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La cité du sel intensifie ses actions en faveur de la biodiversité

Vous l’avez certainement remarqué, certaines zones vertes qui longent les routes de la commune de Bex sont fauchées moins régulièrement. La raison est simple : ce mode d’entretien permet de favoriser la biodiversité hors sol.

 

Les zones naturelles permettent à beaucoup d’oiseaux, d’insectes et petits animaux d’y trouver refuge et nourriture
Les zones naturelles permettent à beaucoup d’oiseaux, d’insectes et petits animaux d’y trouver refuge et nourriture

 

Le canton de Vaud compte 1500 kilomètres de routes cantonales (550 hectares) et 206 kilomètres d’autoroutes (500 hectares). Afin de favoriser la biodiversité dans ces espaces, l’Etat de Vaud a instauré un mode d’entretien différencié en trois axes : renoncer à l’utilisation de tous types de produits phytosanitaires, préserver et promouvoir la biodiversité et lutter contre les plantes exotiques envahissantes (Solidage, Renouée du Japon, Ambroisie, etc.) et celles problématiques pour l’agriculture (chardons et cirses). Cette année, la commune de Bex s’est engagée à respecter ces trois axes en signant la « Charte des talus de routes ». Bien entendu, cela concerne uniquement les zones où la biodiversité peut être valorisée sans danger pour les utilisateurs de la route.

 

Les avantages et inconvénients d’une fauche tardive

Le canton de Vaud finance des cours qui permettent aux employés communaux d’apprendre, entre autres, à faire la différence entre les plantes bénéfiques et les indésirables. Parmi les pratiques plébiscitées par cette charte, il y a la fauche tardive et moins régulière – une à deux fois par an – qui permet une régénération naturelle de la flore puisqu’elle a suffisamment de temps pour produire des graines. Mais ce procédé comporte également ses points noirs, comme nous l’explique le conseiller municipal, Pierre-Yves Rapaz : « Une fauche tardive demande plus de main d’œuvre car il faut réaliser plusieurs passages afin de retirer au fur et à mesure la mauvaise herbe. Sinon cette dernière arrive à re-semer et, ensuite, seules les plantes indésirables poussent. Finalement, ça augmente le risque d’incendie, puisque la flore a le temps de sécher avant d’être fauchée. »

 

Des espaces qui favorisent la pollinisation
Des espaces qui favorisent la pollinisation

 

Du concret

La cité du sel n’est pas novice en la matière. Depuis près de sept ans déjà, elle a sérieusement diminué l’utilisation de produits phytosanitaires. Entre 2020 et 2021, la commune a acheté successivement une machine à eau chaude et une lance thermique à gaz pour supprimer définitivement l’utilisation de produits phytosanitaires. « Ces deux appareils ne sont toutefois pas écologiques. Pour le premier, par exemple, cela gaspille de l’eau et du mazout pour la chauffer à près de 70°. Selon la météo, comme lorsqu’il pleut, ce système ne peut pas être employé. L’autre appareil, quant à lui, peut facilement mettre le feu, nous sommes donc équipés d’un extincteur en prévision. La solution idéale serait l’utilisation d’un « rablais » ou d’une faux… », explique le conseiller municipal.

 

Les bords de routes ne seront peut-être pas les seules zones qui favoriseront la biodiversité à Bex. La question s’est également posée pour les parcs. « Le problème est que cela engendrera plus de pollen dans les lieux publics et que le risque de piqûre d’abeilles ou de guêpes augmentera. Toutefois, nous pouvons imaginer des zones clôturées et comportant un panneau explicatif », conclut Pierre-Yves Rapaz.

 

Et chez vous ?

Chaque terrasse, balcon ou jardin peut accueillir des zones qui favorisent la biodiversité. Le paysagiste installé aux Posses-sur-Bex, Martin Burkhard, est spécialisé dans la création et l’entretien de jardins écologiques et soins aux arbres. « La transition vers un jardin écologique n’est pas évidente. Il faut simplement commencer par de petites zones qui seront faciles à entretenir. Nous n’allons pas jeter le yucca offert par un ami sous prétexte qu’il n’est pas indigène. Il faut trouver un juste milieu entre un jardin qui nous fait plaisir, qui est fonctionnel, tout en étant favorable à la biodiversité », confie-t-il.

 

Exemple de haie naturelle qui sont de vrais mini-écosystèmes
Exemple de haie naturelle qui sont de vrais mini-écosystèmes

 

Un espace naturel et riche en biodiversité coûte moins cher, prend moins de temps à entretenir et est exempt de produits chimiques toxiques. Il suffit de réaliser environ quatre passages par saison, de faucher et/ou de retirer à la main ce qui doit l’être. Ces zones offrent des variétés de couleurs intéressantes et permettent à beaucoup d’espèces d’y trouver leur bonheur tout en participant à la pollinisation. C’est tout aussi valable pour les haies d’arbustes indigènes qui, en prime, sont plus résistants aux maladies et aux ravageurs et qui supportent beaucoup mieux la sécheresse. L’automne est la période durant laquelle ces haies peuvent être plantées ; pensez-y.  

 

Entre les gazons courts fauchés chaque semaine, les haies d’espèces exotiques taillées régulièrement et les surfaces minéralisées traitées contre les « mauvaises herbes », l’entretien est long et coûteux. Au milieu de ces jardins artificiels, pourquoi ne pas dédier une zone naturelle ? Qui sait, peut-être que vous verrez votre jardin autrement…

 

Pourquoi ne pas dédier une partie de son jardin pour favoriser la biodiversité?
Pourquoi ne pas dédier une partie de son jardin pour favoriser la biodiversité?

Informations

Martin Burkhard
Arboriste-Paysagiste
www.burkhard-martin.ch

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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