Le thé : son histoire, sa consommation, ses vertus

Intéressons-nous aujourd’hui au thé, la boisson la plus consommée au monde après l’eau : son histoire fantastique ou fantaisiste, mais également son origine et ses bienfaits pour la santé.  

 

Un vaste choix de thés à la droguerie Garrone
Un vaste choix de thés à la droguerie Garrone

 

Les légendes face à l’histoire

Il existe différentes légendes autour de la découverte du thé. L’une des histoires explique qu’en Chine, en 2737 avant J-C., l’empereur Chen Nung voulant se désaltérer, fait bouillir – pour des raisons d’hygiène – de l’eau dans une marmite avant de la boire. Il se tient sous un arbre, quand soudain une brise détache des feuilles qui tombent dans l’eau frémissante. Le souverain apprécie l’odeur qui s’en dégage et le goût de la boisson ainsi obtenue. L’arbre était un théier, le thé était né…

 

En Inde, il se raconte que vers 543 avant J.C., un prince du nom de Bodhi-Dharma devient ascète et part en Chine, en prêchant le bouddhisme Zen. Il se fixe pour pénitence de rester éveillé durant les neuf années de sa prédication et de sa méditation. Néanmoins, à la fin de la troisième année, il est pris de somnolence et menace de s’endormir, lorsque mâchant machinalement quelques feuilles d’un théier sauvage, il se sent plus en forme et reprend son périple.

 

Au Japon, cette histoire narrée est un peu différente : Bodhi-Dharma, au bout de trois ans, s’endort. En se réveillant, plein de remords, il se coupe les paupières et les enterre. Repassant plus tard au même endroit, il voit que des arbustes ont poussé. Il en mâche les feuilles et constate qu’elles lui permettent de rester éveillé. C’est sa découverte qui aurait permis l’introduction de thé au Japon.

 

Le thé apparaît en Chine dans la région proche du Yunnan, comme breuvage médicinal en 206 avant J.C. devenant au fil des siècles une boisson largement répandue, notamment en Asie. Le mot thé est apparu pour la première fois sous sa forme actuelle dans la langue française en 1589. Il vient de l’appellation « t’e » rapportée en Occident par les Hollandais. C’est un mot du dialecte chinois de la région d’Amoy, qui se prononce « tay » et qui a donné les noms modernes du thé (tea, thé, tee). Il s’impose d’abord comme un remède, mais il régale également les nobles et les riches bourgeois. Son prix est élevé, car il a la réputation d’être un élixir de longue vie. Louis XIV s’en voyait prescrire par les médecins pour améliorer sa digestion et éviter les crises de goutte.

 

Les Anglais se sont rapidement imposés face aux Hollandais et aux Français dans le commerce maritime. Aux Etats-Unis, lourdement taxé, le thé aboutit en 1773 à des révoltes – « Boston Tea Party » – qui sont à l’origine de la Guerre d’Indépendance. Pour répondre à la forte demande, les Anglais développent au XIXe siècle des plantations de théiers en Inde, au Sri-Lanka (à Ceylan), en Indonésie, au Kenya et en Amérique du Sud.

 

De nombreuses plantes servent à la conception de tisanes
De nombreuses plantes servent à la conception de tisanes

 

De l’arbre à la tasse

Toutes les sortes de thés, et elles sont nombreuses, proviennent du même arbre nommé le Camellia sinensis. Toutefois, il existe deux variétés de théiers : celle de Chine, dont l’arbre à l’état sauvage mesure 3 mètres et peut vivre 100 ans, voire plus et celle d’Inde, dont l’arbre peut mesurer jusqu’à 30 mètres, mais ne vit qu’environ 50 ans.

 

Le théier pousse à toutes les altitudes, de 100 à 2’500 mètres et s’adapte à tous les climats : froid et neigeux comme à Darjeeling ou tropical comme au Kenya ou en Indonésie. Il faut cinq ans pour qu’un jeune plant arrive à maturité et produise des feuilles exploitables. Elles sont ensuite cueillies tout au long de l’année, mais plus la récolte se fait tard dans l’année et plus la qualité est médiocre. Il existe d’ailleurs différents types de cueillettes qui influencent la qualité : à la main en favorisant uniquement les feuilles près du bourgeon, ce qui donne du thé d’excellente qualité, ou à la cisaille en se concentrant sur des feuilles plus éloignées, ce qui donne un thé fumé (souchong). Aujourd’hui, la grande majorité des thés dans le monde sont issus d’une cueillette mécanique afin d’obtenir un meilleur rendement.

 

Les feuilles sont ensuite traitées de différentes manières afin d’obtenir l’une des très nombreuses variétés : noir, vert, bleu-vert, blanc, rouge, jaune, semi-fermenté, fumé ou encore parfumé.  Séchage, roulage, fermentation (pour le thé noir), traitement à la vapeur et séchage (pour le thé vert) et d’autres techniques encore comme le flétrissage ou la torréfaction entrent en compte pour l’élaboration du thé avant de l’emballer et le commercialiser.

 

La production mondiale de cette boisson s’élève à près de six millions de tonnes chaque année et ce chiffre est en constante évolution (environ 4% par an). C’est bien entendu la Chine qui reste le principal producteur, suivie de l’Inde.

 

La boisson la plus consommée dans le monde après l’eau est le thé et non le café. Le thé est un moment sacré pour bon nombre de disciples. Un moment de détente, de partage, de connaissance, d’amitié et bien plus encore. C’est donc le thé en vrac et non en sachet qui sera privilégié. Car, il faut le reconnaître, le contenu des sachets est de bien maigre qualité en comparaison avec le thé en vrac qui a l’avantage d’être authentique et dont les feuilles sont traitées avec délicatesse. Certains vous diront d’ailleurs qu’il faut une eau pure pour déguster correctement un bon thé.   

 

Thé, rooibos ou tisane ?

Il ne faut pas confondre thé, rooibos et tisane. Le thé est, comme indiqué précédemment, issu du Camellia sinensis. Le rooibos et la tisane, eux, ne contiennent aucune théine ou caféine. Notons au passage qu’il n’y a pas de différence entre ces deux termes car il s’agit de la même molécule. Elles n’agissent tout simplement pas de la même manière. On parle alors d’un effet stimulant de 3 à 6 heures pour le thé et d’un effet excitant « coup de fouet » plus court pour le café. Le rooibos (appelé aussi thé rouge) tire son nom d’un arbuste africain. Il contient également très peu de tanins et est généralement aromatisé avec des fruits, des fleurs ou encore des épices. La tisane, quant à elle, est un mélange de différentes plantes, fleurs, fruits ou herbes. Ces trois boissons, bien que différentes, possèdent des vertus et des propriétés bénéfiques pour la santé.

 

Quels effets sur la santé ?

Pour vous citer tous les bienfaits du thé au sens large (thé, rooibos, tisane), de nombreuses pages seraient nécessaires. À ce titre, je vous conseille vivement un livre passionnant qui m’a inspiré cet article : « Les vertus santé du thé. Choisir et déguster le thé pour ses bienfaits », du Dr Hervé Robert et de l’historienne et sociologue de l’alimentation, Katherine Khodorowsky. J’ai également approché, à la droguerie Garrone à Monthey, Catherine Paquier (herboriste-thérapeute) et Dominique Garrone (gérant de la droguerie depuis 1974), deux spécialistes de la santé par les plantes.

 

Souvent censuré par les autres médias, Dominique Garrone ne manque pas de rappeler les dégâts réalisés par le lobby pharmaceutique. « La médecine actuelle est importante dans certains cas. Dans beaucoup d’autres, les solutions naturelles sont nettement plus efficaces et moins dangereuses pour la santé », confie-t-il. Le mot droguerie trouve son origine dans les plantes appelées autrefois des drogues. Et à la droguerie Garrone, les drogues sont reines. Beaucoup viennent de nos bonnes Alpes, d’autres, exotiques, de beaucoup plus loin, pour répondre aux modes (thé vert, gingembre, moringa, etc.). Dans la mesure du possible, elles sont issues de l’agriculture biologique.  « Des habitants de la région nous donnent également leurs plantes. Des variétés diverses et même celles considérées comme de la mauvaise herbe, comme l’ortie ou encore la prêle. » La droguerie dédie une partie de son activité à la tisanerie médicinale traditionnelle. Des thés et des tisanes aux arrangements originaux sont réalisés afin de prévenir ou traiter un nombre considérable de problèmes de santé : migraines, troubles du sommeil, douleurs prémenstruelles, toux, stress, rétention d’eau, diabète, rhumatisme, surpoids et bien d’autres encore. « Nous travaillons aussi à la demande pour réaliser des mélanges adaptés à chaque personne. Ce qui se vend le plus, ce sont nos tisanes pour la digestion, le cholestérol ou les infections urinaires », précise Catherine Paquier avant d’ajouter : « Le thé est une magnifique manière de travailler sur plusieurs domaines de la santé en même temps. »

 

À la droguerie Garrone, Il ne s’agit pas uniquement de visiter les rayons dédiés à la tisanerie, mais d’apprendre l’origine des thés vendus et de se faire conseiller par des spécialistes. « Il est important pour nous de connaître notre clientèle. Des préparations peuvent s’avérer inefficaces si elles sont mélangées avec certains aliments ou médicaments et peuvent aussi avoir l’effet inverse si elles sont mal préparées », explique le droguiste. Faut-il aussi apprendre à doser et préparer correctement les mélanges proposés. Par exemple, alors que les feuilles doivent être infusées, les écorces, racines ou encore rhizomes doivent être cuits à feu doux et ensuite infusés.

 

La mode du thé est en pleine effervescence et la clientèle se diversifie. En prime, boire ce breuvage permet de booster ses défenses immunitaires. Il n’y a donc pas mieux, surtout en cette période…

Informations

Livre : Les vertus santé du thé. Choisir et déguster le thé pour ses bienfaits. Dr Hervé Robert et Katherine Khodorowsky. 
Droguerie Garrone
Av. de l’Industrie 8
1870 Monthey
024 471 23 73

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Thêmes

Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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