Rendu célèbre par nos paysans de montagne au 19ème siècle, l’Art du découpage prend depuis peu un nouvel envol.
Pour donner naissance à son monde artistique, Marie-Laure Beun a mélangé toutes ces expériences de vie. Elle y a mis son savoir-faire d’horticultrice, son touché de kinésithérapeute et sa sensibilité de conteuse d’histoires anciennes. Elle a tout pris et en a fait un délicieux cocktail: des dessins finement découpés qui respirent la poésie et la volupté.
C’est en tout cas ce que propose Marie-Laure Beun à travers son univers. « Tout ce que j’ai appris lors de mes différentes formations contribue à l’enrichissement de mes œuvres », confie-t-elle, comme si le résultat de ces travaux n’était possible qu’en y mettant tout ce qu’elle est.
Marie-laure Beun s’est imprégnée du monde ancestral du découpage dès l’année 2016. Son parcours artistique commence avec un cours particulier suivi chez Charlotte Rigal (la dentellière du papier installée à Vevey). Une première approche suivie de quelques doutes et d’une encombrante incapacité à transmettre à la feuille blanche ses envies et ses rêves. Une époque frustrante qui l’a presque forcée à l’abandon de sa passion. Mais ces quelques indéfinitions artistiques furent ensuite effacées par un acharnement sans faille et une volonté de bien faire qui s’est montrée à toutes épreuves. Une obstination payante puisqu’en 2018 son atelier « Les papiers de Marie » prend finalement vie.
Depuis lors le crayon noir a gagné en liberté, le cutter est devenu finement tranchant et son inspiration ne cesse de nous surprendre. Elle nous propose bien plus que des poyas à travers ses œuvres. On se plaît à les voir, à les lire et en y prêtant soigneusement attention on les entendrait presque. Cette sensation vient sûrement du fait que Marie-Laure Beun dessine en racontant ou inversement d’ailleurs… Le découpage vient alors sublimer le dessin et finit par y ajouter une toute autre dimension, presque comme une courte respiration. Petits miracles qui viennent confirmer le message de l’artiste… « À travers mes travaux j’aimerais que les gens se persuadent que tout est possible, que les rêves existent pour être réalisés. Que malgré les épreuves et les difficultés, la vie reste belle et miraculeuse. »
En tant que conteuse et découpeuse papier, elle souligne volontiers avoir perçu dans les yeux de beaucoup d’adultes la même magie et le même émerveillement que les contes soient exprimés sur du papier ou simplement à écouter. En prime et à elle seule, elle nous maintient au goût du jour deux traditions régionales qui nous sont chères, les contes et les poyas.
Son univers très éclectique lui vient aussi de son habitude à observer minutieusement tout ce qui l’entoure et en particulier les infimes détails que les paysages naturels du Chablais lui offrent. Elle se plaît à découvrir des nouveaux mondes à l’aide de la macrophotographie (l’art de photographier de très près les insectes ou les fleurs). Toute une planète cachée sous nos pieds mais qui offre à l’artiste une incroyable gamme de couleurs et de formes. Son crayon noir traduit du mieux qu’il peut ses rêves mais c’est de la nature que vient le concret de son œuvre.
Actuellement Marie-Laure Beun est installée à St-Triphon et propose volontiers aux amateurs de découpage une visite de son atelier, sur rendez-vous bien-sûr. Nous espérons aussi pouvoir la découvrir très prochainement lors de quelques expositions à travers la Suisse romande, notamment à Château-d’Oex pendant « les journées du papier découpé » qui se tiendront du 10 au 11 juillet 2021, à l’espace ContreContre du 11 juin au 10 juillet ou un peu plus tard dans l’année à l’espace culturel de Vouvry.
- Photos : M-L. Beun