Sur la commune de Bex et ses hameaux on compte plus de 160 chevaux et il arrive parfois que certains s’échappent de leur parc. Dans ce cas, la police doit pouvoir gérer le problème professionnellement. C’est pourquoi une trentaine de policiers ont étéformés chez Sandra Hülsdell durant le mois de mai.
L’histoire est originale et elle commence il y a cinq ans, où un premier cheval s’est échappédans les environs de la route des Mines de Sel. Sandra Hülsdell, habitant sur cette même route et possédant des chevaux, a alors épaulé les policiers. Les années suivantes les fugueurs ont étéplus nombreux.«Les policiers en charge de le récupérer, ne sachant réellement comment s’y prendre, on étédemander àplusieurs reprises de l’aide àSandra. «Elle était chez elle et nous avions besoin d’aide, c’est ainsi que tout àcommencé», explique Claude Ruchet, capitaine de la police du Chablais vaudois. «N’étant pas toujours àmon domicile et dans un esprit de partager certaines de mes connaissances, j’ai pris contact avec la police pour leur proposer gratuitement des cours pour apprendre àrécupérer un cheval en fuite», raconte Sandra Hülsdell.
Au final, Sandra a proposéquatre cessions d’environ deux heures lors desquelles trente personnes ont étéformées, dont des policiers mais aussi des assistants de sécuritépublique, susceptibles d’intervenir sur ce genre de cas avec des animaux. Durant ces cours, une partie théorique était proposée ainsi qu’une partie pratique, donnée en collaboration avec Isabelle Mariétan Man, la voisine de Sandra, elle aussi détentrice de chevaux et cavalière chevronnée.«Nous avions plusieurs idées préconçues qui étaient fausses. Avant, nous arrêtions un cheval comme nous arrêtions un véhicule en se mettant au milieu de la route et en écartant les bras. Nous avons appris plusieurs points essentiels comme le fait que le cheval voit essentiellement de côtéet qu’il faut donc l’approcher de telle manière àce qu’il nous voie arriver», note Claude Ruchet.
A terme, les participants ont appris àapprocher un cheval sans lui faire peur, les différentes manières de se comporter mais également àbrider l’animal, le calmer, l’arrêter, le déplacer, etc. Chaque participant a reçu un petit aide-mémoire réaliséavec Mme Marietan, une sorte de vade me cum qui permet de se rappeler les points importants du cours avant toute intervention.
La police du Chablais vaudois gère toutes les interventions sur les communes d’Aigle, Ollon et Bex. Si, côtéanimaux, les interventions concernent avant tout des vaches et parfois des moutons ou des chèvres, il arrive de plus en plus que des chevaux s’échappent, principalement àcause du fort accroissement de propriétaires de chevaux dans la Citédu sel. «Ce cours, gracieusement offert par Mme Hülsdell, était bénéfique», ajoute Claude Ruhet. En effet, depuis, la police a pu mettre en pratique ce qu’elle a appris lors d’une intervention qui s’est très bien déroulée.
D’autres cours chez Sandra pourraient être envisageables pour former les nouveaux collaborateurs. «Mais ça ne fait pas partie des formations prioritaires comme celles du tir, etc», note le capitaine. «Il faut pouvoir trouver le temps pour de tels cours, que ça ne tombe pas durant les congés, et le personnel absent doit être remplacé, sans compter que nous couvrons de nombreuses manifestations sur ces trois communes.» Contrairement aux idées reçues, les policiers ne sont pas des experts en arts martiaux, en tir ou en premiers secours, mais ils se forment au mieux afin d’obtenir un maximum de connaissances àappliquer sur le terrain. «Depuis le début de l’année d’ailleurs, l’ensemble du personnel a suivi un cours sur le massage cardiaque et le défibrillateur», conclut Claude Ruchet.
