Elles ont toutes les deux un point commun, elles sont en attente de travaux de valorisation. Malgré l’attente, elles se dynamisent avec la mise en place de marchés hebdomadaires.
Bex
Alors que la boulangerie itinérante « Aux Pains Sans Peines » a lancé la machine d’un marché hebdomadaire, il y a un an, pour le plus grand bonheur des habitants, Laurence Mottier a rapidement rejoint le mouvement avec « Les fleurs de Julie ». Depuis le mois de mars, « Les Légumes Sociaux » font dorénavant partie de l’aventure. Qui sera le suivant ? Pour Valérie Baud, le visage souriant qui vend les savoureux produits concoctés par son mari, Stéphane, et son équipe, « il nous manque un vigneron pour l’apéro et d’autres stands pour compléter l’offre existante ».
Carton plein pour la boulangerie « Aux Pains Sans Peines »
Il y a un an, la ville de Bex se retrouvait démunie à la suite de la fermeture successive de ses deux boulangeries. Valérie et Stéphane Baud ont sauté sur l’occasion, offrant à la cité du sel une chance extraordinaire. Cette boulangerie itinérante se distingue puisqu’elle propose uniquement des produits végétaux. En effet, Stéphane Baud, boulanger de formation, est devenu allergique à la farine. Il s’est donc réorienté dans l’élevage de bétail avec sa femme. Mais trop attachés à leurs bêtes, ils sont devenus incapables de les emmener à l’abattage. Changement de vie radical pour le couple qui a alors lancé, en 2022, « Aux Pains Sans Peines » avec comme objectif de confectionner des produits en accord avec leurs valeurs : bio, local et végétal. En 2023, un foodtruck a été acheté et customisé. C’est finalement la commune de Bex qui a eu la chance d’inaugurer ce point de vente ambulant au mois de mars 2024. Le succès a rapidement été au rendez-vous. Le couple a trouvé sa place, au sens propre comme au figuré, avec une clientèle fidèle et de plus en plus nombreuse. « Ça confirme qu’il y a de la place pour tout le monde », se réjouit Stéphane Baud avant d’ajouter : « Nous sommes reconnaissants auprès de notre clientèle, ainsi qu’auprès de la Municipalité avec qui nous entretenons d’excellents contacts. »
L’atout de ce boulanger : il est à l’écoute. Il prend les remarques et travaille ses produits jusqu’à ce qu’ils deviennent au goût du plus grand nombre. D’ailleurs, il y a deux fois plus de choix aujourd’hui. Ses dernières créations incluent le pâté, la jalousie aux poires et le taillé. Ce dernier, appelé « Taillé Baudois » (un jeu de mots entre le nom de famille Baud et le canton de Vaud), est inscrit à la Ville suisse du Goût 2025 qui n’est autre qu’Aigle. Relevons également une gamme sans gluten créée par son poulain, Killian, un jeune de 17 ans. « Son parcours est atypique, comme le mien. Il est initialement venu pour une semaine de stage, mais il n’est jamais reparti. Nous désirons lui permettre de réaliser son apprentissage dans notre entreprise. » Outre les pains sans gluten, le muffin au chocolat et à l’orange, sans gluten lui aussi, fait le bonheur des gourmands.
Le boulanger privilégie le contact et les échanges avec les autres. « Certaines recettes m’ont été transmises par mon entourage professionnel. Il y a une belle ouverture d’esprit à ce niveau et, surtout, pas de concurrence car nous proposons une gamme alternative. En résumé, nous sommes tous des artisans et ce soutien est merveilleux. » Quant à l’avenir, Stéphane Baud souhaite poursuivre sur cette lancée et, surtout, se laisser du temps pour garder le contact avec sa clientèle. « La proximité, c’est notre fer de lance. »
La boulangerie « Aux Pains Sans Peines » livre dans les commerces, dans les bistrots et les restaurants et répond présent pour des événements de la région. En plus, elle est présente à Bex, sur la place du Marché, les lundis et jeudis de 8h à 12h ; à Vérossaz, sur le parking vers l’église, les mardis de 9h à 12h ; ainsi qu’à Montreux, à la rue des Planches, les mercredis de 9h à 12h. Pour conclure, elle organise une journée portes ouvertes le 26 avril de 10h à 12h. Un apéritif et des dégustations sont au menu. Inscription obligatoire.
« Les fleurs de Julie » pour colorer la vie
Les fleurs de Julie se vendent sur la place du Marché à Bex. Sa créatrice, Laurence Mottier, de Leysin, met avec passion tout son savoir-faire pour composer et imaginer les plus beaux arrangements.
Laurence Mottier a commencé sa carrière dans une banque. Puis voulant se diriger vers un autre domaine professionnel, et avec le soutien de ses proches, elle a décidé de prendre un virage à 180 degrés en se lançant dans la décoration d’intérieur. Petit à petit, sa fibre artistique n’a cessé de croître. Elle s’est formée dans une école de fleuriste durant trois ans avant de se mettre à son compte. Cette fleuriste sait créer avec dévotion, passion et imagination des compositions avec des fleurs qui suivent les saisons et, surtout, qui viennent de la région, des grossistes Crousaz et Horisberger à Yvorne. Son engouement et son engagement au sein de cette profession démontrent une certaine envie de faire plaisir.
Le nom « Les fleurs de Julie » lui vient de son grand-papa. « Il nous appelait les Julie avec ma sœur. Ainsi, j’ai gardé ce surnom dans mes différents projets : Les merveilles de Julie, une boutique cadeau et déco ; L’atelier de Julie, pour l’aménagement d’intérieur et un atelier de créations de décorations pour enfants ; et enfin Les fleurs de Julie. »
Ayant grandi à Fenalet et vécu et travaillé à Bex durant plus de 20 ans, elle a la cité du sel dans le cœur. « Lorsque la boulangerie itinérante s’est installée sur la place, j’ai trouvé l’initiative très intéressante. Je les ai contactés pour me joindre à eux », explique Laurence Mottier qui a ensuite obtenu l’aval de la Municipalité. Ainsi, tous les jeudis matin, elle vend plusieurs sortes de fleurs : de l’hortensia à l’œillet, en passant par le chrysanthème, la rose ou l’amaryllis, entre autres. Une attention toute particulière est apportée au moindre détail. Tous les arrangements sont mis en valeur pour chaque occasion et chaque fête. « Une envie particulière ? N’hésitez pas à m’en faire part, je ferai mon possible pour vous satisfaire pour la semaine suivante », conclut-elle.
Joindre l’utile et l’agréable avec « Les Légumes Sociaux »
Depuis le mois de mars, un nouveau stand s’est installé sur la place les jeudis matin, celui des « Légumes Sociaux ». Initialement, cette structure, basée sur le Domaine des Communailles à Yvorne, était gérée par OSEO Vaud, un organisme d’insertion socioprofessionnelle. En 2021, après six ans d’activité et faute de rentabilité, OSEO Vaud s’est résolu à arrêter le projet et Jean-Bastien Thonney, alors responsable d’atelier, a été licencié. Avec sa femme, Amélie Gosselin, ils ont repris la gestion du terrain en 2022 ; ce dernier appartient à Crousaz Fleurs. « Nous avions le label bio, les clients et, surtout, la flamme. Il aurait été dommage d’abandonner le projet », confie Jean-Bastien Thonney avant de poursuivre : « Nous sommes partis sur la même base, mais avons eu à cœur de rendre le projet accessible à tous. En effet, en plus d’accueillir, entre autres, des personnes en reconversion ou pour des TIG (travaux d’intérêt général), nous permettons à tous de remettre les mains dans la terre et de se reconnecter à elle tout en (ré)apprenant les saisonnalités des produits. Mais pas seulement… Nous valorisons les métiers de l’agriculture en offrant des conditions de travail attractives pour la branche. Et ceci, tout en offrant un BIO le plus accessible possible – public familial par exemple. »
Nous collaborons avec plusieurs institutions, dont le Tribunal des mineurs, qui viennent avec des éducateurs accompagner les jeunes un jour et demi par semaine. Plus de 1’000 mineurs dans le canton de Vaud doivent réaliser des TIG chaque année ; un chiffre impressionnant. Entre un et trois adultes viennent eux aussi réaliser des TIG de manière hebdomadaire. Avec 80% des bénéficiaires ça se passe très bien. Les 20% restants retournent en prison. » Citons finalement un partenariat avec la Fondation de Verdeil à Lausanne avec des ateliers pour les enfants et les adultes en situation de handicap.
Jean-Bastien Thonney relève de belles rencontres et constate l’évolution positive des bénéficiaires. « Nous les motivons et participons à leur reconstruction. Pour eux, c’est valorisant de constater qu’ils ont des capacités et qu’ils sont reconnus pour ce qu’ils font. Le travail avec la terre se prête particulièrement bien à ce développement, car cela permet de voir directement l’impact et le résultat de ce qu’on crée. Avec certains, nous restons en contact et continuons à collaborer avec eux après leurs TIG. ». Au vu de tout cela, et parce que le but est avant tout de sensibiliser et d’accompagner, une association a été fondée. Les membres du comité sont bénévoles. Ils gèrent la partie stratégique. La partie opérationnelle est quant à elle chapeautée par une petite dizaine d’employés à temps partiel.
Au total, une quarantaine de sortes de légumes sont cultivés en plein air sur un terrain de deux hectares et dans des serres qui s’étendent sur un demi hectare. Les produits sont ensuite vendus chez des grossistes, dont la Droguerie d’Aigle et le Radis à Bex, ou de manière privée : à Montreux, à la rue des Planches, les mercredis de 9h à 12h ; à Yvorne, sur le site, les mercredis de 14h à 18h et les vendredis de 9h à 12h ; et à Bex, sur la place du Marché, les jeudis de 8h à 12h. Notons que les produits de la boulangerie « Aux Pains Sans Peines » peuvent aussi être achetés sur le site. Pour conclure, des paniers de tailles diverses peuvent être commandés sous forme d’abonnement.
QUID des travaux sur la place ?
Le dossier prend du temps, mais se poursuit. « « Après un long passage dans les arcanes de l’administration cantonale et fédérale, notre Service de l’urbanisme et du bâti est sur le point de finaliser le projet de rénovation. Nous espérons le mettre à l’enquête cette année », indique le syndic, Alberto Cherubini. Il va donc falloir s’armer encore d’un peu de patience puisque les travaux ne débuteront pas avant 2026. Quant à savoir ce qui adviendra des stands qui animent la place chaque semaine durant les travaux, le syndic se veut rassurant. « Nous trouverons une solution le moment venu ; la Municipalité garde le contact avec ces commerçants itinérants. »
Aigle
Les travaux concernant la place du Marché, mais également les rues alentour, font couler beaucoup d’encre. Après un référendum et une votation populaire, le projet initial a été rejeté, au grand dam de la Municipalité qui n’a pas chômé depuis. En effet, elle s’est attelée à la réalisation d’un nouveau projet qui prend en compte les remarques des habitants. « Un tout ménage a été adressé à la population aiglonne sous la forme d’un numéro spécial « Aigle Infos ». En prime, une séance publique a eu lieu le 6 février dernier. La mise à l’enquête publique s’est terminée le 9 mars avec 21 oppositions, dont 19 de type similaire. La Municipalité doit examiner les oppositions. Elle transmettra ensuite une demande de crédit au Conseil communal par voie de préavis, dans le but de commencer les travaux en fin d’année », précise Corinne Moesching, déléguée à la communication et à la culture. En attendant, depuis le 18 mars, un marché hebdomadaire prend vie sur la place les mardis et samedis.
Point de situation
Certains travaux ont débuté, à l’image de l’entrée de la rue du Midi inaugurée le 23 novembre dernier. Elle constitue un test grandeur nature puisqu’il s’agit des mêmes pavés, en grès suisse, que ceux prévus sur la place du Marché. Les travaux se poursuivront, d’ici fin 2026, avec le réaménagement des rues du Rhône et du Midi. L’objectif est de limiter la vitesse à 20 km/h et de proposer quatorze places de stationnement, une vingtaine de places pour les cyclistes et six places pour les deux-roues motorisés. Des arbres et des bancs habilleront ces espaces.
L’avenue du Cloître va aussi faire peau neuve avec notamment une réfection du revêtement et des canalisations. De nombreux arbres et arbustes offriront de l’ombre tout en colorant cette zone et des bancs seront installés pour profiter de la vue sur le château. Le projet prévoit de conserver six places de stationnement et une place de livraison. Les travaux sont planifiés pour la seconde partie de l’année.
L’avenue du Cloître, la rue du Midi et la partie basse de la rue du Rhône seront également réaménagées à l’horizon 2026.
Du côté de la place du Marché, les aménagements extérieurs de l’Hôtel de Ville arrivent à leur terme avec un nouveau parvis et un nouveau jardin. D’ici ce printemps, des espaces végétalisés verront le jour au niveau de la rue Plantour. A terme, des pavés seront posés sur le parvis et le long de la rue Plantour.
Les modifications proposées par la Municipalité
Après le refus de la population concernant le projet initial, la Municipalité, à l’issue des discussions, a proposé une nouvelle version dont les coûts ont été diminués de moitié, portant à 4,8 millions le coût à charge de la commune pour l’ensemble du périmètre. Ceci, à condition que les travaux débutent d’ici fin 2025 afin d’obtenir le cofinancement de la Confédération qui s’élève à près de 3 millions.
Parmi les grandes modifications, citons tout d’abord le remplacement des pavés par du bitume sur les espaces routiers (Chevron et Plantour), la diminution du mobilier urbain et la suppression d’un couvert. Concernant les places de stationnement, un total de vingt places permettra une proximité immédiate des commerces. Les personnes à mobilité réduite disposeront d’itinéraires adaptés. La place sera quant à elle modulable avec la conservation de l’espace piétonnier et du dégagement au centre. Relevons finalement une légère réduction des espaces verts.
Inauguration de l’Hôtel de Ville
Cette dernière aura lieu le 10 mai dès 16h avec la partie officielle donnée sur la place. Elle sera suivie, dès 17h, d’un apéritif, de la première partie d’un concert de Cushy Number et d’une visite des espaces publics de l’Hôtel de Ville. Dès 18h, restauration et animations diverses égayeront la rue Plantour. Dès 20h, le concert de Cushy Number reprendra.
Un marché hebdomadaire
Depuis le 22 mars, il a lieu les mardis et les samedis matin sur la place et une rencontre saisonnière devrait s’ajouter au calendrier. « Le but étant de redynamiser cet espace avec, dans la mesure du possible, des produits authentiques et locaux », précise Patrick Burgin, délégué au développement économique. Pour l’heure, la Municipalité met à disposition gratuitement la place pour les artisans, acteurs du goût ou toute autre personne intéressée. La rue Farel reste également une priorité dans le développement du marché, avec des étales adaptées, de même que d’autres quartiers du centre-ville. A la fin de l’année, la Municipalité fera le point et adaptera le projet en fonction des retours sur l’année écoulée. Le but est de renforcer l’attractivité et la collaboration avec les commerçants de la ville.
Informations
Inscriptions pour les portes ouvertes de la boulangerie « Aux Pains Sans Peine » :
auxpainssanspeines@mail.com
Inscriptions pour participer au marché d’Aigle :
market@aigle.ch
Les fleurs de Julie sur Instagram et Facebook :
@les.fleurs.de.julie
- Texte : S. Rossier pour « Les fleurs de Julie »
- Photos : Zoé Gallarotti