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Géotopes du Chablais

De nouveaux panneaux didactiques à la marmite glaciaire de Bex

La Cité du sel est toujours aussi surprenante et réserve de nombreuses surprises parfois oubliées ou même totalement inconnues de la population locale. C’est le cas de la marmite glaciaire des Caillettes située à Bex et sans doute l’une des plus imposantes de Suisse. Cette dernière a fait l’objet d’une signalisation en 2014 sous forme de panneaux didactiques.

 

La marmite
La marmite

 

Qu’est ce qu’une marmite?

Une marmite glaciaire c’est une cuvette creusée par l’érosion dans un rocher au pied des cascades ou dans les rapides. Mais pour comprendre la formation de cette marmite à cet endroit précis il faut remonter dans le temps, soit 17 000 ans avant aujourd’hui, époque à laquelle la plaine du Rhône est encore envahie par le glacier du Rhône qui passe par-dessus le verrou de Saint-Maurice pour continuer sa route vers ce qui n’était pas encore tout à fait le lac Léman. La masse de la glace crée un écoulement d’eau de fonte sous pression et transportant avec une abondance de grains de sable arrachés par le glacier. Il suffit alors d’une aspérité de la roche, d’une petite fissure, pour créer un tourbillon. Le sable se charge d’éroder la roche, ce qui crée de petites dépressions ou encore des marmites.

 

La marmite bellerine

La marmite glaciaire des Caillettes est située sur le terrain de la ferme des Caillettes qui longe la route de Lavey à Bex. Si elle est connue de longue date, personne n’en avait encore vu le fond avant 1962. Mais là encore toute une histoire en est la cause.

 

En 1948 la ferme des Caillettes est achetée par la famille Kuonen. La marmite, déjà connue à cette période, était pourtant presque totalement bouchée. Au-dessus se trouvait du calcaire tandis qu’en dessous la marmite était envahie par toutes sortes de pierres provenant de tout le Valais et charriées par le glacier. C’est quelques années plus tard, en 1956, que Jacques Martin s’y intéressa. En effet, ayant aperçu, trente ans plus tôt, un petit panneau de bois indiquant la présence d’une marmite glaciaire, Jacques, alors président du Cercle des sciences naturelles de Vevey-Montreux, se décide enfin d’aller la visiter. Monsieur Kuonen lui confirme que cette marmite est connue depuis fort longtemps, qu’un traité de glaciologie la mentionne et même qu’un glaciologue lui aurait confié qu’à son avis, elle pourrait bien être la plus belle de Suisse. Jacques demande alors au propriétaire des lieux la permission de venir la vider. Il devra attendre plus de six ans avant d’obtenir l’autorisation du propriétaire qui craignait un envahissement de touristes dans son jardin.

 

Le panneau situé près de la marmite
Le panneau situé près de la marmite

 

C’est donc en 1962 que les travaux débutent. Il aura fallu vingt-huit samedis répartis sur plus d’une année pour en venir à bout. Jacques Martin s’est chargé du déblayage, aidé d’une équipe de vingt bénévoles ainsi que du fils de Monsieur Kuonen, alors âgé de 18 ans et vivant encore aujourd’hui dans cette propriété. Les efforts fournis sont finalement couronnés de succès le samedi 20 avril 1963, date à laquelle la marmite est totalement déblayée. Les travaux, financés par le Cercle des sciences naturelles, la Municipalité et le Syndicat d’initiative de Bex et la Ligue vaudoise pour la protection de la nature, se sont élevés à Fr. 2100.-.

 

De nos jours

Depuis 2014, deux panneaux didactiques ont été placés non loin de la marmite et donnant plusieurs explications à son sujet, remontant bien-sûr depuis ses origines. Certaines explications ont même été traduites en anglais et en allemand. L’un des panneaux se situe près de la route cantonale. Le second panneau se trouve près de la marmite, à six minutes de marche sur un sentier de campagne dans un pâturage. Ces derniers donnent la possibilité aux visiteurs de suivre un chemin adapté, évitant de passer devant la ferme des Caillettes et ainsi déranger le propriétaire, mais permettent aussi d’en savoir plus sur l’histoire de ce monument du passé glaciaire de la région ainsi que du Chablais et de sa forme géographique il y a 17 000 ans.

L’offre du géotope du Chablais se développe

Deux nouveaux panneaux d’informations viennent étoffer l’offre du géotope du Chablais. Ils ont été inaugurés aux Dévens et à Pont-de-Nant le 6 juillet 2017.

 

Le panneau situé aux Dévens
Le panneau situé aux Dévens

 

Le développement du géotope du Chablais a été initié en 2014 par la signalisation de la marmite glaciaire des Caillettes puis s’est poursuivi, en 2016, sur les hauteurs de Bex avec l’installation de deux nouveaux panneaux didactiques à Solalex et à Anzeindaz. En 2017, l’office du tourisme de Bex a fait un nouveau pas en avant avec deux nouveaux panneaux d’informations, aux Dévens (à l’entrée du Parcours Vita) et à Pont-de-Nant ; ils expliquent le voyage des blocs erratiques et l’aboutissement de la théorie des glaciers par les scientifiques de l’époque. Ces panneaux, bien que techniques, sont destinés à un public non spécialiste avec des explications, dessins et schémas simples, mais très intéressants. Pour ce faire, l’office du tourisme s’est à nouveau adressé au Bureau Relief à Aigle dont les compétences pour traduire l’histoire du paysage en langage «populaire» ont fait leurs preuves. «A Pont-de-Nant, la survie du glacier à si basse altitude, la flore et le mystère des inscriptions dans la falaise sont exposés par différents moyens qui rendent la lecture captivante. On apprend d’ailleurs que le Club Alpin fut fondé par un vaudois dont le nom figure gravé dans la falaise de Pont-de-Nant», dévoile Marlène Piron, de l’office du tourisme.

 

Le panneausitué à Solalex
Le panneausitué à Solalex

 

Ces informations sont une véritable chance tant pour la population locale que les touristes qui peuvent participer à une activité chargée de sens, et destinée tant aux adultes qu’aux enfants puisque, comme toujours, les plus jeunes sont impliqués avec un jeu qui leur est consacré sur chaque panneau.

 

Inscriptions dans la falaise de Pont-de-Nant
Inscriptions dans la falaise de Pont-de-Nant

Le sentier du gypse : un nouvel itinéraire didactique

Le projet Géotopes du Chablais s’étend sur la colline du Montet avec l’installation, dès le mois de février 2019, d’un premier panneau qui aborde le sujet du gypse. Le projet sera achevé d’ici l’automne 2019 et prévoit à terme un sentier didactique de 1,5 km qui partira du centre de Bex pour monter sur cette colline.

 

Ces dernières années, l’Office du Tourisme de Bex valorise ses géotopes, des sites patrimoniaux ayant une valeur scientifique ou culturelle, en installant divers panneaux explicatifs. Après la marmite glaciaire des Caillettes, l’histoire de Solalex et son Miroir de l’Argentine, Anzeindaz avec ses pâturages le pli du massif de l’Argentine et l’histoire de Pont-de-Nant, de son vallon, du glacier des Martinets et des inscriptions sur la falaise, place aujourd’hui à la colline du Montet et son gypse.

 

Avec ce panneau, on y découvre la châtaigneraie sous différents angles : historique avec des anecdotes, gastronomique avec une recette, géologique et biologique en montrant les liens entre l’arbre, son milieu naturel et les ressources qu’il produit. En parlant d’histoire, on apprend non sans surprise qu’un règlement a été élaboré en 1740 par le Gouverneur d’Aigle afin de punir le maraudage. Comme quoi le vol de ce fruit à coque ne date pas d’hier. À la même époque, la municipalité de Bex avait dû plusieurs fois intervenir pour empêcher de faire paître cochons, moutons ou chèvres eux aussi friands de châtaignes. Finalement, en plus d’être un pan d‘histoire qui continue de s’écrire aujourd’hui, la châtaigne était par le passé un aliment de base sur les tables bellerines. La Vinicole de Bex continue d’ailleurs de lui faire honneur chaque année en organisant sa brisolée et balade dans le vignoble.

 

Cette balade sur la colline du Montet sera complétée d’autres panneaux dans un avenir proche. Les thèmes développés porteront sur le type de roche qu’est le gypse, la géologie du sous-sol et le vignoble.

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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