à respecter. Il suffit de chercher dans les petites annonces du web pour constater qu’énormément d’oiseaux sont en souffrance. Certains sont vendus seuls, enfermés dans de petites cages et les photos publiées sont souvent trompeuses. Passer par un élevage ? Oui, mais lequel ? « Il faut tout d’abord aller voir les installations de l’éleveur. Les petits doivent être élevés avec les adultes de la même espèce. Un travail de socialisation avec l’humain doit être garanti. Les ailes ne doivent jamais être coupées. Le sevrage doit absolument se faire à l’élevage pour éviter un rejet du propriétaire ; à savoir que les grands spécimens son pubères seulement à l’âge de 6 – 8 ans, ceux de taille moyenne atteignent la puberté aux alentours des 3 – 4 ans », relève Natacha.

Samy, un Gris du Gabon
Samy, un Gris du Gabon

Adopter ou parrainer ?

L’Académie des Perroquets recherche des familles désireuses d’offrir une seconde vie à des oiseaux qui ont eu la vie dure. Mais ce n’est pas une animalerie. « Ce sont les perroquets qui choisissent leur famille et non le contraire. Un lien doit se créer ; la personne intéressée doit venir plusieurs fois pour créer ce lien. Il faut ensuite suivre un cours qui coûte 250 francs. Comptez ensuite environ 500 francs par oiseau. Même adoptés, les perroquets appartiennent toujours à l’association qui réalisera une inspection surprise dans les six mois après l’adoption. Nous nous tenons également à disposition pour donner gratuitement des conseils ou aider à aménager l’espace qu’occupera les perroquets. Actuellement, neuf perroquets du refuge sont susceptibles d’être adoptés. Sur les douze oiseaux qui vivent dans le sanctuaire, deux pourront peut-être eux aussi rejoindre une nouvelle famille », annonce Natacha.

 

Adopter des perroquets représente une grande responsabilité. Ce n’est pas donné à tout le monde. C’est pourquoi l’association propose de parrainer les spécimens qui ne peuvent pas retourner dans une autre famille, ceci afin de couvrir les frais. Cela coûte 500 francs par an (450 francs pour les membres) avec la possibilité de payer en plusieurs mensualités. Les parrains peuvent ensuite venir au refuge trois fois par mois pour passer du temps avec les oiseaux ; une chance unique et bénéfique pour tout le monde, même les perroquets qui peuvent ainsi avoir des interactions avec des humains. Mais le parrainage est aussi une responsabilité, car si Natacha et Capucine étaient amenées à décéder subitement, les parrains s’engagent à trouver la famille adéquate pour leurs oiseaux.  

 

Il est finalement possible de faire des dons pour soutenir l’Académie des Perroquets. Les détenteurs peuvent également, depuis le début de l’année, profiter du site de l’association pour acheter des jouets sécuritaires, de la nourriture et des accessoires.

Informations

www.academiedesperroquets.org
academiedesperroquets@bluewin.ch

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

2 commentaires

  1. Bonjour,

    J’aimerais baguée mon oiseau et j’arrive pas trouver un endroit qu’ils font ce service.
    J’ai une calopsytte de 1 an.
    Es ce que vous pouvez me renseigner?!
    Avec mes salutations distinguées
    Silvia.

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