Le photographe prend son envol

Installé à Bex depuis environ un an, Marc Da Silva, ou « Image-In-R » de son nom d’artiste, n’est pas un simple photographe mais, comme il aime à le dire, un imageur. Il vit dorénavant un vieux rêve d’enfant : créer de la liberté, mais aussi de la poésie. Son travail peut être apprécié à travers plusieurs expositions locales et régionales.

 

Autoportrait
Autoportrait

 

Il y a des destins qui sont écrits d’avance, celui de Marc Da Silva l’était certainement. Il grandit dans un univers artistique, entre la peinture et la musique. A l’âge de 19 ans, il se tourne naturellement vers la photographie. Il étudie le domaine au CEPV à Vevey. « Après quelques expériences dans le milieu, j’ai réalisé que c’était un sport de riche ; le matériel étant très coûteux. Je ne me sentais pas à ma place », confie-t-il. Marc Da Silva troque alors son appareil pour les chantiers ; il travaille d’ailleurs seize ans au collège l’Aiglon en tant qu’agent d’exploitation.

 

Retour aux sources

Mais il y a environ deux ans, l’enfant de la Riviera décide de réorienter ses choix de vie. Un accident l’empêchant de poursuivre sa carrière professionnelle, il retrouve son premier amour : la photographie. Une période difficile, pleine de défis ; une reconstruction qui se fait à travers l’art. « C’est le téléphone qui m’a redonné goût à la photo. Un outil incroyable et facile d’utilisation, mais malheureusement mal employé », précise-t-il. L’artiste s’agace de voir les enfants collés derrière cette technologie. « Ils sont très autocentrés ; à constamment faire des selfies. Tournez votre caméra et observez le monde ! », conseille-t-il avant d’ajouter : « J’encourage les personnes à ouvrir les yeux sur le monde, à le voir différemment, à analyser les détails. La vie est belle et l’endroit est beau selon ce que l’on cherche à regarder. Pour moi, la photographie rend la vue ; elle permet d’observer des instants de vie qui se cachent tels des rappels qui nous crient que nous sommes vivants ».

 

Oser braver les interdits ; une forme ultime de liberté
Oser braver les interdits ; une forme ultime de liberté

 

Sur son compte Instagram, les clichés de Marc Da Silva sont sublimes. Des paysages de la Riviera et du Chablais, des portraits, de l’architecture, des animaux. Des photos sombres, des photos colorées, des photos qui ont du sens. Des images dans les images, tels un cœur dans un rocher, un visage souriant dans une jumelle panoramique, une lune portée par le crochet d’une grue. Une plume rappelant la temporalité de la vie. Un oiseau qui s’envole, signe de liberté. Un travail doux et poétique, qui conte une histoire, qui conte aussi une revanche sur la vie pour cet artiste qui a résolument trouvé, ou plutôt retrouvé, sa voie.

 

De la douceur et de la poésie
De la douceur et de la poésie

 

Une ode à la liberté

Au fil des mois, l’imageur s’est vu prêter ou offrir son matériel photographique. « J’ai une chance incroyable, je rencontre des personnes extraordinaires. J’ai récemment signé un contrat avec un producteur pour matérialiser mon travail. Cela me permet d’organiser mes premières expositions », annonce-t-il.

 

Marc Da Silva : « ouvrir les yeux n’est utile que de son vivant »
Marc Da Silva : « ouvrir les yeux n’est utile que de son vivant »

 

Son œuvre peut ainsi encore être appréciée au salon de coiffure Atmosp’Hair à Ollon jusqu’au 21 juin. L’Hôtel de Ville d’Ollon exposera également ses photos du 24 juin au 24 août. Relevons aussi une exposition permanente à l’Hôtel Parc & Lac à Montreux du 1er juin 2024 au 31 juillet 2025. La thématique choisie : « Les images imaginaires ». « Il s’agit d’une ode à la liberté ; une manière de la magnifier, de prendre son envol, de braver les interdits. A la découverte de son œuvre, il est également facile d’imaginer une sorte d’autobiographie imagée comprenant les ressentis, les craintes, les espoirs de l’artiste. Mais aussi et surtout un regard différent qui nous invite à voir plus loin.

 

Chaque pièce – imprimée sur de l’alu brossé, offrant ainsi une image qui se transforme au gré de la lumière -, est tirée à dix exemplaires. La première est archivée par l’imageur, les autres sont vendues et le prix augmente de 5% à chaque vente. « Le surplus servira à la création d’un collectif. Plus précisément d’un pied-à-terre pour les artistes qui n’ont pas nécessairement les moyens de se payer les outils ou un atelier. Un bel endroit avec peut-être un espace vert pour exposer. L’objectif étant de créer des synergies, car à plusieurs nous sommes plus forts », conclut-t-il.

 

Jeu de texture et de lumière
Jeu de texture et de lumière

 

Regarder le monde différemment à travers une rencontre enrichissante, mais aussi un travail magnifique à découvrir absolument. Sa revanche sur la vie, Marc Da Silva la tient. La route est toujours longue et sinueuse, rien n’est facile, mais son parcours force l’admiration.

Informations

Instagram : @image.in.r
Facebook : @Image-in R

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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