Annonces

Annonces

Annonces

Entretien écologique différencié et nature urbaine

S’il y a encore peu on considérait les villes comme des déserts bétonnés perdus pour la nature, c’est un état de choses aujourd’hui révolu. Les villes sont considérées comme des refuges pour la biodiversité et ont de ce fait un rôle à jouer pour sa sauvegarde. Mais l’entretien écologique différencié, qu’est ce que c’est?

 

 

L’entretien écologique consiste à ne plus considérer les «espaces verts d’une ville» comme un tout à entretenir de manière standardisée, mais comme un ensemble d’espaces individuels ayant chacun leur vocation, leur esthétique, leur fréquentation, et, donc, des moyens humains et matériels qui leur sont attribués. «L’entretien écologique différencié stipule que l’on s’adapte à la valeur d’usage des espaces verts. C’est-à-dire que les parcs dans lesquels les attentes en termes d’esthétique et d’usage ne permettent pas un entretien strictement écologique (parcs historiques, lieux emblématiques, sports, piscine) seront entretenus de manière plus intensive et horticole, tout en cherchant à minimiser l’impact environnemental de cet entretien», explique Pascale Aubert, déléguée à la nature au Service des parcs de Lausanne. Cette dernière est d’ailleurs venue présenter ce qui se fait à Lausanne lors d’une conférence donnée le 8 mars à Aigle et proposée par le Cercle des sciences naturelles du Chablais.

 

A Lausanne

Cette ville est couverte par près de 1860 hectares de forêts dont 1500 hectares sur le territoire communal et 150 en zone urbaine. Mais elle contient aussi 360 hectares de parcs publics et d’espaces verts dont 8000 arbres d’alignement. Ce tout représente 44% du territoire communal. Il y a environ vingt ans, elle a été pionnière dans la mise en place de l’entretien différencié dans ses parcs. Ses principales raisons, l’écologie, l’économie et l’esthétique, soit entretenir autant que nécessaire mais aussi peu que possible. Cette démarche a vu le retour d’orchidées, de prairies fleuries et de haies indigènes aux quatre coins de la ville. Les quelque cent huitante jardiniers, horticulteurs et ouvriers s’adaptent à une gestion plus respectueuse de la nature en s’appropriant des outils destinés à un entretien extensif, tels que des motofaucheuses, des faux et même une soixantaine de moutons pour la tonte de certains parcs ainsi qu’à des alternatives à l’utilisation de produits chimiques de synthèse. En effet, la ville renonce à l’usage d’herbicide et se réconcilie avec les «mauvaises herbes».  Les nichoirs à oiseaux, refuges à insectes, murs en pierres sèches et ruches sont autant d’actions visant à enrichir la nature urbaine. Certaines espèces sont revenues grâce à l’utilisation de fleur de foin par exemple, ou en laissant des patchs de fleurs pousser librement au milieu d’un gazon montrant ainsi qu’on peut allier belle prairie au côté d’un beau gazon. Le long des talus les herbes poussent naturellement  et les bords de routes sont fleuris de prairies totalement indigènes. Après une vingtaine d’année le débat fait toujours rage et les avis divergent. Une approche nuancée entre le sauvage et le naturel, ça plaît ou ça ne plaît pas…

 

Dans le Chablais

Le Chablais quant à lui n’est pas à la traîne non plus au niveau écologique. Mais il est impossible de comparer des communes comme Lausanne avec Aigle ou Bex. Cependant, des restrictions existent et les communes ne sont pas aussi libres qu’on pourrait l’imaginer, elles doivent suivre quelques règles.

 

 

Le Service des parcs et jardins de la commune bellerine met tout en œuvre pour travailler le plus écologiquement possible. En premier lieu il travaille totalement librement puisqu’il gère depuis une dizaine d’années la pousse des ses fleurs, soit environ 50 000 plantes chaque année, ce qui représente environ 90% de leur production. La commune fait appel à de nombreux moyens écologiques et pratiques comme l’utilisation de compost recyclé mélangé avec d’autres matières (terres végétales, argile, etc.) servant ainsi de terreau. Cela économise grandement l’emploi d’engrais. Une économie d’eau pour l’arrosage est gagnée grâce à l’emploi de paillage. Le gazon en bord des routes est remplacé par des zones de prairies fleuries, qui, une fois semées, s’entretiennent toutes seules. Tout comme au bas des arbres, au lieu de mettre du désherbant les jardiniers sèment annuellement des fleurs qui pousseront à la sauvage. Le Service des parcs et jardins bellerin emploie des tondeuses sans déchets, ce qui évite de devoir rajouter de l’engrais. Finalement, chaque année un thème est représenté par le Service parcs et jardins, après le thème du jeu l’an dernier, 2012 tourne autours des plantes tropicales.

 

Du côté d’Aigle, l’accent est avant tout mis sur la sécurité notamment des parcs de jeux passés en revue de manière systématique, ainsi que sur la favorisation de prairies sauvages. Mais la cité soutient également grandement les entreprises de sa commune, faisant appel à des particuliers pour l’entretien des zones vertes, sauf les terrains de sport et la taille des arbres. Le Service forestier aiglon propose d’ailleurs un appui de formation en formant chaque année des apprentis à la taille des arbres. Si l’utilisation de la tondeuse est encore de mise pour les prés et jardins, les prairies sont, elles, tondues à l’aide de broyeuses ou autres.

Partagez l'article
Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Thêmes

Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans la même catégorie

Point Chablais
Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn