Annonces

Annonces

Annonces

La Poste suisse fait jazzer

«Aaah ce n’est plus ce que c’était!» Des lettres et des colis perdus en route, des facteurs qui s’apparentent à des marathoniens, et le tout toujours plus cher… Peut-on toujours compter sur la Poste?


Qui est-elle?
La Poste est une société de service postal appartenant à la Confédération suisse et ayant son siège à Berne. Elle compte 2500 offices de poste répartis dans tout le pays. Les clients peuvent y trouver une multitude d’articles allant de la papeterie aux téléphones portables, en passant par les ordinateurs.

 

La Poste suisse englobe des secteurs d’activité variés tels que le service Mail et Logistics ou les Services financiers avec PostFinance; ainsi que les domaines d’activité International comme le Réseau postal et la Philatélie, qui émet chaque année une quarantaine de nouveaux timbres innovants, telles que le timbre dégageant un arôme de chocolat ou le timbre en bois.

 

Swiss Post International se charge d’expédier des marchandises, de la publicité, de la correspondance commerciale ou des journaux au-delà des frontières. Elle est présente en Suisse ainsi que dans de nombreux pays. Quant à CarPostal Suisse, il transporte chaque année plus de 100 millions de voyageurs sur un réseau de 10 450 kilomètres au total.


Petite biographie de La Poste
La Confédération reprend la Poste le 1er janvier 1849. Durant cette époque, sa mission était de transporter des voyageurs, des lettres, des colis et des fonds, et les tournées se font à cheval. En 1857, les premiers wagons postaux apparaissent. Il faudra attendre 1903 pour que les transports postaux se fassent par véhicules motorisés. Dix ans plus tard, c’est le premier transport aérien. En 1920, les PTT sont créés, ils regroupent la poste, la téléphonie et la télégraphie. Le jaune apparaît sur les boites aux lettres et les automates en 1939.

 

En 1961, la dernière tournée à cheval se fait à Avers, dans les Grisons. Trois ans plus tard, les numéros postaux d’acheminement sont introduits. En 1978 c’est le premier Postomat qui est installé, et le Natel qui arrive sur le marché. Il s’agit du tout premier téléphone mobile en Suisse. C’est en 1998 que le système change radicalement, car les PTT se divisent en deux entreprises: La Poste et Swisscom. La Poste est chargée de la distribution du courrier, de la gestion de services financiers et de l’exploitation des cars postaux, alors que Swisscom s’occupe des télécommunications. Les deux entités gardent leur statut de service public, mais cela peut changer dans les années à venir en raison des courants demandant leur privatisation. Cette libéralisation du secteur postal a fait l’objet de plusieurs critiques quant à son impact sur les conditions de travail du personnel.

 

Le facteur d’antan
Un habitant de la région de la Riviera, facteur durant 47 ans et aujourd’hui à la retraite, a beaucoup de souvenirs du fonctionnement d’antan. Avec sa femme, ils ont tenu leur propre bureau de Poste pendant plusieurs années. Leur rôle était alors très différent de celui des facteurs actuels. En plus de la distribution et du tri du courrier, ils avaient un rôle social central dans la vie des villageois. Pour lui, les tournées se faisaient d’abord à pied, puis en vélomoteur, jusqu’à la voiture les dernières années de travail. Pendant les tournées, sa femme s’occupait du bureau de poste. Ainsi, on n’a aujourd’hui que peu de chance d’entendre parler d’une femme sur le point d’accoucher qui tombe dans les bras du facteur, ou une épouse jalouse et soupçonneuse qui demande à la postière de reconnaître l’écriture d’une lettre adressée à son mari (bien sûr, la confidentialité est de mise pour garder la confiance de tous).

 

Mais il y a des cas plus particuliers encore. Imaginez: un vieux monsieur apprend qu’il s’est passé un tsunami à l’autre bout du monde. Touché, mais n’ayant qu’une petite retraite, il court à la Poste, apportant avec lui une enveloppe avec 1000 francs, qu’il avait économisés petit à petit et qui étaient destinés à aider les sinistrés. La postière prend note de ce don. Mais le soir, le couple de fonctionnaires est embêté: ils savent que ce monsieur a son toit qui tombe en ruine et qu’il ne possède aucune autre fortune. Le lendemain, durant la tournée, le facteur rapporte l’enveloppe avec 900 francs. «Vous savez, si vous donnez 100 francs vous aidez déjà beaucoup. Vous pourrez donner un peu plus après la réparation du toit.» C’est très heureux et touché que le vieux monsieur a pris ce conseil très éclairé.

 

Un document très parlant sur le sujet peut être consulté sur Internet, dans les archives de la RTS. Il s’agit de l’émission «Temps présent» sur le thème «Le blues du facteur» qui a passé le 15 décembre 2011.


Coup de gueule
Un Bellerin fâché nous fait part de ses déboires avec La Poste. Divorcé il y a un an et resté au domicile familial, le 1er mois se passe sans encombre. Puis, il remarque que, durant les trois semaines qui suivent, sa boîte aux lettres reste désespérément vide, jusqu’a ce que son ex-femme revienne les bras chargés de son courrier qui s’était apparemment trompé de chemin. S’ensuivent alors téléphone, courrier, avec demande de réexpédition, et, finalement, quatre mois plus tard, un mail de quelques lignes d’excuse.

 

Malheureusement pour lui, cela ne signe pas la fin de ses problèmes avec La Poste, puisque, au mois de février dernier, un ami qui lui devait une certaine somme d’argent le lui envoie par la poste dans une carte de voeux. Parallèlement, il attend un courrier officiel important envoyé le jour même. Plus de six semaines plus tard, toujours aucun de ces deux colis n’ont trouvé leur bonne destination et la seule réponse obtenue est: «…nous avons cherché, sans succès. Pas de reboursement possible.» Le problème se situerait, selon notre Bellerin, au niveau du tri du courrier. La Poste n’ayant pas assez d’employés compétents dans le domaine, engagerait apparemment des personnes en aide qui ne possèdent pas de CFC et/ou de langue étrangère, ce qui occasionnerait beaucoup d’erreurs possibles.

 

Une autre habitante de la région a, elle, beaucoup rit. En effet, ayant fait tous ses changements d’adresses grâce à des formulaires fournis par La Poste alors qu’elle leur avait demandé comment s’y prendre, elle reçoit encore aujourd’hui (un an plus tard) les courriers envoyés de La Poste elle-même avec la mention «Veuillez faire le changement d’adresse svp».

 

Le marché de la Poste ne désemplit pas, au contraire!
Malgré les problèmes qui se multiplient, additionnés aux mails et aux SMS possibles grâce à la technologie, les lettres et les colis restent très appréciés pour transmettre, par exemple, les voeux de fin d’année. Du 1er au 24 décembre, La Poste Suisse a traité plus de 16 millions de colis. Pendant la semaine précédant Noël, les trois centres de tri de Daillens (VD), Härkingen (SO) et Frauenfeld (TG) ont dû faire face au double du volume habituel de colis. S’agissant des lettres, les pics à 20 millions d’unités représentent aussi le double du volume habituel.


Au prix fort
Pourtant, les prix vont augmenter à La Poste dans l’avenir: dans un entretien au journal alémanique «Nordwestschweiz», la nouvelle directrice de La Poste, Susanne Ruoff, a dit prévoir une augmentation des tarifs, car, selon elle, le prix d’un franc pour un envoi posté en courrier A ne couvre actuellement plus les coûts. Aucune augmentation n’est toutefois prévue pour les courriers A et B l’an prochain, a précisé Suzanne Ruoff.

 

Le prix des transports est pourtant déjà très élevé par rapport à certains de ses concurrents. DPD, BVA Logistique SA, par exemple, proposent des prix bien plus attractifs pour les mêmes services souvent bien plus compétents. Il appartient maintenant à chacun de savoir si, malgré l’évolution de La Poste, il faut lui rester fidèle.

Partagez l'article
Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Thêmes

Article écrit par

T. Morier-Genoud

T. Morier-Genoud

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans la même catégorie

Point Chablais
Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn