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Le Plan directeur régional touristique des Alpes vaudoises (2022-2037) est déposé au Canton

Le Plan directeur régional touristique des Alpes vaudoises (PDRt-AV) qui fixe des objectifs communs et organise l’activité touristique pour les 15 prochaines années est porté par la Communauté́ d’intérêt touristique des Alpes vaudoises (CITAV), avec le soutien de Pays d’Enhaut Région, économie et tourisme et de Chablais Région. Après 4 ans de gestation, il vient d’être envoyé à l’Etat de Vaud pour approbation annonce le communiqué de presse de Chablais Région.

 

Via Ferrata Videmanette
Via Ferrata Videmanette

 

« Nous habitons dans une région magnifique et notre tâche est aussi de maintenir la beauté de la région », s’enthousiasme Gretel Ginier, syndique d’Ormont-Dessous. Le paysage naturel des Alpes vaudoises est une des forces de la région. Il est imposant, très diversifié et permet de nombreuses activités sportives et de loisirs. De même, sa contemplation est un grand plaisir. Grâce aux paysans très engagés, il est aussi bien conservé. De vastes surfaces recensées dans des inventaires paysagers fédéraux et cantonaux ou les réserves de Pro Natura sont protégées et garantissent leur intégrité. Cette haute qualité du paysage a d’ailleurs conduit à la création du Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut.

 

L’offre des Alpes vaudoises

Que nous apprend le PDRt-AV sur cette destination de vacances et de loisirs ? D’abord, que la région des Alpes vaudoises est un pôle touristique d’importance cantonale. Pour le moment, le ski reste l’offre touristique principale mais un souhait émerge depuis quelques années : en raison du réchauffement climatique, développer les quatre saisons de manière à favoriser les lits chauds. La région est occupée par une population résidente d’environ 18’000 habitants alors que les résidences touristiques, les infrastructures et l’équipement touristique occupent environ trois quarts des surfaces bâties. En 2017, il y avait 53’000 lits touristiques, dont 40’000 pour les résidences secondaires, 5’390 pour l’hôtellerie et 7’540 pour la parahôtellerie. Pour l’année 2015, on a compté 2’800’000 nuitées de touristes, auxquelles s’ajoutent 1’200’000 excursions à la journée. Le tourisme génère un revenu direct de près de 400 millions de francs par an pour les différents prestataires touristiques, sans compter les marchés de la construction et des services qui bénéficient des retombées indirectes du tourisme.

 

Les Mosses
Les Mosses

 

« Ce plan, c’est l’aboutissement d’un long travail », raconte Mme Ginier, qui est présidente depuis 6 mois de la Communauté d’intérêt touristique des Alpes Vaudoises. La CITAV comprend 10 communes (Aigle, Bex, Château-d’Oex, Gryon, Leysin, Ollon, Ormont-Dessous, Ormont-Dessus, Rossinière et Rougemont). Les autres communes (Corbeyrier, Lavey-Morcles, Roche, Villeneuve, Yvorne) sont comprises dans le périmètre du plan mais ne font pas partie de la CITAV. Les communes ont pris l’initiative d’élaborer ce plan traitant spécifiquement du tourisme pour planifier leur développement.

 

« Ce projet d’envergure est en route depuis 2017, il a commencé bien avant mon élection. Son but était de s’adapter à plusieurs nouvelles lois, la LAT (loi sur l’aménagement du territoire), la LRS (loi fédérale sur les résidences secondaires), et à la LATC (loi cantonale sur l’aménagement du territoire et les constructions) », continue la présidente avant d’ajouter : « c’est principalement la nouvelle loi sur les résidences secondaires qui a tout déclenché ! » En effet, cette loi, qu’on appelle aussi la Lex Weber du nom de son initiateur, votée en 2012 du bout des lèvres par le peuple suisse, n’autorise plus la construction de résidences secondaires dans les communes qui en ont déjà plus de 20%. « La majorité des communes des Alpes vaudoises ont déjà beaucoup plus de résidences secondaires ! » s’exclame Mme Ginier. D’autre part, la LAT édicte que les zones à bâtir sont définies de manière à ce qu’elles répondent aux besoins prévisibles pour les quinze prochaines années. « Il fallait faire quelque chose pour développer le tourisme ! Nous avons pris les devants pour trouver une solution à la problématique apportée par la Lex Weber. Le but est de créer des lits chauds, de réaliser un plan directeur qui autorise à construire et sur quelles parcelles pour de l’hébergement en lits chauds et pour de l’accueil ».

 

La mise en place du plan

Mme Ginier rappelle les différentes phases du projet. En fait dès 2008, le canton de Vaud a mis sur pied un plan directeur cantonal, révisé en 2018-2019, pour piloter le développement territorial du canton. Ce plan est imposé par la loi fédérale sur l’aménagement du territoire (LAT). Le plan directeur cantonal coordonne les politiques cantonales, communales et fédérales ayant un effet sur le territoire, afin de proposer un développement territorial cantonal équilibré. Anticipant la demande cantonale, et fortement impactées par la Lex Weber, les communes alpines ou préalpines vaudoises ont décidé de s’unir pour présenter ce plan directeur. L’Etat de Vaud a souhaité que ce plan se limite aux régions montagneuses en dessus des vignes et englobe les communes du Pays-d’Enhaut. Pour ce faire, un bureau d’urbanisme a été mandaté par l’ensemble des communes pour élaborer le Plan directeur. Son travail consistait à synthétiser les informations des différentes communes ainsi qu’à coordonner les différentes instances impliquées dans le projet. « Nous avons eu une très bonne collaboration entre les communes. Cela s’est fait sous forme d’ateliers qui ont réuni toutes les communes parties prenantes du projet. Pro Natura a aussi fait un bon accueil au projet », se réjouit Mme Ginier.

 

Le 7 mars 2019, le plan a été soumis aux services de l’Etat de Vaud pour examen préalable. Le 4 septembre de la même année, il a été accepté avec quelques modifications. Fin 2020, le plan a été mis en consultation publique et a subi encore quelques modifications. Les associations écologistes comme Pro Natura ont pu donner leur avis et il leur a été répondu au travers du rapport de consultation. Un préavis de quatre pages a été communiqué aux communes participantes et à leurs conseils communaux. Pendant le premier semestre 2021, ce préavis a été soumis aux conseils communaux. Finalement les 15 communes l’ont ratifié. Dans la phase actuelle, il a été envoyé au Conseil d’Etat pour approbation le 30 novembre 2021 et la décision devrait parvenir rapidement.

 

Contenu du plan directeur

Le Plan directeur régional touristique des Alpes vaudoises se présente sous la forme d’un gros document de 183 pages et comporte trois volets.

 

Périmètre du PDR
Périmètre du PDR

 

Volet explicatif :

Comme le rappelle Mme Ginier, le plan directeur avait pour but, en plus de répondre aux besoins de développement du tourisme, celui d’assurer la coordination entre tourisme, protection de la nature et du paysage et mobilité. Cette partie présente les bases légales, directives et planifications supérieures s’appliquant à la problématique du développement touristique dans les Alpes vaudoises. Il présente les caractéristiques de la région, les stations principales et secondaires, les activités touristiques, les équipements, les secteurs à usage touristique intensifs (stations) ou semi-intensifs, il synthétise les territoires qui font l’objet de protection de la nature et du paysage ainsi que les différents aspects de la mobilité.

 

Volet stratégique :

 « Qu’est-ce qu’on voulait faire ? » demande la présidente. « Développer mais tenir compte du paysage, améliorer la mobilité, pouvoir arriver en voiture et ensuite se déplacer à pied ou avec les transports en commun, aménager des rues centrales piétonnières attractives, augmenter l’offre par des infrastructures garantissant des séjours intéressants quelles que soient la saison et les conditions météorologiques. Pour les lits chauds, identifier les parcelles constructibles qui pourraient être utilisées pour créer des lits chauds mais pas en trop grand nombre et proches d’un arrêt de bus p.ex., centrer les hôtels ou les résidences hôtelières où il en existe déjà pour éviter les transports en voiture », répond-elle.

 

Dans le volet stratégique du plan directeur, il est prévu une croissance de l’offre touristique de 8’900 lits du type lits chauds pour la période allant jusqu’à 2035 et les parcelles ont été identifiées. Cela passe par une croissance du nombre de lits hôteliers et para-hôteliers puisqu’on ne peut plus construire de résidences secondaires.

 

La plupart des nouveaux lits chauds sont prévus dans les polarités touristiques principales, (8’125 lits, dont 3’700 sont d’ores et déjà des projets en cours de développement). Elles se répartissent de la manière suivante : Château d’Oex (865), Les Diablerets (1’145), Gryon (1’115), Leysin (1’920), Les Mosses (650), Rougemont (435), Villars-sur-Ollon (1’995). Une petite partie est prévue hors des grandes stations (787 lits).

 

Pour donner quelques exemples plus concrets, Mme Ginier expose que, pour sa commune aux Mosses, une parcelle appelée « Vieux col » où il existait dans le passé un hôtel est à nouveau constructible pour de l’hôtellerie pour 140 lits. La commune a 15 ans pour faire venir un investisseur. Sur la commune de Bex, les besoins prévisibles pour l’hôtel des Salines sont de 150 lits et de 44 lits pour les petits villages alentour. Sur la commune d’Ollon (à part Villars-sur-Ollon déjà mentionné), des petits villages tels qu’Antagnes, Huémoz, Panex pourront aussi s’agrandir de quelques dizaines de lits chauds.

 

Au niveau des installations nouvelles pour développer le tourisme quatre saisons, Mme Ginier donne pour exemple Les Mosses qui propose la création d’un site de baignade naturelle sur le plateau des Mosses de même qu’une piste de ski de fond d’été.

 

Volet opérationnel :

Le volet opérationnel comprend des cartes de synthèse et liste les mesures à prendre. « C’est un outil pour les municipalités », explique Mme Ginier avant d’ajouter : « Les municipalités ne peuvent plus toucher le volet stratégique, et si tel est le cas, il doit repasser devant les conseils communaux. Le volet explique comment sont faits l’organisation touristique, les dimensions, les secteurs primaire, secondaire, tertiaire sur la base de cartes, dans le but de préserver la faune et la flore. Il permet d’intensifier mais avec des limites. Des zones de tranquillité pour la faune sauvage définies par la DGE, ont été prises en compte, ces zones n’étant pour la plupart pas interdites toute l’année mais pendant certaines périodes délicates pour les animaux et ne sont pas contraignantes. La mise au point de ce Plan touristique, c’est un très gros travail », considère Mme Ginier avant de conclure : « La CITAV, d’entente avec Chablais Région et Pays-d’Enhaut Région, a coordonné, synthétisé et centralisé tous les points de vue des communes pour élaborer ce document conjoint. C’est maintenant à l’Etat de nous répondre. »

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Article écrit par

Florence Moreau

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Journaliste

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