Le championnat du monde de kettlebell s’est tenu le 6 juillet dans la salle de gymnastique de la Planchette à Aigle. Une trentaine d’athlètes ont pris part à cet événement unique ; une première en Suisse.
L’an dernier, nous vous présentions Vitalii Luhovoy, policier retraité originaire d’Ukraine, et arrivé en Suisse en automne 2022 (lire article édition n°178). Il avait réalisé une performance au Centre linguistique du Chablais à Aigle en levant 3’800 fois un kettlebell de 16 kg, ceci durant 6 heures de temps. Il s’agit d’un poids constitué d’une boule de fer moulée avec une seule poignée.
Une journée marquante
Cette année, Vitalii Luhovoy a réalisé quelque chose d’incroyable en organisant ce championnat du monde en collaboration avec, entre autres, son ami ukrainien, Anton Osnovenko, avec qui il entraîne l’équipe suisse de kettlebell depuis peu, ainsi qu’Andrea Burg, présidente de la Fédération suisse d’haltérophilie. L’événement était soutenu par l’association aiglonne Talent-Avenir.
Une trentaine d’athlètes ont été accueillis durant ce championnat : des Suisses, des Ukrainiens et des Américains. Tout le monde ou presque a participé ; du président de la fédération internationale aux organisateurs, en passant par les juges qui se relayaient pour l’occasion. Dans ce sport, les catégories sont nombreuses et varient en fonction du poids du kettlebell (16 kg, 24 kg et 32 kg), du mouvement réalisé (3 possibles), du temps de la performance (10 ou 30 minutes) ou encore de l’âge et du poids des participants. Ces derniers ne concouraient donc pas nécessairement les uns contre les autres, mais plutôt pour battre leurs propres records, et aussi par passion ainsi que pour la beauté du geste. Ils ont été au bout d’eux-mêmes, offrant un spectacle fort, le tout sous les encouragements du public, mais aussi de l’équipe nationale suisse venue en nombre pour l’occasion.
Vitalii Luhovoy a lui aussi pris part à la compétition. « Je désire réaliser 120, voire 125 levés d’un poids de 16 kilos durant dix minutes », indiquait-il une poignée de minutes avant son tour. Il s’est donc lancé confiant et avec le sourire. Après un effort intense, il a réalisé 157 levés. Record battu ! « C’était l’échauffement, maintenant il y a les catégories à 30 minutes », plaisante-t-il. Pour son deuxième passage donc, en trente minutes, Vitalii Luhovoy a levé 238 fois un poids de 24 kilos ; rien que ça ! Relevons aussi la performance de la plus ancienne représentante de cette discipline, Svitlana Pilchveska-Lisevych, une Ukrainienne âgée de 92 ans. Il semblerait que le kettlebell soit peut-être l’un des secrets de la longévité ; dans tous les cas nous pouvons que la féliciter : elle a levé 25 fois un poids de 6 kilos durant un peu moins de 2 minutes.
Origine du kettlebell
Cet instrument vient du pood, qui est une unité de mesure principalement utilisée en Russie, en Ukraine et en Biélorussie. Un pood correspond à environ 16 kg.
Mais ses origines restent incertaines, avec plusieurs hypothèses. Il semblerait toutefois que ce sont des soldats de l’artillerie russe qui auraient détourné un boulet de canon en y ajoutant une poignée pour travailler leur force. Le terme kettlebell est apparu pour la première fois dans un dictionnaire russe en 1704.
Le kettlebell a été reconnu internationalement comme outil de fitness lors de la publication d’un article dans le magazine de fitness russe « Hercules » en 1913. La popularité de ce sport a ensuite fait le tour du monde.
Conclusion
Si cette discipline sportive reste encore peu connue dans nos régions, elle mérite le respect. Les athlètes qui se donnent corps et âmes pour performer forcent l’admiration. Ils sont également fiers ; fiers de faire partie d’une communauté unique, mais aussi de repousser leurs limites. L’occasion pour la rédaction de rencontrer des personnalités chaleureuses, généreuses et surtout d’une grande joie de vivre. Ce jour-là, régnait une ambiance tant festive que coopérative. Il ne s’agissait pas d’une lutte contre les autres, mais d’une union pour le meilleur, avec du respect et beaucoup d’encouragements ; un message fort au vu de la situation mondiale actuelle.
- Photos : Zoé Gallarotti