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Marlyse Rytz, la plume qui conte sans compter

Le syndrome de la page blanche, Marlyse Rytz ne connaît pas. Son inspiration lui vient de ceux qui cherchent de l’aide pour la rédaction ou la correction de textes divers. Portrait de cet écrivain public au cœur sur la main.

 

Marlyse Rytz
Marlyse Rytz

 

Après avoir obtenu un CFC d’employée de commerce, Marlyse Rytz a travaillé dans plusieurs entreprises de la Riviera avant de venir s’installer sur Bex avec son mari et ses quatre enfants. En 1986 elle ouvre un bureau d’écrivain public. «Cette activité me vient de mon père qui travaillait à l’office des poursuites et qui, pour arrondir ses fins de mois, rédigeait des lettres pour les autres ou remplissait des déclarations d’impôts. J’ai également toujours fait ça à titre privé avant de me lancer professionnellement. Mon premier client était une société de recouvrement qui enquêtait sur la solvabilité des gens. Je recevais mon travail par fax que je retranscrivais ensuite sur une machine à écrire. J’ai par la suite acheté une machine à traitement de textes qui permettait de corriger les fautes et d’enregistrer le tout sur une disquette. Une véritable révolution qui m’évitait de systématiquement tout recommencer. J’ai finalement acquis un ordinateur lorsque ces derniers sont arrivés sur le marché», explique Marlyse Rytz qui, aujourd’hui, travaille à domicile.

 

De la lettre au roman

L’évolution du métier d’écrivain public n’est pas qu’une question logistique, mais aussi de demande. «Au départ, je réalisais essentiellement des lettres, des CV ou des corrections de travaux de diplôme. Aujourd’hui, le travail de la Bellerine est vaste et parfois les requêtes sont particulières : «on m’a sollicitée pour lire un texte à un enterrement, par exemple.» Elle collabore aussi avec une maison d’édition française pour laquelle elle corrige des romans. Mais elle reçoit également beaucoup d’étudiants qui souhaitent une relecture de leurs mémoires ou thèses. «C’est difficile, car les jeunes ne prennent plus vraiment la peine de bien écrire.» Marlyse Rytz répond donc aux demandes, pour autant qu’elles soient réalisables. «Souvent, les clients viennent trop tard. Il n’y a pas de miracle, quand on a un délai au 31 décembre et qu’on vient le 5 janvier, je ne peux rien faire. Cela m’arrive régulièrement, notamment pour des recours à l’AI ou des congés d’appartements.»

 

Un métier peu rentable

Le dicton dit que le temps c’est de l’argent. Mais Marlyse Rytz ne compte pas, elle préfère de loin perdre une heure, mais renseigner correctement ses clients et les réorienter plutôt qu’ils se fassent avoir par des personnes peu scrupuleuses. «Je reçois beaucoup de femmes divorcées avec des enfants en bas âge. On passe alors beaucoup de temps à discuter. Je ne peux décemment pas facturer mon travail à l’heure.» Il faut alors compter en moyenne 25 francs par lettre, mais ce prix est variable et, surtout, la Bellerine ne reçoit pas toujours de l’argent. «Parfois on me paie en nature : je reçois alors des œufs, du porto ou autres.» Pas besoin de diplôme pour devenir écrivain public et chacun établit ses tarifs comme bon lui semble. «J’en connais qui demandent 250 francs de l’heure. Pour ma part, je fais partie de l’Académie des écrivains publics de Suisse (AEPS). Nous sommes une dizaine de membres. Au sein de cette association, nous n’imposons pas de tarifs, mais conseillons de facturer entre 25 et 35 francs la lettre. On ne s’enrichit donc pas en devenant écrivain public et, en Suisse, il est pratiquement impossible de vivre de cette activité. «Malgré tout, il ne s’agit pas d’un métier en voie de disparition puisqu’il y aura toujours des personnes qui ne savent pas écrire ou qui n’en ont pas envie.»

 

La guerre des fautes

Bien que près de la moitié de sa clientèle soit étrangère, avec 50% de Cap-Verdiens, Portugais, Espagnols, Italiens et pays de l’Ex-Yougoslavie, Marlyse Rytz reçoit également beaucoup de Suisses et francophones. «Ces derniers savent de moins en moins écrire car ils n’ont pas le temps, l’envie, les connaissances ou l’orthographe. Je ne blâme pas le système scolaire, mais plutôt la technologie : la télévision, le téléphone, etc. On lisait aussi beaucoup plus à l’époque. En revanche, je suis absolument contre la réforme de la langue française avec la modification orthographique de certains mots, leur féminisation ou l’anglicisme. Il y a encore et toujours des fautes qui font sourire la Bellerine, «mais personne n’est parfait et j’en fais aussi», rassure-t-elle. N’allez toutefois pas écorcher son nom de famille, car Marlyse Rytz tient au «y» de son nom de famille.

 

Marlyse Rytz ne compte donc pas les heures. C’est une passionnée qui aime par-dessus tout le contact humain et qui est empathique ; une exigence dans ce métier. «On en apprend tous les jours, il faut se tenir informé de l’évolution des lois et autres règles qui gouvernent la rédaction de CV, par exemple.» Une véritable plume en or aux services des autres et si des mots il en existe à la pelle, des passionnées comme elle, il faudrait en inventer plus !

Informations

Marlyse Rytz
Écrivain public
Rte du Grand-Saint-Bernard 16
1880 Bex
079 385 84 05
aeps.ch

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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