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Intoxications : comment prévenir les risques

Chez le chien, les intoxications sont fréquentes et les raisons peuvent être multiples : pesticides, raticides, médicaments humains, produits ménagers, métaux, plantes et autres. Comment alors protéger son compagnon à quatre pattes et prévenir les risques ? Nous reviendrons également sur les cas survenus dernièrement dans la région du Chablais et dont la cause reste inconnue.

 

Loki
Loki

 

L’observation

Manger, boire, jouer, se faire câliner et dormir, mais surtout manger… Voici le quotidien de notre animal de compagnie préféré. Son environnement olfactif est aussi précis que l’environnement visuel d’un oiseau de proie. Il peut sentir de la nourriture bien avant que nous autres bipèdes l’ayons remarquée. Il est également très curieux et pas trop difficile. Ainsi, quantité de choses peuvent finir au fond de son estomac sans pour autant que ce soit bon pour lui.

 

Du côté du cabinet vétérinaire du Molage à Aigle, Aude Girod Sahli nous indique soigner régulièrement des intoxications diverses survenues tant à l’intérieur qu’à l’extérieur : «Les raisons sont souvent dues au cannabis, chocolat, somnifères, anti-inflammatoires, anti-limace, mort-aux-rats, champignons, voire même au lys pour les chats.»

 

Comme l’animal ne peut pas s’exprimer, il est donc important de bien le surveiller afin de déceler au plus tôt les symptômes d’une éventuelle intoxication : un abattement important, des tremblements ou convulsions, la perte de l’appétit, une paralysie ou raideur des membres, de la fièvre, une salivation importante, diarrhées ou vomissements, une pâleur des muqueuses ou encore des difficultés respiratoires.  

 

Le dressage

Comment éviter ces empoissonnements ? «Il faut l’avoir à l’œil et garder son chien à portée de rappel lors des promenades, mais également l’éduquer pour qu’il ne mange pas tout et n’importe quoi, en étant bien consciente que c’est plus facile à dire qu’à faire», conseille Aude Girod Sahli. À ce titre, le Bellerin Patrick Schlaefli, instructeur canin diplômé, nous explique : «on peut apprendre le refus d’appât à son chien, mais c’est un énorme travail. On le fait d’ailleurs pour les chiens d’aveugles ou pour ceux qui ont une responsabilité envers les humains et ça fonctionne bien. Pour commencer, il ne faut rien le laisser manger à même le sol. Par exemple, il faut surélever son écuelle. Ensuite, lorsque l’éducation est terminée, on supprime la récompense à base de croquette et on la remplace par un jouet. L’étape finale est de déposer de la nourriture par terre en lui ordonnant de ne pas la manger. Mais c’est un long apprentissage.» La cinéaste animalière et naturaliste Kate Amiguet propose quant à elle de toujours avoir son chien à l’œil et de le tenir en laisse ou longe en forêt. «Rappelons que nous arrivons dans la période des mises bas et qu’un chien détaché crée des dérangements considérables. Il piste, blesse et tue des animaux.»

 

Les solutions

Le dressage est donc une bonne solution, mais il se peut, malgré tout, que l’impensable se produise. «Il faudrait toujours avoir de l’eau salée avec soi (3cc de sel pour 2dl d’eau) afin d’en donner à son chien si ce dernier mange quelque chose de potentiellement dangereux. Cette solution fera vomir l’animal, mais il est important d’agir dans les 5 à 10 minutes maximum après l’ingestion», recommande Patrick Schlaefli. «Si on est sûr qu’il y a mangé quelque chose de toxique il ne faut surtout pas attendre les premiers symptômes, mais le faire vomir le plus vite possible», confirme Aude Girod Sahli avant d’ajouter : «lorsque les symptômes sont là, le produit est déjà métabolisé et on a plus qu’à tenter de faire une thérapie symptomatique (si on n’arrive pas à identifier le poison) ou un antidote (si le poison est identifié) en espérant limiter au maximum les dégâts. En cas d’intoxication, il faut essayer d’identifier la substance absorbée ainsi que la quantité. S’il s’agit d’un produit chimique que vous aviez à la maison, il faut prendre l’emballage lorsque vous venez consulter.»

 

Intoxications dans le Chablais : cause humaine ou accidentelle ?

Alors que dans la plupart du temps, les intoxications sont accidentelles, il arrive parfois que ce ne soit pas le cas ; avec des boulettes de viandes contenant des lames de rasoirs ou du verre pilé. Parfois même la cause est humaine, mais involontaire, notamment avec de la nourriture jetée par terre et qui finit par pourrir avant d’être gobée par un animal. Notons aussi que beaucoup de propriétaires de chiens ne ramassent pas les crottes de leur toutou, ce qui alimente les conflits. Rappelons au passage que les crottes de chien sont toxiques et peuvent être mortelles pour les vaches.

 

Et quand on parle d’intoxication, le Chablais ne fait pas exception avec une dizaine de cas ces derniers mois. Parmi eux, Oban, un Lévrier Whippet d’un an. «Promenant mon chien dans différents endroits entre la Gryonne et la Grande Eau afin de varier les plaisirs, je suis donc incapable de situer avec exactitude le lieu où ça s’est produit. Les premiers symptômes furent des tremblements. Le vétérinaire à tout de suite pensé à une intoxication. Ne tenant plus debout il a fait deux séjours au Tierspital avant sa complète rémission. Cependant, personne ne sait ce qui l’a rendu malade. Pour cela il aurait fallu analyser le premier vomi», nous confie sa propriétaire, Christine Nicolier avant d’ajouter : «pour ma part, je pense qu’il ne s’agit probablement pas d’un acte volontaire. Ce serait tellement bête et surtout dangereux également pour les enfants. Heureusement qu’Oban est jeune, c’est ce qui lui a sans doute sauvé la vie. Malgré tout, je continue de le promener comme avant, il faut relativiser et ne pas vivre dans la peur.»

 

Alors que certains pensent qu’il s’agit là aussi d’un acte volontaire, pour Aude Girod Sahli cette hypothèse lui semble improbable et elle préfère ne pas y croire : «les cas sont trop dispersés dans la région et sans vraiment de logique. Le problème c’est qu’il est souvent difficile, voire impossible pour nous, de savoir ce que le chien a avalé. Donc, bien que la théorie de la personne malveillante soit la plus «facile» (mais aussi la plus anxiogène) cela parait peu probable lorsque les cas sont autant disséminés.»

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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