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Les vaudois, mauvais élèves…

Chaque canton est maître de son système scolaire. Or nous savons que, dans le canton de Vaud, ce dernier a été très critiqué ces derniers mois et même ces dernières années en raison du niveau des élèves sortant de l’école obligatoire. De ce constat va découler une modification prochaine de tout le système scolaire. Celui-ci se calque particulièrement sur le modèle valaisan.

 

EPFL: les vaudois à la traîne derrière les valaisans…

Récemment, «24 Heures» a publié des chiffres qui ont de quoi faire trembler le système scolaire vaudois: le taux de réussite à l’EPFL de ces derniers n’est pas brillant. Pour la propédeutique, qui correspond à la première année, le nombre des jeunes vaudois réussissant leurs examens est en baisse. Selon la dernière étude de l’EPFL sur les performances des titulaires de la nouvelle maturité fédérale, ils ne seraient qu’environ 40% à passer ces examens avec succès, alors que la moyenne générale est d’environ 53%. Ainsi, les Valaisans et les Fribourgeois s’en sortiraient nettement mieux. La détérioration de la qualité de la maturité fédérale dans notre canton est significative d’un réel problème au sein du système scolaire en vigueur. En réaction, un projet tout d’abord (Ecole 2010), puis un contre-projet (la LEO) ont été mis en place, et ce dernier a été voté par la population. Similaire au système valaisan actuel, il entrera bientôt en vigueur. Mais quel est alors le secret du canton?

 

Premiers pas à l’école

Si les premières années sont très similaires dans les deux cantons, ce qui les différencie pour commencer ce sont les changements significatifs lors de l’entrée en cinquième des petits vaudois. En effet, alors qu’ils étaient habitués à leur maître ou maîtresse pour toutes les branches, le professeur unique laisse place à un enseignant par branche alors que, chez les petits valaisans, cela se passe plus en douceur. Chaque classe a un professeur attitré qui sera le maître principal et donne, de ce fait, les branches principales (telles qu’allemand et mathématiques). Les branches artistiques et d’autres branches comme géographie, économie et histoire (qui d’ailleurs forment une seule et même branche) sont données par des autres professeurs spécialisés.

 

Le cycle de transition, changement de point de vue

Mais ce qui éloigne définitivement le système scolaire vaudois du système scolaire valaisan sont les années à suivre. A l’aboutissement de la sixième année, les adolescents vaudois sont séparés en trois niveaux qui vont leur ouvrir (et aussi certainement fermer) des portes après trois ans. Ils sont jugés selon leur moyenne, et, bien souvent, une grande faiblesse dans une matière leur est préjudiciable. Ainsi, la voie secondaire à option (VSO) mène préférentiellement à un apprentissage. Ce qui est néanmoins intéressant ce sont les branches artistiques nouvelles proposées en option: ces élèves pourront donc apprendre la photo ou pourront créer un groupe de rock. La deuxième voie distincte est la voie secondaire générale (VSG), à l’issue de laquelle les élèves pourront tenter le gymnase en niveau diplôme ou d’autres formations. C’est l’enseignement de la culture générale qui est au centre de cette voie. Pour finir, la voie secondaire de baccalauréat (VSB) accueille les élèves se destinant à de plus hautes études car elle permet l’entrée au gymnase en maturité (pour trois ans). Les branches artistiques y sont peu promues au profit de branches plus scientifiques ou langagières en option. Il existe bien des réorientations possibles durant ces trois ans (moyennant souvent un redoublement) ou des passerelles après l’obtention du papier de fin d’école obligatoire, mais elles sont souvent très difficilement ostensibles car il faut garder une motivation sans bornes.

 

Dans l’Etat du Valais les choses sont bien différentes. En effet, une fois la sixième année terminée,  ils suivent la formation scolaire 1er degré. Les élèves ne sont pas séparés mais suivent simplement les branches principales dans deux niveaux différents, dont ils peuvent monter ou descendre à tout moment (après discussion avec le maître), il semblerait ainsi qu’ils aient tous droit à davantage d’options artistiques que sur Vaud. Les trois ans effectués sur ce mode, ils passent à la formation scolaire 2e degré. Si leurs notes le leur permettent, les jeunes valaisans peuvent se retrouver au collège (durant quatre ans) où ils obtiennent une maturité gymnasiale ou L’ESC (Ecole supérieure de commerce) ou EDD (Ecole degré diplôme) pour trois ans, et d’autres écoles supérieures.

 

Orientation, problème

Un problème se pose alors: beaucoup d’enseignants conseillent une voie qui serait peut être plus basse pour une question de confort de l’enfant. Or, à 12 ans, sont-ils vraiment conscients des enjeux que représentent la possibilité ou non d’accéder à de grandes écoles par la suite? Ont-ils seulement, pour la plupart, un objectif clair de métier en tête? Beaucoup sont alors, souvent par manque de motivation dû à l’âge «ingrat», sous-estimés. Une fois catégorisé dans une voie, il est très difficile de monter d’une voie à l’autre. Il existe tout de même des raccordements pour passer d’une voie à l’autre (moyennant, souvent, un redoublement) et, plus tard, des passerelles pour entrer dans les hautes écoles. Chapeau bas à ceux qui se sont acharnés à travailler pour s’ouvrir toutes les portes possibles! Mais, lorsque les portes des adolescents vaudois se refermeront sèchement, celles des valaisans resteront toujours entrouvertes.

 

Pourquoi autant de problèmes?

Les services d’orientation reçoivent énormément d’élèves en questionnement et ne peuvent souvent pas prendre en compte toutes les dimensions de celui qui s’adresse à eux. Pour ce faire, il faudrait des entretiens personnalisés plus poussés plutôt que la référence simple des notes qui ne sont pas toujours le reflet des vraies compétences de l’élève. De plus, les orientations sont faites en premier lieu grâce aux témoignages des professeurs. Ceux-ci ont un avis souvent très tranché sur les élèves, et, malgré toute la bonne volonté du monde, personne n’est tout à fait objectif. Cela est vrai pour toutes les institutions, qu’elles soient vaudoises ou valaisannes. Notons également que, si la pédagogie à une place d’honneur actuellement dans les études des futurs enseignants, elle était régulée à une place bien différente autrefois. Il existe donc encore beaucoup de professeurs dits «de la vieille école» qui se refusent à prendre en compte les problèmes personnels des élèves en difficulté.

 

Enfin, le suivi des élèves en difficultés est très différent. Selon le témoignage d’un jeune adolescent valaisan, l’absence à une seul période dans la journée sans raison valable (ils doivent téléphoner à l’établissement en cas de maladie ou de rendez-vous avant l’heure d’absence), les parents sont immédiatement mis au courant par le secrétariat, qui au besoin fait appel à la police. Dans le canton de Vaud, du fait de la multiplicité des professeurs et des branches, un élève peut passer entre les mailles du filet une bonne semaine avant que les professeurs ne s’inquiètent de son absence.

 

Ecole privée… de bourses?

Même si les systèmes vaudois et valaisan divergent, la formation des enseignants est la même. Il s’agit de trois à cinq ans de HEP (Haute école pédagogique) suivant le niveau d’enseignement voulu et possible. Malheureusement, dans tous le pays, un manque significatif d’enseignants engagés dans les établissements est à déplorer. De ce fait, beaucoup sont sans formation adéquate ou simplement remplaçants, encore non formés. Le niveau scolaire général fait ressentir ces difficultés et les élèves en pâtissent et ne sont souvent pas assez suivis. Afin de rendre accessible les hautes écoles à leurs enfants, qu’ils soient en difficulté scolaire ou qu’ils veuillent un suivi plus proche et un enseignement de grande qualité, certains parents n’hésitent pas à mettre la main a la poche. Il existe ainsi une trentaine d’écoles privées dans le canton de Vaud alors que la Valais en compte moins d’une dizaine. Comme dans le domaine public, le domaine privé vaudois est mauvais élève puisqu’il n’existe aucune bourse permettant l’entrée dans ces classes. L’Etat du Valais, soucieux de rendre les études plus accessibles, met à disposition plus de 20 millions de francs pour des bourses et des prêts d’honneur. Ainsi, les élèves voulant intégrer une école privée et dont les parents habitent en région valaisanne peuvent bénéficier de bourses d’études.

 

La LEO, nouveau système vaudois calqué en partie sur le valaisan, est une promesse de changements positifs au vu des résultats mis au jour ces dernières années. De plus, l’année passée a été voté HARMOS, plan d’harmonisation de tous les cantons romands (ils auraient dès lors tous le même système scolaire). Il ne restera plus aux élèves qu’à suivre joyeusement les cours pour s’en sortir!

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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