Une soirée autour des défis de l’agriculture sera organisée à Bex, au cinéma Grain d’Sel, le 1er avril à 20h. Sera projeté le documentaire « Agriculteurs sous pression de la grande distribution » (ABE-RTS). La séance sera suivie d’une table ronde. Les productrices et producteurs, du Nord comme du Sud, font face à des injustices croissantes. Entre recherche de rentabilité, pressions des multinationales et inégalités systémiques, comment assurer un prix juste et des conditions dignes ?
Dans de nombreuses régions du monde, la famine et la malnutrition résultent souvent de facteurs politiques tels que les conflits armés, la corruption, des politiques agricoles inadéquates ou un manque d’infrastructures appropriées pour distribuer les ressources alimentaires disponibles. En réalité, la production alimentaire mondiale est suffisante pour nourrir l’ensemble de la population. La faim n’est donc pas un problème de production, mais de répartition. Ce phénomène est lié à l’agriculture industrielle mondiale, qui vise principalement à maximiser les profits. Ces conditions privent de nombreuses populations d’un accès à une nourriture saine et en quantité suffisante, condamnent des générations entières à un avenir incertain et perpétuent la spirale de la pauvreté.
Le droit à l’alimentation, un droit humain fondamental et universel appartenant à chaque personne et à chaque groupe humain, est inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) et dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1966). L’éradication de la faim faisait également partie des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), adoptés par les Nations Unies en 2000, et se retrouve aujourd’hui dans les Objectifs de développement durable (ODD), adoptés en 2015 dans le cadre de l’Agenda 2030 de l’ONU.
Malgré ces importantes avancées, force est de constater que, faute de réelle volonté politique pour en assurer le respect et la pleine réalisation, le droit à l’alimentation demeure l’un des droits les plus bafoués au monde. Même en Suisse une partie de la population peine à se nourrir correctement, comme l’a révélé la crise du Covid-19. Certes, la situation n’est pas comparable à celle décrite en préambule, mais face à la précarité croissante des familles, Genève est devenu en 2023 le premier canton du pays à inscrire le droit à l’alimentation dans sa constitution.
Les trois organisations de coopération internationale, Action de Carême, Entraide Protestante Suisse (EPER) et Être Partenaires, mettent en œuvre des solutions qui, au-delà de l’aide d’urgence, visent à garantir des systèmes alimentaires durables et équitables sur le long terme. Dans le cadre de leur Campagne œcuménique 2025 « La faim bouffe l’avenir » qui s’ouvre le 5 mars, nous vous invitons à approfondir la thématique du droit à l’alimentation en rencontrant nos experts ou en participant à l’un des événements que nous organisons en Suisse romande. Dans cet esprit, rendez-vous à Bex, au cinéma Grain d’Sel le 1er avril à 20h pour la projection du documentaire « Agriculteurs sous pression de la grande distribution » d’ABE-RTS suivie d’une table ronde. Cette dernière accueillera les intervenants suivants : Germain Nyembo Kasendue (économiste spécialisé en agriculture, coordinateur des programmes d’Action de Carême en République Démocratique du Congo), Max Knecht (agriculteur bio, Domaine de Vouvry) et Anne Chenevard (agricultrice et présidente de Fairswiss).
- Photos : Action de Carême
