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Patrick Burnens : le dessin dans la peau

Originaire de Liestal, dans le canton de Bâle-Campagne, Patrick Burnens a grandi à Cossonay, Vaud. Adolescent, il ne peut entrer à l’école d’art de Vevey, trop coûteuse, et s’oriente vers un apprentissage de dessinateur technique. Un choix par défaut, que le graphiste ne regrette pas. En effet, cela lui a donné de solides bases, et lui a permis de prendre son envol en solo le moment venu.

 

Patrick Burnens
Patrick Burnens

 

En quoi consiste le métier de dessinateur technique ?

« C’est un métier passionnant que j’ai beaucoup aimé. Il consiste à écouter des ingénieurs, dans mon cas, mais cela peut-être des architectes ou des paysagistes, et de retranscrire leurs idées en dessins, afin de pouvoir les concrétiser. J’ai eu la chance de commencer ma carrière au tout début de l’introduction de l’informatique. C’était très stimulant et excitant, car tout était à créer, mais je suis heureux d’avoir aussi appris à dessiner à la main. D’ailleurs, j’aime toujours vraiment cela. »

 

Vous avez travaillé dans de nombreuses structures : Bobst, Bombardier, Giovanola etc., pourquoi avez-vous choisi de devenir indépendant ?

« La soif d’apprendre et le goût de la nouveauté m’ont poussé à changer d’entreprise régulièrement. Lorsque j’étais employé en tant que dessinateur technique, il arrivait fréquemment que je sois sollicité pour un logo ou une plaquette, et j’aimais beaucoup avoir un espace d’expression plus libre, même si je devais suivre des chartes graphiques, et bien comprendre les envies du service marketing, par exemple. Au bout d’un moment, en 2011, j’ai senti que je pouvais sauter le pas. »

 

Comment cela s’est-il passé ?

« Faire le choix de l’indépendance n’est pas sans risques et j’avais des peurs, notamment sur le plan financier. Un jour, un ami m’a dit : « Laisse faire le destin, et tu verras ». Sur le coup, je n’étais pas convaincu, mais finalement, c’est lui qui avait raison. À partir du moment où j’ai lâché, tout s’est fluidifié. Mes anciens employeurs sont devenus mes premiers clients. En parallèle, j’ai dû beaucoup travailler pour me tisser un réseau plus large. D’ailleurs, c’est toujours le cas, mais le bouche-à-oreille fonctionne aussi très bien. Je respecte les week-ends, mais je travaille énormément, et ne prends pratiquement jamais de vacances. »

 

Aujourd’hui, vivez-vous de votre passion ?

« Oui, et cela me fait très plaisir. Je n’ai pas que des mandats très créatifs, comme celui pour le Théâtre WAOUW d’Aigle, pour lequel je suis très libre, au point de pouvoir dessiner à la main ! Je travaille beaucoup pour des PME, un environnement dont je connais bien les codes. J’apprécie les rencontres, et le fait d’apprendre constamment sur le relationnel humain. Je collabore avec des clients que je comprends, avec qui les discussions sont fluides. Si cela devient compliqué, je préfère renoncer. Je suis diplomate et consensuel, je ne recherche ni la confrontation ni la compétition. »

 

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

« Le dessinateur de bandes dessinées Gotlib pour son style jovial, l’artiste Keith Haring et l’architecte Hundertwasser pour leur utilisation des formes et des couleurs. Je suis aussi admiratif des dessinateurs de presse. Je trouve incroyable de pouvoir synthétiser une actualité en un seul dessin avec autant de talent. Je pense à Mix et Remix ou à Chappatte, entre autres. J’aimerais bien essayer une fois, tout comme la sculpture. Rien ne remplace le contact avec la matière brute. »

 

Il apprécie les rencontres, et le fait d’apprendre constamment sur le relationnel humain
Il apprécie les rencontres, et le fait d’apprendre constamment sur le relationnel humain

 

Depuis quand vivez-vous à Aigle ?

« Je suis arrivé à la fin des années nonante. Au début, je l’avoue, j’étais un peu oppressé par la proximité des montagnes, mais aujourd’hui, leur beauté me ravit quotidiennement. Par rapport à Cossonay, le climat y est bien plus clément. Le soleil brille et la bise pique beaucoup moins ici ! La région du Chablais me plaît, et je trouve intéressante cette friction bon enfant entre son côté vaudois et son côté valaisan. Les différences existent, certes, mais les points communs aussi. J’apprécie la fantaisie, plus présente côté valaisan, spécialement à Monthey lors de son fameux carnaval, mais à Aigle, me promener le long de la Grande Eau en direction des montagnes m’émerveille. Le décor est magique, voire mystique, avec les arbres et les mousses. Les amis qui découvrent la balade sont toujours bluffés ! »

 

Si Patrick Burnens ne prend que peu de vacances, trois semaines depuis 2011, il venait de rentrer d’un voyage de cinq jours à Hong Kong lors de notre entretien. Cette coupure, possible grâce à un ami originaire de ce territoire, lui a rappelé l’importance de la découverte de l’ailleurs pour nourrir la créativité et la relativité. Voir comment les autres vivent, pensent, bougent ou mangent représente souvent une ouverture salvatrice.

 
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Article écrit par

Natacha de Santignac

Natacha de Santignac

Journaliste

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