Métamorphose des TPC à l’horizon 2035

Pour les Transports Publics du Chablais (TPC), les chantiers en cours et à venir sont nombreux. Ces deux prochaines décennies vont être importantes pour l’entreprise ferroviaire qui compte moderniser et améliorer son offre comme jamais elle ne l’avait fait auparavant.

 

Une histoire de mobilité sur le long terme
Une histoire de mobilité sur le long terme

 

Chaque ligne est concernée. Il faut dire qu’elles ont plus de 100 ans. Il nous faudrait dédier une édition complète, voire plus, pour faire le tour de tous les chantiers prévus. Nous allons donc nous concentrer sur les projets les plus importants. Rencontre avec le directeur ainsi que le chef du département infrastructure des TPC : Grégoire Praz et Olivier Canomeras.

 

Un budget d’un demi-milliard de francs
Le sujet de la mobilité est sur toutes les lèvres. Ce nouveau virage des TPC est donc une étape importante. Il s’agit d’un investissement de plus d’un demi-milliard de francs d’ici 2035. Une goutte d’eau dans cet océan des transports suisses ; en effet, rien que le projet FAIF (Financement et aménagement de l’infrastructure ferroviaire) accepté par le peuple et les cantons en 2014, prévoit une enveloppe de 12,89 milliards de francs pour l’amélioration de l’infrastructure ferroviaire dans le cadre de l’étape d’aménagement 2035. Des sommes astronomiques mais qui assurent les lignes pour les 100 prochaines années.

 

Le BVB au départ de Bex)
Le BVB au départ de Bex)

 

Aigle-Leysin (AL) et Aigle-Sépey-Diablerets (ASD)
Actuellement, les deux lignes traversent la ville d’Aigle sur deux tracés différents ; ils longent d’ailleurs la route, ce qui pose un problème de sécurité. L’objectif, en cours d’étude depuis quelque temps déjà, est de créer une seule ligne qui passerait à l’extérieur de la ville pour ensuite se séparer à la sortie de cette dernière pour rejoindre respectivement Leysin et les Diablerets. Mais la solution idéale n’a pas encore été trouvée. En attendant, divers travaux devront être entrepris d’ici 2025 pour remettre en l’état la voie actuelle de l’AL, ainsi que les haltes de la Place du Marché et celle du Dépôt de l’AL.

 

Le plan des lignes de Leysin
Le plan des lignes de Leysin

 

L’un des plus grands chantiers de l’AL concerne la construction d’un tunnel qui traversera Leysin et qui comprendra trois arrêts : Village, Centre, qui desservira le cœur de la station et Télécabine, au pied de la télécabine. Le début des travaux est prévu pour 2026 et la mise en service pour 2030. Il s’agit de l’un des principaux projets retenus par le fonds FAIF, dont le budget estimé est de 106 millions de francs ; le plus gros investissement pour cette ligne. Un financement communal et cantonal permettra quant à lui la création d’une nouvelle liaison verticale qui reliera la patinoire et Feydey. En prime, une étude est réalisée en parallèle pour la desserte au niveau des bus.

 

Les plans de la nouvelle gare des Diablerets
Les plans de la nouvelle gare des Diablerets

 

Un autre grand projet concerne la ligne de l’ASD afin de permettre une cadence des trains à la demi-heure. Pour ce faire, un passage direct aux Planches et un nouveau point de croisement devront être réalisés. Les travaux devraient débuter en 2023. Finalement, d’ici 2028, un prolongement de la ligne est à prévoir entre la gare des Diablerets – qui va être entièrement refaite – et le départ de la télécabine.

 

Bex-Villars-Bretaye (BVB)
Depuis le 12 décembre, deux trains par heure desservent la gare de Bex fraîchement rénovée. En parallèle, la commune a intégré le réseau MobiChablais, exploité par les TPC, permettant une desserte de proximité avec les bus sur demande. Enfin, le BVB rejoint dorénavant Bretaye directement, sans changement à Villars.

 

Le futur pont coupant les courbes de la Barboleuse
Le futur pont coupant les courbes de la Barboleuse

 

Mais ce ne sont là que les prémices de chantiers encore plus grands à venir. En effet, la Place de la Gare va également être entièrement rénovée. À l’image d’Aigle, deux voies et deux quais seront créés : un quai commun avec les CFF et un autre pour le BVB et les bus. Le souci actuel concerne la halle de marchandises appartenant aux CFF qui est située sur la zone prévue pour ces nouvelles voies. Il s’agit d’un bâtiment classé qui ne peut donc pas être détruit. Actuellement, un projet prévoit de le déplacer d’une centaine de mètres en direction de St-Maurice. Les TPC semblent confiants, bien que la solution soit coûteuse.

 

De grands travaux sont aussi à prévoir sur la ligne du BVB. Tout d’abord, le tunnel Fontannaz-Seulaz n’est plus conforme et doit donc être refait. Le chantier sera coordonné avec celui visant à refaire les courbes de la Barboleuse : un tronçon d’environ 600 mètres. L’objectif final est la séparation des trafics routiers et ferroviaires par la création d’un pont de 140 mètres de long. Ce sera également l’occasion pour les TPC de remettre en conformité les gares de Barboleuse et de Gryon. Les travaux devraient s’étendre entre 2023 et 2026.

 

Un important chantier concerne finalement la sécurisation du tracé Arveyes-Villars par la construction d’un tunnel. En effet, trains, cyclistes et voitures se partagent actuellement le même tronçon. Cinq à dix accrochages par an sont relevés. En hiver, la situation est encore plus dangereuse au niveau de la visibilité. Ce tunnel passera donc sous le domaine de Rochegrise. La gare de Villars sera finalement modernisée et déplacée devant le Palace.

 

Aigle-Ollon-Monthey-Champéry (AOMC)
À nouveau dans le but de séparer le trafic routier et ferroviaire, la ligne de l’AOMC connaîtra elle aussi des bouleversements entre 2023 et 2028, notamment entre Collombey et Monthey. Quatre et cinq accrochages par an sont relevés. L’augmentation de l’urbanisation et la forte croissance du trafic ne permettent plus une cohabitation en toute sécurité de l’AOMC.

 

Le tracé prévu pour l’AOMC
Le tracé prévu pour l’AOMC

 

Pour sécuriser cette ligne, le tracé actuel sera démoli. Un nouveau tracé, en partie souterrain, permettra une liaison entre la gare CFF de Monthey et Corbier. Cette nouvelle ligne longera les voies CFF et, à la hauteur de l’ancienne usine Giovanola, une nouvelle halte verra le jour pour la desserte du quartier des Dailles et des centres commerciaux. C’est également à cette halte que la ligne de Champéry sera nouvellement raccordée avec une tranchée couverte.

 

En outre, la gare de Monthey CFF et la halte de Collombey seront entièrement refaites. Pour finir, une nouvelle liaison verra le jour entre la route de Clos-Donroux et l’avenue de France.

 

Le matériel roulant se modernise
En plus de la totalité des lignes et plus d’une quarantaine de gares et haltes à revoir (mise en conformité ou sécurisation), le matériel roulant des TPC va être entièrement renouvelé ces prochaines années. Cela concerne quatorze rames entre l’AL, l’ASD, le BVB et l’AOMC, pour un budget total d’environ 150 millions de francs. Les plus anciennes d’entre elles datent des années quarante et ne sont pas conformes aux réalités actuelles, tel que notamment le plancher bas pour les personnes à mobilité réduite.

 

L’une des nouvelles rames de l’ASD
L’une des nouvelles rames de l’ASD

 

Conclusion
Cet article se focalise uniquement sur les plus gros chantiers. De nombreuses démarches sont en cours d’étude pour une vision s’étirant jusqu’en 2050. « La Suisse est un pays très ferroviaire. Nous sommes fiers de nos trains et nous ne nous focalisons pas uniquement sur les grandes lignes, ce qui est très important. Nous devons pouvoir répondre à la demande, c’est elle qui définit nos améliorations et augmentations de cadences », conclut Grégoire Praz.

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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