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Arrêtez de m’afficher sur les réseaux !

Pas toujours conscients des risques qu’ils leur font courir, certains parents ont pris la mauvaise habitude de partager des clichés de leur enfant sur les réseaux sociaux.

 

 

Selon une enquête réalisée en 2023 par l’Université de Fribourg auprès de 1605 mères et pères, un parent sur dix « affiche » régulièrement son enfant sur la Toile. Cette pratique appelée « sharenting » — contraction des mots anglais share (partager) et parenting (parentalité) – est davantage répandue chez les femmes et chez les jeunes parents de moins 35 ans qui sont environ un tiers à publier un cliché chaque semaine. « Avec la naissance d’un enfant, on devient parent, on devient une famille et il est très tentant de se mettre en scène, observe Dominik Schöbi, psychologue à l’Université de Fribourg et responsable de l’étude. Ces nouveaux parents veulent exprimer leur joie, ce qui est tout à fait normal et les plateformes en ligne offrent la possibilité de se présenter à un public plus ou moins large. » Junior à la plage, à la piscine, à son anniversaire, on ne résiste pas à l’envie de tenir informés la famille, les amis, des progrès ou des petits moments du quotidien de sa progéniture sur Facebook, Instagram, WhatsApp ou TikTok. « Grâce à des campagnes de sensibilisation, beaucoup de parents ont une utilisation très prudente des images d’enfants sur Internet, remarque Tamara Parham, responsable de la communication et des partenariats à la Fondation Protection de l’enfance Suisse. Et pourtant, des milliers de photos et de vidéos d’enfants sont postées chaque jour sur les médias sociaux. Cela viole leur droit à la vie privée ainsi que leur droit à l’image. » Sans le vouloir, dévoiler l’intimité de son enfant peut lui nuire à plus ou moins long terme.          

 

Alerte sur les réseaux

Si vous laissez des traces numériques à première vue banales, dites-vous qu’elles intéressent des prédateurs surgis des profondeurs du Web. « Les images d’enfants peuvent atterrir dans des cercles pédocriminels, servir à du harcèlement moral ou sexuel, souligne Mme Parham. Sans compter maintenant l’IA qui est capable de manipuler de vraies images ou vidéos d’enfants et de les représenter dans des situations sexualisées. » Des contenus pédopornographiques créés par IA sont basés en partie sur de vraies photos d’enfants et servent également à entraîner les modèles à générer des photos et vidéos de plus en plus réalistes et violentes. Une fois que les parents ont compris qu’une photo sur Facebook peut finir chez des milliers de pédophiles, que faire sans tomber dans la paranoïa et cesser toute activité sur les réseaux ? « Si vous ne pouvez pas vous empêcher de partager des photos, assurez-vous que le groupe à qui vous vous adressez est composé de personnes bien identifiées, conseille M. Schöbi. Dans un cercle privé, cela pose nettement moins de problèmes, mais il faut quand même s’assurer que les images sont vraiment appropriées avant d’être postées et qu’elles ne porteront pas préjudice à l’enfant dans le futur. »  Sécuriser ses comptes, éviter de donner trop d’informations sont des précautions élémentaires, mais importantes. En y songeant, nous avons tous des photos de nous enfant un peu gênantes – et prises sans notre consentement –, mais savoir qu’elles sont dans un vieil album photo qui dort tout au fond d’un tiroir, ça soulage !

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F. Jeand’Heur

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