Des parrains et marraines pour le quartier de la Planchette

Depuis le 1er février, sept parrains et marraines ont été déployés dans le quartier de la Planchette à Aigle pour assurer la médiation entre les utilisateurs de la place de sport et le voisinage. Après seulement deux mois, le bilan est positif.

 

Leur présence sert à rassurer la population
Leur présence sert à rassurer la population

 

Un projet né dans les gares

En 2003, les CFF ont lancé le programme de prévention du nom de « RailFair » et qui fait partie intégrante de leur concept de sécurité. « RailFair » a pour principe fondamental « la prévention par la médiation des conflits ». Il s’appuie sur le constat selon lequel une présence judicieuse et une médiation des conflits peuvent prévenir les comportements incivils et les actes de violence. L’idée de base, « ne pas détourner les yeux », s’est établie au cours de ces dernières années. Les gares sont des lieux de rencontre. Elles font partie des endroits publics les plus fréquentés. L’objectif étant alors d’augmenter la qualité de séjour dans ces zones, de minimiser les risques d’actes délictueux et d’améliorer le sentiment de sécurité de la clientèle.

 

Depuis l’ouverture du terrain multisport, des frictions ont été constatées entre les utilisateurs et le voisinage
Depuis l’ouverture du terrain multisport, des frictions ont été constatées entre les utilisateurs et le voisinage

 

Une présence dans le quartier de la Planchette

Depuis 2008, des parrains et marraines œuvrent à la gare d’Aigle et cela se révèle efficace. Fort de ce constat, il a été décidé d’étendre ce concept dans le quartier de la Planchette, notamment à la suite de l’esclandre commise dans ce quartier en automne 2020. En effet, depuis l’ouverture du terrain multisport, des frictions ont été constatées entre les utilisateurs et le voisinage, notamment au niveau du bruit.

 

Les parrains et marraines sont encadrés par l’EPOC (Police du Chablais vaudois) en collaboration avec la commune d’Aigle. Mais ils ne se substituent pas au travail de la police ; ils ne délivrent pas d’amendes ou ne font pas de dénonciations. « Leur présence sert avant tout à rassurer la population et à enlever un sentiment d’insécurité parfois suggestif », explique le sergent-major Domenico Chinelli, coordinateur des parrains et marraines avant d’ajouter : « En binôme, les bénévoles peuvent réaliser jusqu’à huit services par mois. Ces services durent trois heures et s’effectuent entre 17h15 et 20h15 la semaine. Ils peuvent également assurer une présence plus tardive, jusqu’à 22h15, le samedi soir. »

 

Actuellement, sept parrains et marraines sont actifs dans ce quartier. Quatre d’entre eux sont des habitués, puisqu’ils offrent déjà leur temps à la gare qui compte quatorze bénévoles. Les nouveaux peuvent donc s’appuyer sur l’expérience des anciens. D’ailleurs, ces derniers ont suivi une formation financée par les CFF qui enseigne la manière de dialoguer tout en évitant le conflit. « À terme, il est prévu d’offrir cette formation aux nouveaux parrains et marraines de la Planchette. Nous souhaitons leur donner les outils nécessaires pour qu’ils mènent à bien leur mission. »

 

Les parrains et marraines ont réalisé dix-huit services au mois de février et dix-sept en mars. « Le service à la Planchette est encore récent, mais a débuté à la bonne période ; le terrain multisport est moins fréquenté qu’en été. Cela permet aux parrains et marraines de s’intégrer dans le paysage », précise le coordinateur. Ce n’est pas uniquement la place de sport qui est encadrée par ces bénévoles, mais bien tout le quartier. « Ils réalisent des rondes afin d’entrer en contact avec les habitants. Les remarques ou doléances reçues sont ensuite transmises à la municipalité. »

 

La municipalité d’Aigle, quant à elle, annonce avoir de bons retours de ce programme. « Les parrains et les marraines vont au contact de la population et nous avons de bons échos. Depuis le début de leur activité, ils nous remontent également les petits dégâts constatés dans le quartier et pas seulement sur le terrain de sport. Pour finir, un échange est prévu prochainement entre les autres acteurs du quartier comme l’association Amis, l’AJA (Association pour la Jeunesse Aiglonne), le travailleur social hors mur et les parrains et marraines afin de se coordonner au mieux concernant la présence dans ce quartier », relève la municipale, Maude Allora.

 

Sept parrains et marraines sont actifs dans le quartier de la Planchette
Sept parrains et marraines sont actifs dans le quartier de la Planchette

 

Un parrain issu de l’EVAM

L’un des parrains est issu de l’EVAM (Etablissement Vaudois d’Accueil des Migrants). Il s’agit d’un partenariat avec la commune d’Aigle dans le cadre de la convention TUP (travail d’utilité public). Cette convention offre la possibilité aux migrants d’apporter une contribution citoyenne à une grande diversité d’activités : nettoyages de pâturages, d’espaces verts et de rivières, travaux de voirie, contrôle de stèles funéraires, participation à des manifestations publiques, etc. En outre, la convention TUP permet de véhiculer une image positive de la migration, tout en permettant aux personnes migrantes de créer un lien avec la société et de peut-être également trouver un emploi par ce biais.

 

Actuellement, pour le district d’Aigle, l’EVAM compte sept programmes en cours dont celui des parrains et marraines ; ils ont lieu à Aigle et à Villeneuve. D’autres sont en préparation. « Je suis ravie de cette collaboration avec la municipalité d’Aigle. Il ne s’agit pas seulement de relever les problèmes, mais de mettre en place des solutions pour les prévenir », souligne Martine Gerber, coordinatrice régionale avant d’ajouter : « Nous sommes aussi toujours à la recherche de partenaires pour la mise en place de ces programmes qui sont importants pour l’insertion des migrants dans la société. »

 

Vous souhaitez rencontrer les parrains et marraines qui œuvrent à la Planchette ? Ils seront présents à l’inauguration du terrain multisport prévue le 25 mai. Inauguration qui avait été reportée en raison du virus. En attendant, ils sont facilement abordables et, surtout, reconnaissables avec leur gilet de circulation et leur badge. L’EPOC est également à la recherche de nouveaux bénévoles qui souhaitent intégrer ce programme afin d’assurer une présence la plus régulière possible.

Informations

prevention@epoc-vd.ch

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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