Féru d’Histoire du Moyen-Âge, Stéphane Mathez, menuisier de son état, décide en 2018 de créer l’association « Les Griffons de Wevelgem ». La troupe a pour but de mettre en avant cette période historique riche, souvent mal connue. Pourtant de nombreux socles de nos sociétés contemporaines en découlent directement.
Adolescent, Stéphane Mathez se passionne pour les jeux de rôles, mais aussi les ruines et les grottes. Le Moyen-Âge capte rapidement son imaginaire. La figure du seigneur défendant les bonnes causes lui colle à la peau. Pas étonnant qu’il ait endossé le rôle de celui de Wevelgem au sein de la troupe, et qu’il aime porter son costume lors des camps d’immersion en mode « retour vers le passé ».
Le temps d’un week-end
La troupe est composée d’une vingtaine de membres. Régulièrement lors de manifestations thématiques, elle installe un camp médiéval avec des tentes, des feux, des armes, des costumes et bien sûr des êtres de chair et de sang. Démonstration de lancer de poulets (en plastique) avec la catapulte, tir à l’arc, lancer de haches, dégustation de bons plats d’époque. Sans oublier les conversations avec les nobles dames, les chevaliers, le juge, le seigneur ou encore la conteuse pour une plongée dans un univers totalement différent du nôtre. Tous les aspects de la vie quotidienne s’explorent, se vivent. Stéphane Mathez raconte que « lorsqu’on se promène en costume dans la ville, on entend, Vous vous êtes trompés d’époque, nous répondons, Mais non, c’est vous, et tout le monde rit de bon cœur » ! Avant d’intégrer la troupe pleinement, le candidat dispose d’une année pour choisir un personnage, une identité, tisser une histoire, et créer un costume personnalisé, ainsi que les accessoires nécessaires de la bourse en cuir en passant par les bijoux ou les armes. Pour Stéphane, grand seigneur : « Il est important que les futurs membres soient conscients que notre mission est de coller au plus près de la réalité de la fin du XIIIe au début du XIVe. L’investissement personnel demeure important, mais tout le monde se soutient et s’entraide. Nous sommes aussi friands des idées que les nouveaux membres apportent ».
C’est tout une histoire
Bien sûr, nous étudions l’Histoire, mais celle-ci regorge d’histoires et de personnalités qui font sa richesse, de même que son intérêt. « Les griffons de Wevelgem » ne s’y sont pas trompés en confiant à Sylvia Constantin, alias Aurélia Marési, l’écriture des aventures de cette forêt des Flandres mystérieuse, pour ne pas dire mystique, au creux de laquelle la terre, l’eau et le feu s’étaient unis. Terreau naturellement propice à l’émergence d’une légende dont le titre « La forêt de Wevelgem » est publié par les Éditions Baudelaire.
Le covid a encore laissé des traces, et les activités de la troupe n’ont pas repris leur rythme de croisière. Stéphane, Sylvia et les membres de la société toujours enthousiastes se réjouissent de revêtir leurs costumes à la moindre occasion. Si l’aventure vous tente, n’hésitez pas à les contacter !
Un peu d’étymologie, grâce au « Dictionnaire historique de la langue française » sous la direction d’Alain Rey.
Griffon (fin du XIe), aussi écrit « grifun », est dérivé de l’ancien français « grif », sans lien avec l’étymologie de « griffe », puisqu’il provient de l’emprunt du latin chrétien « gryphus » qui, à la suite d’une substitution inexpliquée, a remplacé le latin classique « grypus » signifiant oiseau fabuleux. L’origine grecque, plus lointaine « grups » désigne à la fois un animal mythique, sans doute oriental, aperçu dans les décorations mycéniennes, et un oiseau réel. Le « on » ajouté à cette origine désigne un animal à corps de lion, tête et ailes d’aigle. À noter que « gripon », en ancien français (1265), désigne un oiseau de proie, et que le français « griffon » prend cette valeur en désignant de ce mot, d’abord le vautour fauve (1672), puis le martinet noir (1762).
Informations
Les Griffons de Wevelgem
079 899 53 11
laguildedesgriffons@gmail.com
- Photos : Zoé Gallarotti