À 17 ans, le boxeur du Sporting Club Riviera Chablais (Villeneuve), Mathis Moser-Nicolet est devenu champion suisse de la catégorie U19-H85 à Genève le 21 septembre. Ce titre n’est pas une simple victoire, c’est la validation d’une étape dans son parcours de boxeur et le signe d’un grand potentiel pour l’avenir
Mathis ne laisse rien au hasard. Chaque coup, chaque esquive est exécutée avec la précision d’un métronome. C’est cette discipline, cultivée depuis ses débuts en 2020, qui a mené le jeune boxeur au sommet du ring suisse. Sa domination en compétition est éloquente : « Après six victoires dans des combats organisés par SwissBoxing, je me suis préparé pour le championnat suisse. En demi-finale, j’ai battu mon adversaire par arrêt de l’arbitre au 3e round, et en finale, c’est au deuxième round que j’ai été déclaré vainqueur par arrêt du combat ». Pour le jeune boxeur, ce titre est « la reconnaissance d’une préparation conséquente ».
L’avis de l’entourage : volonté et détermination
Son entraîneur, Giuseppe Abbate, également président du Sporting Club Riviera Chablais, suit le jeune homme depuis ses débuts. « Il se surpasse dans tous les sports qu’il pratique », confie-t-il. Il souligne la motivation constante de Mathis : « On lui dit de faire les choses et il les fait… car il aime la boxe. ».
Son second entraîneur, Lika Shpend, qui suit lui aussi Mathis Moser depuis ses premiers pas chez les juniors, reconnaît que sa plus grande qualité est sa force mentale. « Si je devais choisir un mot qui le représente, ça serait sa détermination », explique-t-il. Pour ce championnat suisse, les objectifs étaient clairs : « tenir le centre du ring, cadrer et ne pas laisser l’adversaire se reposer ». Une tactique qui a porté ses fruits.
Une préparation professionnelle sur mesure
Le succès de Mathis Moser-Nicolet repose sur bien plus que les seuls entraînements au club. S’il travaille trois fois par semaine avec ses entraîneurs, il a également mis en place un programme de préparation complet. « Mon père est d’un soutien inconditionnel », insiste Mathis avant d’ajouter : « C’est lui qui me soutient en dehors des entraînements au club en organisant notamment un suivi médical et physiothérapeutique, il est aussi mon entraîneur de condition physique et il veille à ce que mon évolution soit la plus complète possible. Dans cette optique, j’effectue des stages de formation à Marseille deux fois par an et nous collaborons avec Mauro Martelli, quintuple champion d’Europe professionnel pour quelques entraînements spécifiques et la mise ne place d’un régime nutritionnel avant les combats ». Le boxeur a également complété sa formation par des cours spécialisés pour développer ses réflexes et sa vision périphérique. De tels efforts ont un coût : « Toutes ces étapes demandent un travail considérable, car le rythme est très soutenu alors qu’en parallèle, je suis mes cours de maturité au Gymnase de Burier ».
Huit victoires et la leçon de la condition physique
Mathis Moser-Nicolet, qui compte aujourd’hui huit combats pour huit victoires, a appris l’importance d’une condition physique impeccable à ses dépens. « J’ai combattu un boxeur français mesurant deux mètres alors que j’étais malade. Ce combat m’a appris qu’une très bonne condition physique est indispensable, car le fait d’être malade m’a diminué passablement. Dans ce cas précis, trois fois trois minutes m’ont paru interminables. »
L’avenir est en marche
Ce titre de champion suisse n’est qu’une étape. À 17 ans, Mathis Moser a déjà les yeux rivés sur le haut niveau. « Pour moi, ce serait un rêve de devenir boxeur professionnel et de pouvoir gagner ma vie avec ce sport », affirme-t-il, tout en gardant les pieds sur terre : « J’ai encore du travail à fournir pour atteindre ce niveau, mais j’ai bon espoir d’y parvenir. Chaque chose en son temps et ne brûlons pas les étapes ».
Désormais, le champion du Chablais souhaite continuer sur sa lancée pour être admis en équipe suisse et participer à des tournois internationaux. Son ambition ultime : présenter une boxe de qualité technique supérieure et de régaler le public.
- Photos : Famille Moser-Nicolet et Giuseppe Abbate