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La religion se transmet-elle?

La religion se transmet-elle? Ce fut le sujet abordé par l’Université des seniors Connaissance 3 le 16 décembre à la Salle Frédéric-Rouge à Aigle. Cette conférence, donnée par Roland J. Campiche, sociologue des religions et professeur honoraire de sociologie religieuse à l’UNIL depuis plus de trente ans, visait donc à faire prendre conscience de la transformation d’un processus qui repose premièrement sur la famille et secondement sur l’institution religieuse ou scolaire.

 

 

Aujourd’hui, la transmission d’une religion est beaucoup plus aléatoire et plus souple qu’à l’époque. Contrairement aux idées reçues, le nombre de personnes athées reste extrêmement restreint tandis que l’agnosticisme est en augmentation. Il ne faut bien entendu pas confondre la croyance avec l’institution religieuse, qui est en baisse de fréquentation. Finalement, les parents jouent un rôle prépondérant à la transmission religieuse suivie de près par une expérience, épreuve personnelle ou une personnalité importante. Les écoles et les médias quant à eux clôturent la liste des vecteurs de transmission les plus importants. Pourtant, le devoir appartient autant aux parents qu’aux écoles de pousser les enfants à apprendre les religions afin que ceux-ci puissent porter un jugement, mais aussi pour déconstruire les a priori. Il existe trois types de transmission en Suisse. La reproduction de la lignée croyante au sein de la famille, le mode fonctionnel qui ne doit pas faire obstacle au développement de l’enfant mais y trouver une utilité et le mode socratique qui se traduit à travers la discussion et l’accompagnement, plutôt que l’inculcation d’une dogmatique.

 

Révolution religieuse

Dans les années 1960, la religion connut une révolution. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les familles sont rentrées dans une période de fragilité et l’on dénombre environ 40% de familles recomposées. Cela a créé, sur le plan familial, une situation neutre de la transmission religieuse. Mais la religion est-elle héréditaire? Tout de même un peu lorsqu’on sait que seul 7% des pratiquants ne se rappellent pas les pratiques religieuses de leurs parents, et presque la totalité des femmes ayant deux enfants et plus pratiquent plus et ont tendance à prier avec ces derniers. Mais plus de la moitié des enfants ne répliquent pas le comportement des parents. Parents qui, aujourd’hui, se réintéressent à la religion afin de pouvoir apporter des réponses aux questions de leur progéniture.

 

En conclusion, la transmission religieuse s’opère encore mais par d’autres modes. Les familles transmettent à leur façon. Mais la mobilité religieuse entre les catholiques et les protestants rend difficile ce processus.

 

Trois livres pour en apprendre plus

Roland J. Campiche porte un regard extérieur sur la religion, ce qui est le maître mot de la sociologie qui se traduit par comprendre. En 1992, il publia «Croire en Suisse», puis en 2004 «Les deux visages de la religion; fascination et désenchantement», et, finalement en 2010, «La religion visible». Trois bouquins qui emmèneront les lecteurs dans l’univers des religions en Suisse.

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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