Alors que les activités manuelles à l’école sont essentielles pour l’épanouissement des enfants, le Conseil d’Etat a revu à la baisse ces périodes en première ligne lorsqu’il s’agit de trouver des solutions adaptées pour les branches du premier groupe, soit, les branches dites «principales».

Qu’est ce que ce projet implique?

Depuis la fin 2010, le Conseil d’Etat a mis en consultation une nouvelle grille horaire proposée par le Département et visant à trouver des solutions pour renforcer l’enseignement des langues et des sciences. Pour ce faire, deux possibilités s’offraient au canton: soit de passer de trente-deux périodes par semaine, comme actuellement, à trente-quatre, ou soit supprimer des périodes pour en remplacer par d’autres. Bien sûr, brusquer nos chers élèves n’est pas une solution; en revanche, réduire les activités manuelles de nos rejetons c’est nettement mieux! Lorsqu’on sait qu’à Bex, par exemple, les élèves terminent leur semaine le vendredi matin on est en droit de se demander où file tout ce temps de perdu?!

La révolte des parents et des enseignants s’est fait entendre, puisque l’AVEAC (Association vaudoise des enseignants en activités créatrices) a récolté plus de sept mille signatures pour sa pétition visant à protéger les périodes manuelles des enfants en passant à trente-quatre périodes par semaine. Il est prouvé que les activités manuelles sont importantes pour le développement des enfants ainsi que des plus grands qui peuvent, par ce biais, appliquer les théories apprises sur le papier, que ce soit en mathématique, en physique, etc.

La décision a pourtant été prise, et, dès la rentrée 2015, toutes les années de la scolarité obligatoire seront régies par le nouveau plan d’étude et par la nouvelle grille-horaire. Si le cycle primaire sera, bien entendu, touché par ces changements, notamment par la primarisation des 5e et 6e, les secondaires, eux, pâtiront de cette réforme, avec, notamment, la suppression d’une période de travaux manuels, ne leur en laissant plus qu’une seule par semaine. En échange, pour la voie secondaire générale, ils disposeront de quatre options de compétences, orientées métiers, au choix par semaine. C’est-à-dire que les élèves devront choisir une option dévolue à l’apprentissage des langues et des mathématiques et une autre pour les branches artistiques et techniques. Cependant, les secondaire pré-gymnasiale n’auront pas cette chance, puisque, pour eux, les activités créatrices et manuelles sont presque totalement bannies dès la 7e année (la 9e selon le nouveau système harmos). Ils ont le droit à quatre périodes d’options spécifiques mais ne touchant que des domaines du premier groupe. Cela confirme la préoccupation des professeurs de travaux manuels,  mais aussi des parents: le sentiment que l’école devient de plus en plus théorique, peut-être même trop…

Un avis comme un autre!

A l’époque, on travaillait plus et bien plus dur et cela ne posait pas autant de problèmes que maintenant. Les enseignants faisaient leur travail sans se faire bousculer de toutes parts pour des raisons souvent enfantines. Certains parents trouvent-il que leurs enfants travaillent trop ? Si oui, à ce rythme on passera bientôt à des semaines de trente-cinq heures, et il ne faudra pas se plaindre de ne pas gagner assez sa vie. Ceci doit bien rentrer en compte, notamment dans la  suppression de périodes d’activités manuelles plutôt que d’ajouter deux petites périodes par semaine ? Alors continuons de protéger les jeunes du monde du travail et des études. Fermons les yeux et patientons jusqu’à atteindre une société d’incultes faignants, et, de surcroît, incapables de planter un clou !