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Pascal Braissant : le philosophe « extra l’ordinaire » qui a choisi l’ancrage

Paysan de montagne et auteur des Ormonts, Pascal Braissant vient d’auto-éditer son essai « Philosophe par nature ». Ce livre, l’aboutissement de quarante ans de cheminement personnel, est disponible au prix de 30.- CHF dans les librairies locales dont le Baobab à Martigny ainsi que le Chrono’page à Aigle (lieu qui accueillera d’ailleurs une séance de dédicace/rencontre avec l’auteur le 10 janvier de 14h30 à 17h). À la lecture de cet ouvrage, on comprend rapidement l’authenticité de l’auteur. Il nous dévoile une démarche où la réflexion est une nécessité innée et où le choix de vie en dehors du tumulte des villes transforme la contrainte en condition souhaitable.

 

 

Une philosophie qui prend racine dans l’étonnement

L’auteur a souhaité commencer son entretien par la définition du titre de son ouvrage. Il s’agit, selon lui, de la manière de qualifier une personne qui possède des qualités de penseur intrinsèques, innées ou d’origine naturelle, par opposition à un académicien de la discipline. Si cette réflexion est acquise, l’inné réside dans le thaumazein, « un étonnement qui saisit et qui ne lâche plus ». Pascal Braissant rappelle que des penseurs comme Aristote et Platon disaient que c’était là « l’origine même de la discipline ». Ce besoin d’approche philosophique est viscéral. Pour lui, c’est une évidence : « la seule façon pour moi de vivre de façon digeste… lire à peu près tout par la lorgnette philosophique ». Une singularité confirmée par sa neuropsychiatre qui le qualifie de personne « extra l’ordinaire ».

 

Quarante ans d’écrits pour structurer une pensée « foisonnante »

Son parcours vers la publication est l’aboutissement d’un long travail personnel. Pascal Braissant confie que son cheminement vers la pensée a débuté il y a plus de quarante ans, initialement par nécessité : structurer sa pensée. Il écrivait depuis très longtemps pour moins se perdre et moins perdre ses interlocuteurs, car il possède des « capacités de réflexions foisonnantes très poussives et quasiment incontrôlables ».

 

L’impulsion décisive a eu lieu courant 2024, après la rencontre fortuite avec le philosophe Vladimir Loncar. « Ce dernier ayant lu mes écrits, il m’a immédiatement convaincu qu’il fallait que je les publie ». Soutenu également par sa neuropsychiatre, l’auteur s’est ainsi lancé dans la rédaction et l’auto-édition de son essai à l’automne 2024.

 

La contrainte choisie se mue en conditions souhaitées

L’essai propose des descriptions de principes qui nous concernent tous, mais n’offre pas de « recettes toutes faites » pour un modèle universel. Pascal Braissant insiste sur la notion de condition propice, dont le lieu (situation géographique) est prépondérant. « Si l’on veut vivre les pieds dans le sol, il ne suffit pas de mettre deux salades dans un bac sur son p’tit balcon. Cette philosophie est ancrée dans l’acceptation que nous sommes irrémédiablement soumis à des contraintes, car notre univers est dit fini ; la contrainte est donc un prérequis. La sagesse réside dans le choix ». Il a ainsi rapidement compris que nous n’abordons pas de la même manière les contraintes que nous choisissons et celles qui nous sont imposées. C’est par « pur choix » qu’il a opté pour une vie rurale, « les pieds à minima dans le sol », acceptant tout le package de contraintes. « Ces choix se sont ainsi transformés et sont devenus évidents, souhaitables dans ma condition globale choisie : devoir se lever par -6° dans le chalet, faire son bois tous les jours, ou remplir une boille à la fontaine dehors. » Si des contraintes sociétales s’imposent, le ratio personnel de Pascal Braissant reste largement en faveur de celles qu’il a choisies.

 

 

Un appel à l’écoute et à la culture

En conclusion, l’auteur s’adresse aux jeunes qui ressentiraient un appel, même à peine audible, à vivre les pieds dans le sol, les encourageant à écouter ce cri et d’en chercher la cause au fond d’eux. Cette puissante citation de son livre est d’ailleurs parfaite pour un lectorat ancré : « Aucun cri dans la forêt n’est dénué de cause ».

 

Son ultime conseil : « CULTIVEZ-VOUS !!! » car, comme il le rappelle : « À vocabulaire pauvre, pensées pauvres. À vocabulaire riche, pensées riches ». Il est difficile de rester insensible à cette philosophie de l’ancrage et du choix. Ce livre est une lecture inspirante qui résonne longtemps après l’avoir refermé, nous invitant à reconsidérer nos propres contraintes.

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S. Rossier

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