Le 16 avril dernier, deux passionnées de mode ont ouvert « La Mine à Fringues », une boutique de vêtements de seconde main à la rue de la Servannaz 31 à Bex. Des habits de qualité, originaux et vintage trouvent leur place dans ce lieu qui se veut accueillant.
Un projet pensé depuis plusieurs années
En 2019 (lire édition 126), nous vous présentions trois sœurs, Sophie, Caroline et Delphine Duplan, qui ouvraient les premiers vendredis de chaque mois un local aux Dévens (Bex) dans lequel la population pouvait acheter à bon prix des habits de seconde main. Ce lieu a fermé il y a environ un an et Caroline et Delphine ont pris des routes différentes. Sophie, quant à elle, s’est associée à une amie d’enfance, Jenny Duchêne, et les deux femmes se sont démenées pour dénicher une vitrine à Bex afin d’y ouvrir une boutique. Elles ont finalement trouvé leur bonheur. « Sista Frip » (le nom du projet initial) devient alors « La Mine à Fringues » et trouve sa place au cœur de la cité du sel. « Trouver le lieu adéquat n’a pas été simple. Tout comme l’installation de la boutique que nous avons depuis un an », indique Sophie Duplan. Il est bon de relever que les deux femmes prennent le concept de seconde main très au sérieux. Valoriser les vêtements est primordial, mais valoriser la décoration et le matériel aménagé dans la boutique l’est tout autant. « Il s’agit uniquement de pièces de récupération. Pour ce faire, nous avons fait les marchés. Avec la COVID-19, la tâche n’a pas été simple. Nous avons aussi dû beaucoup chiner sur le net. »
Une véritable caverne d’Ali Baba
Exit une ouverture restreinte, la boutique est ouverte les mardis, mercredis et vendredis. « Les horaires sont encore à définir en fonction des habitudes de notre clientèle », précise Sophie Duplan avant d’ajouter : « Les informations sont transmises via nos réseaux sociaux, à savoir Facebook et Instagram ainsi que sur notre site internet. » Ces trois plateformes permettent en plus de jeter un œil sur la collection de la boutique. Cette dernière se veut hétérogène. Bien que les habits pour femmes règnent en maître, quelques pièces pour hommes sont tout de même disponibles. « Notre objectif est de proposer des vêtements que l’on ne trouve pas ailleurs. Des vêtements originaux, uniques, parfois vintage. Nous écumons parfois aussi les marchés pour trouver des pièces atypiques », explique Sophie Duplan. Quant à la collection, elle est essentiellement renouvelée par des dons faits par la population en échange d’un bon de réduction et d’un café. Cela permet aux deux gérantes de proposer des prix défiant toute concurrence. Le dépôt-vente est également possible, mais reste limité de par la petite taille de la boutique ; les habits ensuite revendus par le biais du dépôt-vente le sont forcément à des prix plus élevés.
« La Mine à Fringues » possède de nombreux atouts. Une proximité, notamment pour les personnes non motorisées, des prix canons, mais aussi une qualité d’habits irréprochable. En effet, seules les pièces en excellent état sont vendues. « Les vêtements que nous ne gardons pas sont tout de même valorisés : nous les offrons à des associations locales comme à la chapelle Nagelin ouverte en fonction des dons par Anne-Catherine Rohrbach, l’une des activités organisées par le GAR (Groupe d’Appui aux Réfugiés) qui les donne ensuite à des personnes dans le besoin. » Finalement, « La Mine à Fringues » ne se décrit pas seulement comme une boutique de vente d’habits, mais comme un lieu chaleureux et accueillant dans lequel le café est partagé dans la bonne humeur.
Face à la pandémie
Se lancer dans une telle aventure n’est pas sans risque, d’autant plus en pleine période de pandémie. Mais les deux gérantes se veulent confiantes. « Nous travaillons toutes les deux à côté, Jenny dans la comptabilité et moi dans l’enseignement. Cette boutique est le reflet de notre passion. Nous aimons la mode, trier et valoriser, nous le faisons avec amour. S’il devait y avoir une nouvelle fermeture des magasins, nous avons un petit peu de marge et pourrions donc y faire face », annonce Sophie Duplan.
Se faire plaisir à petit prix est donc possible à Bex, tout en profitant d’habits de qualité. Favoriser ce type de commerce est également un atout certain pour notre planète, car n’oublions pas que la fabrication d’un seul tee-shirt en coton nécessite en moyenne 2700 litres d’eau et ce chiffre grimpe à 7000 pour un jeans (source : Greenpeace), sans oublier les nombreux produits chimiques employés. Dorénavant, vous y réfléchirez peut-être à deux fois avant de jeter un vêtement…
Informations
- Photos : Zoé Gallarotti