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Le point de la rédaction

Comme je me plais à dire, un roman, ce n’est pas une histoire, mais des personnages qui vivent une histoire. Ça n’a jamais été aussi vrai que dans le livre « Guerino 1942 » que j’ai eu la chance de lire récemment. Il ne s’agit pas d’un roman, mais bien d’une histoire vraie : le journal de bord d’un Aiglon d’origine piémontaise qui a rejoint l’armée italienne durant la Seconde Guerre mondiale.

 

Un agenda de l’année 1942 retrouvé au fond d’un carton : voici le point de départ de ce livre aussi passionnant – je l’ai lu d’une traite – que poignant – j’ai versé une larme à deux reprises. J’en ai encore les frissons à l’instant où j’écris ces lignes. Raphaël Morezzi, l’auteur (neveu de Guerino), avec l’aide de sa fille, Lorène, a choisi de révéler au public ces pages émouvantes.

 

De nombreuses œuvres reviennent sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Les récits italiens sont parfois éclipsés par ceux consacrés aux Français, aux Anglais, aux Américains ou aux Allemands. L’Italie a connu une double rupture : d’abord alliée de l’Allemagne, puis devenue son ennemie en 1943. Cette complexité historique a longtemps freiné la création de récits héroïques clairs. Elle a également engendré un véritable mutisme au sein de la famille de Guerino.

 

La découverte de cet agenda permet de lever le voile et de rendre hommage à ce personnage profondément attachant. On y découvre la plume de Guerino, terriblement authentique, un brin naïve, mais surtout bouleversante. J’ai notamment été marquée par l’évolution des pensées et espérances de Guerino. De la joie aux doutes. De l’impatience aux regrets. Une année aux côtés de cet Aiglon qui avait l’Italie dans son cœur, voici le voyage qui vous est proposé.

 

Mon article détaille plusieurs éléments contenus dans le livre. Cela pourrait être considéré comme un « spoil » (une façon de gâcher la surprise), mais je ne le vois pas ainsi. En effet, il y a tant à découvrir, tant de moments drôles et touchants, mais également tristes, je suis bien obligée de l’admettre. Dès le début de la lecture, on apprend que Guerino ne rentrera jamais au pays. Qu’il aura même fallu attendre plus de dix ans pour que sa mort soit officiellement annoncée. Malgré cela, on ressent le besoin presque vital de savoir, de découvrir, de comprendre, de vivre cette année 1942 aux côtés de Guerino.

Point Chablais