Un regard sur le temps qui passe

Le passé c’est notre fierté. Après avoir fait parler les fontaines bellerines, Willy Jaquerod fait aujourd’hui murmurer les anciens mais néanmoins magnifiques édifices et lieux historiques de Bex.

 

Pierre-Alain Ayer, président de l’association
Pierre-Alain Ayer, président de l’association

 

En s’appuyant sur des documents d’époque, dont certains proviennent de la fondation Strasser-Anex, datant des années 1800 jusqu’en 1920, M. Jaquerod, avec l’appui de l’office du tourisme de Bex, a créé une nouvelle balade passionnante autour de notre histoire commune, s’intitulant « Notre Passé, Notre fierté ».

 

Actuellement, la balade se compose d’une dizaine de panneaux qui jalonnent l’artère principale de la localité bellerine. Ils sont fixés sur des candélabres à l’endroit même du sujet évoqué, afin que le passé et le présent se superposent comme une réalité augmentée ; chaque illustration est accompagnée d’un petit texte expliquant le chemin parcouru depuis lors.

 

Photos prises depuis la Tour de Duin en 1899 et en 2022
Photos prises depuis la Tour de Duin en 1899 et en 2022

 

Si le Temple prend sa place sur ce parcours comme une évidence, d’autres édifices, moins connus mais tout aussi intéressants, ne demandent qu’à être redécouverts. Pas à pas, nous apprenons que l’hôtel de ville, construit entre 1746 et 1749 (non sans quelques difficultés financières), a abrité sous ses arcades le marché hebdomadaire. Une boucherie communale y avait été installée au rez-de-chaussée ainsi qu’une salle de restauration, alors que l’administration siégeait quant à elle au premier étage en partageant ses murs avec une maison d’hôtes.

 

De la maison d’hôtes à l’hôtellerie d’excellence il n’y a qu’un pas à faire et l’on se retrouve déjà devant le « Logis de l’ours – l’hôtel de l’Union ». Cet emblématique bâtiment à l’origine bernoise et devenu vaudois après la révolution de 1798 a été détruit par le terrible incendie de 1806 avant d’être reconstruit l’année suivante. Considéré comme l’une des meilleures adresses touristiques de tout le pays dès 1830, il a accueilli des voyageurs aux renommées mondiales comme Victor Hugo, Rousseau, Chateaubriand ou Alexandre Dumas.

 

Panneau au Temple
Panneau au Temple

 

Depuis là vous pouvez décider d’aller à droite où vous découvrirez les secrets du Temple, ceux du Café Suisse dont l’hôtelier Jean Hauswirth fût cuisinier à la cour de Russie, ainsi que du quai de l’Avançon touché par l’inondation de juillet 1910. Mais également les secrets du Logis du Monde érigé en 1649, du bâtiment de la Poste et ceux de la place du Marché. Imaginez une seconde l’effervescence de cette place en 1904 lorsque les services postaux y ont installé tout un étage dédié au télégraphe et au téléphone.

 

Panneau à l’hôtel le Cèdre
Panneau à l’hôtel le Cèdre

 

Ou alors, si le cœur vous en dit, prenez la direction contraire jusqu’au « Grand Hôtel des Bains » et voyagez donc en l’an 1823. Année ou Louis Alexandre Dürr inaugura la Pension des Bains, ouvrant ainsi la voie à ce qui allait devenir une station balnéaire de référence dans le monde entier. Bains vapeurs, piscines, salles de douches, bains de siège étaient synonymes d’avant-garde et, tout comme aujourd’hui, de bien-être.  L’Hôtel des Alpes entouré par ses grands arbres, lui qui changea plusieurs fois de nom, incarnait à cette époque la modernité. Bex était considéré alors comme un lieu hydrothérapeutique de premier ordre.

 

En résumé, Bex peut être fier de son passé

Au milieu du parcours l’espace de l’Association L.A.BEL des ARTS (les artistes bellerins des arts) fondée et présidée par Pierre-Alain Ayer sise au cœur de la ville, face à la place du Marché, se veut un espace multiculturel et convivial avant tout. Grâce à l’association, une première exposition y a pris place en ayant pour pièce maîtresse un document exceptionnel et inédit : un panorama à 360° de la localité bellerine et environs datant du mois de mai 1899. La prise de vue a été réalisée depuis la terrasse de la Tour de Duin. A la même période en 2022, une photo identique permet une comparaison étonnante de l’évolution du bâti et de la flore. « A découvrir absolument ! », nous assure Willy Jaquerod avant d’ajouter : « A l’avenir, L.A.Bel des Arts accueillera régulièrement des artistes issus de tous milieux artistiques, prêts à faire rayonner le présent et la région. Notre but est de devenir un espace chaleureux où les gens et l’art se mêlent naturellement. Venez nombreux soutenir l’Association et pourquoi pas en devenir membres. »

 

Petit à petit, M. Jaquerod se sent satisfait et heureux du retour positif que ces anciennes lithographies provoquent au cœur de la population. « Je me surprends quotidiennement avec l’intérêt que suscite les nombreux panneaux parsemés. Que ce soit des personnes âgées qui profitent de ce retour au passé pour en délivrer à leurs tours quelques souvenirs ou des jeunes gens piqués dans leur curiosité par ce que fut l’endroit et ce qu’il en est devenu ; je vois bien que cela interpelle et c’en était le but principal. »

 

L’espace de l’association situé au coeur du village
L’espace de l’association situé au coeur du village

 

Bien que le passé le passionne, l’avenir aussi l’intéresse

  1. Jaquerod nous promet déjà, après la balade des fontaines et celle du patrimoine, une troisième bonne raison pour aiguiser nos appétits de randonnées. « Ce n’est qu’un lointain projet… mais j’aimerais allier un peu de poésie à la nature et mettre sur pied quelques parcours où l’on pourrait profiter à la fois du paysage, de la nature et de quelques œuvres d’art parsemées et intégrées en toute harmonie. »

 

Vivement donc le retour des beaux jours, que l’on puisse partir à la découverte des nombreux trésors qui ont depuis toujours fait la richesse de la région. Que ce soit seul, en famille, entre amis, en parfait amateur, touriste occasionnel ou en passionné éclairé, nos pierres, nos paysages ou ses habitants ont encore beaucoup de raisons de nous rendre fiers. Très fiers.

Partagez l'article
Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Thêmes

Article écrit par

Joaquim Gordo

Joaquim Gordo

Journaliste

1 commentaire

  1. Bonjour, je me réjouis de votre article très bien rédigé qui me permet avec la photo du président Pierre Alain Ayer Un ami de jeunesse perdu dessus. Pourriez-vous s’il vous plaît lui communiquer mes coordonnées téléphoniques 06 88 05 47 16. Je vous en remercie d’avance et vous souhaite une excellente journée. Cordialement. Didier Blachère

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Annonces

Dans la même catégorie

Point Chablais
Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn