Alain Bizard est né dans le Vaucluse. Il est petit-fils d’un éleveur et fils d’un agriculteur et viticulteur. Il passe son enfance dans une ferme, et, au fil des années, sa passion pour la vigne croît naturellement. Après avoir réussi un bac technologique, il décide de se consacrer à sa passion.

D’une vigne à l’autre

Il consacre quelques années à l’obtention d’un diplôme de viticulture et d’œnologie, tout en travaillant dans l’exploitation familiale, et comme apprenti viticulteur à Cassis et dans différents domaines où il apprend l’art de travailler la vigne avec différents cépages, Gigondas, Vacqueyras, Châteauneuf-du-Pape. Car à chaque cépage correspond une terre particulière où la vigne va pouvoir donner le meilleur d’elle-même. En 2007, Alain s’installe en Bourgogne et travaille dans une exploitation viticole où il occupe plusieurs postes, entre autres celui de la gestion de la cave. Il se familiarise avec de nouveaux cépages, Beaujolais, Gevrey-Chambertin, Moulin à Vent. Beaune, Chénas, et parfait sa connaissance de la terre, de la vigne et des éléments naturels qui interviennent dans la culture du vin.

En 2010, il s’installe dans l’Ain, dans le Bugey et essaie de racheter un domaine. L’entreprise échoue faute d’accompagnement de la part des cédeurs étant donné la lourde charge immobilière.

En 2011, Alain se retrouve de l’autre côté de la frontière, en Suisse, à Rolle où il seconde le propriétaire. Il y découvre les vins de la Côte, puis ceux du Chablais, à Aigle. A partir de 2013, Alain loue des vignes à Bex et à Ollon, s’établit dans la région et vinifie son propre vin. Il y cultive de nouveaux cépages, Doral, Gamay, Garanoir.

En 2014, Alain se rend au salon Agrovina à Martigny et y fait la connaissance de Jean-Claude Angelrath qui possède un domaine au Landeron qui lui a été transmis par son père. Les deux hommes s’entendent bien, se complètent à merveille et décident donc de s’associer. Ils possèdent tous deux cet amour de la vigne et de la terre qui la nourrit et cette envie de communiquer leur passion, leur savoir, de pérenniser leurs connaissances de génération en génération. Jean-Claude se tourne plus volontiers vers l’œnologie alors qu’Alain aime la terre. Alain est seul dans ses vignes, alors que Jean-Claude aime la communication, les nouvelles idées. Alain va racheter petit à petit une partie du domaine de Jean-Claude, jusqu’à ce qu’ils deviennent associés à 50%, tout en conservant les deux appellations, Neuchâtel et Chablais.

Le vigneron dans sa vigne

Vous le verrez souvent dans ses vignes, Alain, contemplant, humant, observant, touchant. D’abord, il faudra tailler pour empêcher une trop grosse et donc moins bonne production. Lentement, la vigne va croître et il faudra observer si tout se passe harmonieusement, effectuer certains traitements bio pour la protéger. Cep après cep, Alain va sélectionner les branches, procéder à un ébourgeonnage, tout en veillant au vent, au soleil, à la pluie. Puis viendra la floraison où, là aussi, Alain cherchera l’équilibre entre quantité et qualité. En été, il procédera à l’effeuillage pour aérer le raisin, éviter les maladies, les moisissures. Alain va ensuite effectuer un cisaillage pour faciliter la future récolte, observer le raisin, sa couleur, enlever certaines baies, goûter. Puis viendra la période faste et joyeuse des vendanges. Le métier est minutieux. Il nécessite de la patience, de la délicatesse, la connaissance de la terre, du climat et surtout un amour immodéré.

Mais tout ne fait que commencer car vient ensuite le travail de vinification réalisé en commun avec Jean-Claude. L’élevage se fait en fûts anciens et nouveaux. Les deux vignerons tentent de concilier certaines pratiques naturelles et ancestrales avec la technologie de notre époque qui permet de protéger le vin sans le dénaturer. Alain s’intéresse à la biodynamie et va lentement intégrer ces méthodes. Il a également fait un stage de géobiologie. C’est donc avec toujours autant d’amour, de précision et de goût que le vin va agréablement développer son arôme, son caractère, sa puissance et ravir les connaisseurs et les amoureux du vin.

Et l’année prochaine, Alain recommencera avec autant d’amour, de joie, de délicatesse et de plaisir. C’est ainsi que les choses vont quand on est vigneron.