A Bex, le Café du Stand a ouvert ses portes en 1898, alors propriété de la famille Pinget. C’est un pan important de l’histoire de la cité du sel. Les anecdotes sont nombreuses. Les souvenirs semblent impérissables. Le 19 juillet, le café a rouvert ses portes. Il est dorénavant tenu par Marina Gugliuzzo qui a décidé de lui redonner ses couleurs d’antan.
Bref historique
Yvette et Georges Pinget habitent toujours le quartier. Aujourd’hui, ils partagent leurs recherches sur ce café qui a autrefois été ouvert par leur arrière-grand-père, Antoine Pinget, en 1898. Ce sont ensuite leurs parents, André et Cécile, qui ont géré les lieux entre 1930 et 1952, puis les trois filles de ces derniers, Gilberte, Jeanine (décédée en 2014) et Yvette. L’aventure familiale s’est poursuivie jusqu’en 1978. Nombreux sont les habitants à se souvenir de Miette Keim qui a fait vivre le café les vingt années suivantes avant de prendre une retraite bien méritée. Plusieurs tenanciers se sont ensuite succédés jusqu’à ce jour.
Freddy Gerber partage ses souvenirs du Café du Stand
« Au terme de longues et passionnantes recherches sur la famille Pinget, il me semble judicieux de rendre un hommage particulier au couple aujourd’hui défunt, André et Cécile Pinget-Héritier, duquel je conserve une reconnaissance émue. Ils étaient avenants et très sympathiques. Je n’ai jamais oublié ces moments pénibles lorsque mon père conversait avec d’autres consommateurs et que j’étais au comble de l’impatience, ne demandant qu’à retourner à la maison, le petit sirop offert avec bienveillance par l’un ou l’autre des tenanciers. C’était pour moi le meilleur des tranquillisants !
Le Café du Stand, qu’il faisait bon fréquenter, a toujours été un établissement bien tenu et d’une remarquable propreté. La salle à boire, de plain-pied, était meublée de petites tables rectangulaires et d’une ovale en son milieu. Ce qui faisait son charme, selon les dires de nombreuses personnes, étaient ses légendaires tabourets, tout comme les tables, en bois brun laqué, et qui procuraient cette chaleur ambiante ô combien appréciée !
« Je garde également de très bons souvenirs des quatre enfants d’André et de Cécile Pinget. Avec Georges et sa fiancée Nadia Gex, nous avions dignement arrosé leur promesse de mariage, dans la cuisine du café ! Représentant d’un fabricant de revêtements de sols, Georges fit construire, non loin du Stand de Bex, une villa au rez-de-chaussée de laquelle il a fait aménager un petit appartement. C’est là, qu’avant la remise de l’exploitation du Café du Stand à Miette, que Cécile Pinget, veuve et seule, est venue habiter. Elle a encore eu la joie de fêter ses nonante ans entourée de ses enfants et petits-enfants, puis s’est éteinte sept mois après, laissant derrière elle le souvenir d’une femme laborieuse et profondément dévouée. »
Se souvenir
Marina Gugliuzzo, Montheysanne, mère de trois garçons, a emménagé à Bex il y a 18 ans. Ce fut un véritable coup de cœur. « J’aime cette commune. Il y a tout pour bien faire et nous sommes à deux pas de la nature. Elle vit non loin du Café du Stand dans lequel elle travaille depuis le début de l’année. « Lorsque le propriétaire m’a proposé de reprendre les lieux, j’ai accepté. J’avais encore ma patente obtenue lorsque je travaillais au Caméo, bar tenu il y a quelques années par mon mari, son frère et son cousin. Cette décision est un coup de folie avant mes 40 ans », plaisante-t-elle.
Pour Marina Gugliuzzo, l’objectif est de faire renaître ce lieu qui a traversé le temps. « Il y a une histoire à raconter, à partager, pour qu’elle ne soit pas oubliée. » Après trois semaines de rénovation, le Café du Stand a fait un saut dans le passé, mais avec classe et modernité. « J’ai repris et rénové de l’ancien mobilier conservé à la cave. C’est rustique, familial et chaleureux. Les clients, jeunes et moins jeunes, viennent papoter et se disent heureux de pouvoir revivre d’anciens souvenirs ; beaucoup ont grandi ici. »
Les légendaires tabourets, tout comme les tables en bois brun laqué, ont repris leur place. Sur un mur, d’anciennes photos. A côté, des photos des clients actuels. Dans un coin, un téléphone d’époque et une ancienne balance. Sur une table, un échiquier. Dans un panier, quelques livres. « J’aime chiner », précise la tenancière. Et sur la vitrine, au-dessous du nom du café, un mot qui caractérise l’ambiance des lieux : Le guet-apens. « Car les clients ne repartent pas ! »
Ouvert tous les jours, sauf le mercredi, le Café du Stand continue d’écrire son histoire. Pour papoter, pour partager, pour se changer les idées, pour se souvenir, il reste gravé dans les mémoires et poursuit sa vocation première grâce à Marina Gugliuzzo. Pour sûr, elle vous accueillera avec le sourire et parfois même en compagnie de son fidèle compagnon, Isko, un border collie qu’elle affectionne.
- Photos : Zoé Gallarotti
2 commentaires
Bonjour, bel article merci j’avais un ami qui habitait juste derrière ce café, alors souvenirs…
Par contre je m’interroge ouverture 1898 ou 1910 ?
Belle journée
Bonjour, merci pour votre message. En effet, l’ouverture a bien eu lieu en 1898. Nous allons modifier la première date en ce sens. Merci beaucoup pour votre remarque qui permet de corriger cette erreur. Meilleures salutations.