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La commune d’Aigle en 2035

Le premier Plan directeur communal (PDCom) de la ville d’Aigle, adopté en 1998, devait être révisé conformément à la loi fédérale sur l’aménagement du territoire (LAT), qui oblige les cantons et communes à revoir leur planification directrice, notamment pour adapter les zones à bâtir. Pour se faire, la Municipalité a fait le choix d’associer la population tout au long du processus afin de la rendre actrice de la transformation de sa ville. Ainsi, le public a été convié à deux ateliers participatifs et un atelier de restitution de 2018 à 2020 ainsi qu’à découvrir durant le mois d’octobre les principaux enjeux du PDCom sous la forme d’une exposition, d’une table ronde et d’une balade urbaine. Voici donc ce qu’il faut retenir.

Les orientations à prendre

Avant de penser à l’avenir, il est essentiel d’étudier le présent. C’est sur l’identification des faiblesses actuelles que le PDCom peut être développé.

 

Du côté de la mobilité, l’idée est de trouver un équilibre entre les piétons, les cyclistes ainsi que les transports motorisés individuels et publics. Des améliorations seront réalisées pour tous les usagers concernés. Dans ce sens, relevons le renforcement de l’accessibilité aux arrêts de bus MobiChablais ainsi que leurs confort et visibilité, mais également la réduction des temps de parcours. Le maintien de la bonne accessibilité des transports individuels motorisés et des transports publics est également au programme, mais il devra être accompagné d’espaces de stationnement centralisés. Dans ce processus, la mobilité douce ne sera pas oubliée. Ainsi, l’idée est de revoir en profondeur les parcours piétons et cyclistes ainsi que de sécuriser les carrefours et améliorer la qualité des espaces publics.

 

Concernant l’urbanisme, la question reste toujours délicate. Il a ainsi été demandé de développer une politique du logement active tout en protégeant le patrimoine paysager et en veillant à maintenir les principaux axes de vue. Il est ainsi nécessaire de rééquilibrer le rapport entre l’espace bâti et l’espace non bâti et de travailler sur la « qualité du vide », à savoir les espaces libres privés et publics tout en améliorant la biodiversité en ville. Le potentiel constructible devra donc prévoir une meilleure liaison entre les quartiers, tout en renforçant leur identité par des programmes spécifiques. Le but est de favoriser « l’habiter » plutôt que « le résider ». Améliorer les liens sociaux en diversifiant les typologies de logements ou en aménageant les espaces publics est donc de mise.

 

Le futur en 5 axes

Après avoir identifié les faiblesses et amené une ligne directrice, le PDCom s’est projeté en 2035 à travers cinq axes : l’urbanisation et la densité, l’environnement, le patrimoine bâti et paysager, la mobilité, la vie locale, et enfin l’énergie et le développement durable. Voici ce qui en résulte.

 

Urbanisation et densité :

La vision d’Aigle dans le futur est très loin d’une cité dortoir. Le souhait est d’animer les quartiers et de créer un réseau dense de chemins et de voies cyclables qui relieront ces quartiers au centre-ville afin de former un tout cohérent et vivant. Bien entendu, l’écologie est au cœur du processus de construction des futures habitations. Le projet du quartier de l’Arsenal sera d’ailleurs développé dans cet esprit. Il confortera l’attractivité du centre-ville en le reliant à la Planchette.

 

Environnement, patrimoine bâti et paysager :

Aigle, actuellement mauvaise élève en matière d’arborisation, souhaite valoriser le patrimoine paysager. L’idée est d’offrir des espaces dans lesquels la faune et la flore locale puissent s’épanouir dans un esprit ville-campagne. Des vignes urbaines non traitées, de nouveaux alignements d’arbres, des parcs et des corridors verts aménagés le long de la Grande-Eau, voici quelques exemples qui devraient être réalisés ces prochaines années. La vision d’avenir concerne aussi la préservation du patrimoine urbain. La ville est fière de la bonne intégration des ouvrages récents, ainsi que de leur originalité ; ils lui confèrent un cachet particulier. Le but est finalement de soigner le rapport entre la ville et le paysage tout en mettant en œuvre une stratégie pour la biodiversité et la lutte contre les îlots de chaleur urbains.

 

Mobilité :

La mobilité est l’une des priorités de la ville depuis quelque temps déjà. Toutefois, les quinze prochaines années seront importantes afin d’équilibrer le rapport entre la mobilité douce, les transports individuels motorisés et publics. L’objectif est de sécuriser les zones tant pour les piétons que pour les cyclistes, mais également d’améliorer, d’innover les transports publics afin de rendre superflu l’usage de la voiture pour accéder à la ville et à ses environs immédiats. En outre, le stationnement en ville devra être simplifié avec la centralisation de parkings à des endroits stratégiques.

 

Vie locale :

La vie culturelle est importante à Aigle. La Municipalité souhaite poursuivre sur cette voie et répondre à un besoin local, mais également régional. Elle désire attirer un large public grâce à la qualité et la quantité de ses offres culturelles et de loisirs. Les commerçants ne seront pas en reste, c’est tout du moins l’objectif du réaménagement du centre-ville qui vise à attirer la population sur une place du marché piétonne et très fréquentée, même en hiver. Les quartiers sont également au cœur de cette vision d’avenir avec la création de lieux de rencontre gérés par des animateurs professionnels afin de discuter en groupe des actions ou améliorations à entreprendre. La vie locale comprend alors tant la population que les sociétés, les commerçants et les entreprises où chacun aura sa place.

 

Energie et développement durable :

Le développement durable est au centre de toutes les discussions. Il faut être vert et innovant, mais également respecter le cadre légal suisse et les directives fédérales et cantonales. La ville d’Aigle devra devenir « propre » et atteindre les objectifs de la « société à 2’000 watts » d’ici 2050. Des systèmes énergétiques innovants, une gestion intelligente des ressources et une implication conséquente dans les énergies renouvelables sont à la base de ce concept. En lien avec le patrimoine paysager, la ville compte améliorer son indice de canopée, pour anticiper une nouvelle augmentation des températures estivales. Cela passe par l’arborisation du territoire, mais également par la diminution des énergies fossiles et les émissions de CO2.

 

Quartiers stratégiques 

Certains quartiers aiglons vont connaître de grandes mutations afin de correspondre à la vision future du PDCom.

 

Centre-ville (Vieux Bourg) :

Les constructions qui marquent la transition entre le Bourg et les quartiers environnants (Fontaine, Cloître) seront proscrites. Les bâtiments patrimoniaux recensés seront protégés et leurs rénovations devront se faire dans les règles de l’art. Dans le cadre du réaménagement du centre-ville, le stationnement en périphérie du Bourg sera transféré afin de libérer des espaces publics.

 

Arsenal – Landi :

La Municipalité désire poursuivre une politique proactive pour libérer l’arsenal. Pour se faire, elle souhaite lancer un concours d’urbanisme. Il exclura toutefois l’implantation de grands centres commerciaux et répondra aux contraintes environnementales. Finalement, un franchissement des voies CFF sûr et convivial sera créé.

 

Pôle gare (Novassalles – Margencel) :

Un cœur de quartier public et vivant, en phase avec une programmation mixte, sera développé. Un concours d’urbanisme verra le jour. Le but étant de valoriser les deux franchissements des voies CFF et les accompagner d’un aménagement paysager généreux. La zone villas sera connectée par une large place aux espaces paysagers et un concept de mobilité douce sera élaboré.

 

Gymnase – Reitzel :

Un concours d’urbanisme sera organisé pour la réalisation d’une traversée des voies CFF afin de relier, dans le futur, le gymnase au quartier et pour la création de liaisons piétonnes le long des voies.

 

Planchette :

Un concours de paysage sera organisé pour le quartier, en partenariat avec les propriétaires. Ce souhait comprend l’amélioration de la qualité des espaces publics au pied des bâtiments, mais également la limitation de la hauteur des nouveaux bâtiments ainsi que le contrôle de leur orientation afin de conserver les vues sur le grand paysage.

 

Sous-Gare :

Les règles en vue d’une densification modérée seront précisées. Le quartier devra compter sur la création de limites plus perméables entre les espaces publics et privés. Il s’agit également de valoriser la mixité des fronts bâtis et paysagers, via une implantation des constructions orientée côté rue, diversifier la végétation présente pour augmenter la biodiversité et limiter l’impact du stationnement.

 

Le mot de l’avenir

En conclusion, le PDCom offre une vision à moyen terme de l’avenir de la commune d’Aigle et des ambitions tant de la Municipalité que de la population. Le but étant de trouver une harmonie entre les directives cantonales, les désirs de la Municipalité, mais aussi et surtout les besoins de la population dans les domaines tels que l’urbanisme, la mobilité ou encore l’environnement. Le PDCom restera un outil évolutif. Ainsi, plutôt qu’une révision complète tous les quinze ans, il fera l’objet de mises à jour au fur et à mesure de sa mise en œuvre. Vivant et dynamique, il sera le baromètre de l’évolution de la ville.

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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