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Plus aucun dealer d’ici à fin 2015

«Mon Village sans Dealers»: non, ce ne sont pas des paroles en l’air, c’est bel et bien l’objectif que s’est fixé cette nouvelle association créée en novembre dernier et qui souhaite éradiquer à 100% le deal de rue à Bex, et ce d’ici à fin 2015.

 

 

«Il faut les faire fuir, les déranger, leur faire perdre du temps et de l’argent, à ces dealers», explique Sandrine Moesching-Hubert, présidente de l’association qui compte onze personnes au comité ainsi qu’une bonne huitantaine de membres, tous des parents soucieux de l’avenir de leurs enfants. L’association, qui prône la tolérance zéro, ne manque pas d’idées, et son souhait est d’agir de manière la plus polie possible tout en restant ferme et en n’hésitant pas à taper du poing sur la table s’il le faut.

 

C’est à la suite d’une séance d’informations sur le trafic de drogue organisée à la Grande Salle de Bex au mois d’octobre par les autorités qu’est née l’idée de créer cette association. Elle a même lancé une pétition qui a récolté plus de 580 signatures dont 450 sont exploitables à 100% puisqu’il s’agit d’habitants de la Cité du sel. L’association dispose aussi d’une page Facebook «likée» 539 fois déjà (chiffre datant de décembre).

 

Les actions

Pleine d’idées, l’association Mon Village sans Dealers compte mener des actions différentes que ce qui a déjà été entrepris mais aussi de donner la parole aux habitants, souvent timides face à cette situation. «On a comme ouvert la boîte de Pandore, et alors qu’il s’agissait d’un sujet tabou, les gens commencent à en parler», constate Sandrine Moesching-Hubert.

 

Les actions sont ciblées contre les dealers mais sont également indirectement ciblées contre les consommateurs. «On veut bousculer les consommateurs pour qu’ils ne mettent plus les pieds à Bex pour se procurer leur drogue.» Un sentiment d’insécurité règne dans le village, les dealers, en plus d’arpenter les rues sans crainte pour vendre leur drogue comme s’ils vendaient des fleurs, n’hésitent pas à aborder les jeunes adolescents. Il n’y a eu, jusqu’à ce jour, aucun cas dans les établissements scolaires, mais dans les rues à proximités de ces derniers. «Les enfants ne sont plus en sécurité et beaucoup de ceux qui ont grandi sur Bex associent le deal aux personnes de couleur, ce qui est grave car c’est faux et humainement pas acceptable.» Ce n’est pas le seul amalgame qui est fait puisque beaucoup pensent encore que les dealers viennent de FAREAS, encore une erreur.

 

Pour pallier le problème, les idées de l’association foisonnent, comme: un meilleur éclairage à la Gare, une présence policière accrue, suggérer des zones sensibles à 20 ou 30 kilomètres heure, etc. «On devrait carrément confisquer les téléphones des dealers interpellés par la police, ou même les empêcher de descendre du train à Bex», propose Sandrine Moesching-Hubert. Des idées parfois un peu extrémistes, «mais qui s’en plaindrait à part les dealers», soutient la présidente qui insiste sur le fait que l’association Mon Village sans Dealers n’est pas tenue à la réussite mais de suggérer des idées «et si ça ne fait que repousser le trafic dans d’autres communes ce n’est pas notre problème», ajoute-t-elle.

 

L’association se donne déjà jusqu’à avril pour faire un point de situation, et si aucun changement n’est constaté elle musclera ses actions. «Aujourd’hui, on agit au niveau local, mais s’il faut viser plus haut on le fera.» En ce moment, Mon Village sans Dealers a placardé des banderoles dans toute la commune ; banderoles qui portent le nom de l’association afin d’attirer plus de membres et de récolter des fonds pour ses actions et d’ont plusieurs ont d’ailleurs été volées courant décembre. Malgré la mauvaise image qu’elles véhiculent, notamment auprès des touristes, Sandrine Moesching-Hubert affirme qu’il n’y a pas besoin de voir ces affiches pour savoir qu’il y a des dealers dans le village. D’autres projets ont déjà été mis en place comme un cours de zumba donné par une connaissance de l’un des membres de l’association à la Gare, ce qui a fait fuir les dealers durant un petit moment. Malgré cela, le problème n’a été que déplacé au rond-point au croisement de la rue du Simplon et de la route de Saint-Maurice, ce qui a créé un bouchon à cause des dealers déportés vers la zone industrielle.

 

Mais que fait la police?

Contrairement à certaines idées reçues, la police n’est pas laxiste à ce niveau, mais, tout comme la Municipalité, elle est désemparée face à ce fléau.

D’un côté, la commune a eu l’autorisation du Conseil communal en 2012 d’installer des caméras de sécurité dans des lieux sensibles; une initiative de l’UDC désireuse de réduire le trafic de drogue et les déprédations du domaine public. Cependant, aucune caméra n’a encore été installée. Il est malgré tout prévu d’en poser au futur collège de la Servannaz, mais c’est insuffisant, à tel point que l’UDC compte relancer la Municipalité à ce sujet.

 

De l’autre côté, la police du Chablais vaudois ne baisse pas les bras, même si la tâche s’avère compliquée. Des patrouilles, à pied et en voiture, sillonnent les rues de Bex, notamment celle du Simplon, de Rivarottaz et des Pépinières, sans, pour autant, occulter les abords de ce triangle d’or. Le but étant d’interpeller les présumés dealers, mais la police tient un discours différent de l’associations Mon Village sans Dealers: «Nous ne voulons pas les faire fuir, l’idée n’est pas de déplacer le problème mais de le diminuer», insiste Pascal Wüthrich, commandant de la Police du Chablais vaudois. Si ces patrouilles ont toujours exercé une surveillance au sein de la commune, ces dernières vont tout de même être intensifiées avec le temps, et la police espère accentuer les contrôles auprès des conducteurs de véhicules consommateurs et clients des dealers. Une création d’une brigade canine est également prévue pour 2015. Il y aura donc plus de chiens sur Bex, notamment pour trouver la drogue cachée par les dealers dans des buissons, etc. «Nous considérons l’association Mon Village sans Dealers comme un partenaire; et même si leur objectif paraît difficile à atteindre, on l’espère tout de même», conclut le commandant.

 

Un travail d’équipe, donc, entre l’association, la commune et la police, pour éradiquer ce fléau qui touche toute une population… Gageons que les résultats seront plus probants que les chiffres de 2013 qui indiquent que huitante dénonciations ont été effectuées à Bex concernant la loi sur les stupéfiants, et soixante interpellations concernant des personnes en situation irrégulière.

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Article écrit par

Zoé Gallarotti

Zoé Gallarotti

Rédactrice en chef

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