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Nouvelle vie pour le chalet de Juste Olivier

Si les années ont un peu fait oublier le poète vaudois Juste Olivier, son œuvre et son patrimoine demeurent. L’association « Caroline et Juste Olivier » créée le 25 septembre dernier a en effet pour but d’ouvrir les lieux où il vécut à Cergnement avec son épouse et de faire vivre un lieu enchanteur et inspirant.

 

Les poètes Caroline et Juste Olivier ouvre au public leur habitat de 1869
Les poètes Caroline et Juste Olivier ouvre au public leur habitat de 1869

 

Si au XIXe siècle, le nom de Juste Olivier s’apparentait, pour les Vaudois, à celui d’un Victor Hugo, il est aujourd’hui, pour beaucoup, tombé dans l’oubli des ans. Il est en revanche resté dans le cœur des amoureux de chansons populaires avec sa Mi-été de Taveyanne, un des airs les plus célèbres de l’art choral vaudois. Il se peut aussi que quelques Lausannois connaissent l’avenue qui porte son nom. Il est certain que Juste Olivier fut un auteur de talent, un historien de premier ordre – on lui doit la monumentale « Histoire du canton de Vaud » rééditée en 1938 avec une lettre-préface de CF Ramuz. Marié à la poétesse Caroline Ruchet, une jeune femme originaire d’Aigle, il découvrira la région de sa belle dont il tombera amoureux (de la dame et de la région). Il faut relever que Caroline, artiste elle aussi, a sacrifié sa carrière à une époque où les femmes se trouvaient davantage devant les fourneaux que devant les écritoires. Après la révolution vaudoise de 1845 qui a laissé Juste sans revenus, les professeurs n’étant alors pas en odeur de sainteté auprès du nouveau régime radical vaudois, c’est Caroline qui tiendra une pension à Paris pour leur permettre de survivre pendant le temps de leur séjour. La capitale française fut en effet le lieu d’exil du couple. C’est dans le chalet familial des Ruchet situé à Cergnement à 1290 mètres d’altitude qu’ils trouveront ensuite refuge épisodiquement dans les années 1860 et dès 1870 à demeure ou presque.

 

Le coin lecture du salon
Le coin lecture du salon

 

La mise en valeur du patrimoine familial

Ce patrimoine – une ferme datée de 1781 et d’une maison d’habitation reconstruite par les Olivier en 1869 – est resté au sein de la famille jusqu’à aujourd’hui. Pour continuer à le faire vivre pleinement, les descendants des Olivier et notamment Dominique Olgiati-Des Gouttes, une arrière-arrière-petite-fille de Juste Olivier, et son mari Reto ont opté pour la création d’une association sans but lucratif, intitulée « Caroline et Juste Olivier-Cergnement-Gryon ». Pour ce faire, ils ont remis en état l’habitat des deux poètes. L’association regroupe des personnes privées et des membres publics dont la commune de Gryon, Alpes vivantes, la Paroisse réformée des Avançons et l’Université de Lausanne. Elle met à la disposition le chalet des Olivier pour y passer du temps, y faire des retraites, y organiser séminaires, lectures et conférences, découvrir la nature et la biodiversité si riche en ces lieux. Le tout, dans le respect de l’environnement, puisque que les antennes de relais pour portables n’ont pas encore perturbé les ondes naturelles et que les résidents s’accommoderont de l’électricité solaire. L’association Caroline et Juste Olivier a donc pour but la mise en valeur du patrimoine familial. Celui-ci, longtemps fermé par manque de commodités, est le lieu qui réunit les descendants des Olivier qui y ont passé des moments de bonheur intense. Dominique Olgiati-Des Gouttes se rappelle que sa grand-maman – elle-même petite fille de Juste – lui faisait chanter toutes les œuvres de son aïeul. « Tous les étés pendant notre enfance, puis par la suite avec nos enfants et amis, nous venions dans ce lieu mythique qui inspire la paix. Nous sommes même venus depuis New-York où nous travaillions avec mon mari pour y passer le Nouvel An. Nous avons rejoint le chalet à ski de fond et avons eu très froid, mais nous étions très heureux de nous retrouver ici et vivre cet extraordinaire contraste avec Manhattan ! »

 

Pour terminer, mentionnons que depuis l’an dernier un sentier a été baptisé à Aigle du nom de Caroline Ruchet, juste reconnaissance de la poétesse. Par ailleurs, ceux qui auront le plaisir de passer quelques jours ou quelques heures là-haut sur la montagne pourront se plonger dans les œuvres de Juste et Caroline Olivier à disposition sur place.

Informations

Pour tous renseignements :
Dominique Olgiati

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Article écrit par

Myriam Berney

Myriam Berney

Journaliste

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