Annonces

Annonces

Annonces

Le bio

Le bio oui, mais logique!

C’est quoi au fond, le bio?

Le bio! Un sujet d’actualité, une polémique, un idéal pour certains, une mode pour d’autres. Quoi qu’il en soit, ces trois lettres, il est vrai, ont pris beaucoup de place dans notre quotidien depuis ces dernières années. Un thème controversé sur lequel il est pourtant simple de faire le jour. Le bio, souvent synonyme de produits plus chers, de concept trop répandu et populaire pour être vraiment authentique, souffre d’un certain mépris ou d’une indifférence totale. Pourtant ceux qui véhiculent des idées préconçues sur le sujet sont bien souvent les mêmes consommateurs qui se refusent simplement à se poser la question concernant la qualité de ce qui arrive tous les jours dans leurs assiettes, et quelle est la différence entre ces produits bio qui envahissent les rayons des grandes surfaces et ce qu’ils achètent constamment sans réfléchir.

 

 

Difficile de comprendre la différence dans tout ça? Pas tout à fait! On peut admettre qu’il n’est pas évident parfois de faire le tri, entre ce que les gens disent, cette confiance aveugle qu’il faudrait avoir dans les grands distributeurs et les pavés inutiles que jettent dans la marre certaines émissions de télévision qui devraient avoir pour mission de nous éclairer nous, consommateurs, et ne font en réalité qu’augmenter le doute sur la qualité de ce que nous consommons sans nous donner pour autant le mode d’emploi. Qui peut garantir que ces produits sont vraiment bio, qu’est-ce qu’un label, à quoi ça sert finalement de cultiver différemment, voilà toutes ces questions qui bien souvent restent sans réponse. L’intérêt de ce dossier estival est donc de vous aider, lecteurs, à devenir des acteurs conscients du marché ainsi que s’engager en faveur de la souveraineté alimentaire!

 

Dans le respect de la terre, des hommes et des animaux

Le sol, préoccupation première de l’agriculture biologique, a donné l’impulsion de départ pour ses pionniers, produire dans le respect de la nature. Les fermes accréditées par Bio Suisse s’engagent pour le développement durable. Il s’agit donc de favoriser les processus vitaux des plantes et de renoncer aux produits phytosanitaires de synthèse. Le paysan bio travaille pour le renforcement des défenses naturelles des plantes et des animaux, plutôt que neutraliser les nuisibles qui pourraient gêner la production. Au même titre, ce qu’on appelle communément des mauvaises herbes ou adventices ne sont pas supprimées en culture bio car on profite de ce qu’ils apportent au-delà de leurs inconvénients. Les adventices servent, par exemple, d’habitat aux insectes auxiliaires et couvrent le sol, de quoi protéger la couche d’humus fertile et limiter l’érosion. Les insectes auxiliaires contribuent à la régulation des populations de ravageurs et préservent ainsi l’équilibre écologique. Par ailleurs, l’agriculture biologique s’engage dans ce qu’on appelle les surfaces de compensation écologique, ce qui signifie la plantation de haies et l’entretien de prairies à fleurs qui forment des biotopes indispensables à certaines plantes rares et favorisent la nidification des oiseaux.

 

Les animaux élevés dans des fermes bio sont traités de manière respectueuse, ils passent beaucoup de temps en pleine nature et en plein air, été comme hiver, et sont nourris par des fourrages bio. En cas de maladie, les animaux sont traités en douceur avec des méthodes alternatives. L’expression de l’animal est encouragée plutôt que le rendement et la performance. Les aliments sont fabriqués sans aucun arôme, colorant ou exhausteur de goût, et le bio renonce également aux stabilisateurs traditionnellement utilisés dans la production intégrée. Pas de vitamines et de minéraux artificiels ou encore d’édulcorants de synthèse. Pour terminer les produits bio sont totalement exempts d’organismes génétiquement modifiés (OGM).

 

Que faut-il pour être bio et qui garantit cette qualité en Suisse?

Pour qu’un produit puisse garantir qu’il ait été cultivé, transformé et conditionné de manière biologique, il faut qu’il soit estampillé par un label. En suisse, le label qui garantit cela s’appelle le Bourgeon. Label de Bio Suisse (anciennement association suisse des organisations d’agriculture biologique), organisme faîtier responsable de l’administration, de la gestion et de la promotion de l’agriculture biologique en Suisse. Créé en 1981, celui-ci administre aujourd’hui environ 6500 domaines agricoles et horticoles qui respectent avec soin le cahier des charges très fourni (env. 270 pages) sur les directives à respecter pour avoir le droit au label Bourgeon. Ajoutons à cela les 800 transformateurs et commerçants qui ont signé avec l’organisation un contrat de licence pour les produits labellisés et cela nous donne une idée appréciable de l’importance du bio en Suisse. Il est capital de savoir également que les directives de Bio Suisse sont dans les normes bio les plus strictes au monde grâce à son comité qui ne cesse d’affiner la qualité de son label. Ne traitant pas uniquement des questions liées à la production, Bio Suisse s’engage en faveur d’objectifs écologiques, transparents et le tout dans des conditions socialement équitables. Ce qui n’est pas le cas des autres labels européens, de loin pas. Lorsqu’un domaine est accrédité par Bio Suisse il reçoit alors une fois par année la visite d’un organisme indépendant de contrôle tel que bio.inspecta ou d’autres organismes avec lesquels l’association travaille. Ce qui signifie qu’un agriculteur, même s’il a reçu la labellisation, pourrait s’il ne respecte pas entièrement les directives se voir recevoir une amende ou aller jusqu’à perdre le label le cas échéant. Pourquoi donc douter de la garantie de la qualité et du bien-fondé des produits bio Bourgeon?

 

Particularités du bio où comment choisir ce que l’on mange?

Il existe pourtant des différences importantes entre les produits bio de l’Union Européenne (UE), les produits bio fédéraux et ceux dont on vient de parler qui sont labellisés par Bio Suisse. Les produits Bourgeon sont composés de matières premières Bourgeon alors que les produits bio fédéraux et ceux de l’UE ne le sont pas, et, rappelons-le, les directives du cahier des charges de Bio Suisse sont plus strictes! Le Bourgeon autorise moins d’additifs et d’auxiliaires technologiques que l’Ordonnance fédérale sur l’agriculture biologique ou l’ordonnance de l’UE, cela représente quasiment deux tiers, ce qui n’est pas rien. Ensuite seul le Bourgeon a des prescriptions relatives au procédés de transformations, au matériel d’emballage, aux mesures de lutte contre les ravageurs, c’est aussi le seul label qui garantisse une limite aux importations quand l’approvisionnement indigène est suffisant et interdit le transport aérien. Finalement les autres produits labellisés ne remplissent pas ou partiellement des critères tels que la biodiversité, la consommation en eau, la durabilité, le commerce équitable ou les normes sociales. Par exemple les produits Migros-Bio, eux, respectent les directives fédérales sur le bio et ne garantissent donc pas tous les paramètres que nous avons vus avec le Bourgeon de Bio Suisse dont les produits sont vendus à la Coop, qui participe également à la promotion des produits régionaux. Les produits Bourgeon peuvent être achetés aussi chez les producteurs ou dans des points de vente spécialisés. Et comme on peut toujours faire mieux, le label Demeter, qui garantit des produits cultivés en biodynamie, a des directives encore plus strictes que le Bourgeon, notamment en ce qui concerne la production et la transformation. Par exemple, le lait ne peut être homogénéisé et les nitrites sont interdits dans la charcuterie. Pour qu’un agriculteur puisse obtenir le label Demeter il faut d’abord qu’il soit en reconversion bio et obtienne ensuite le label Bourgeon, au terme de quoi il pourra demander le label Demeter.

 

Aujourd’hui se décide ce qu’il y aura demain dans notre assiette!

Pourquoi donc remettre en question les bien-fondés de l’agriculture biologique? A l’heure où le moratoire sur les OGM arrive presque à son terme (2017), quand on sait que seulement 20% des Suisses sont favorables à la culture de plantes transgéniques, qui est-ce qui va garantir dans trente ans que nos aliments ne seront pas tout simplement tous issus du génie génétique, si ce n’est des organisations tels que Bio Suisse, Migros-Bio, Demeter ou d’autres? L’agriculture de demain ne se limite pas à des questions économiques, il faut tenir compte de tous les paramètres et enjeux que nous avons vus jusque-là, favoriser l’achat de produits labellisés permet de consommer avec conscience en s’engageant pour une agriculture durable. Alors que le moratoire sur les OGM permet l’importation de quatre variétés de produits pour l’alimentation humaine et nonante pour celle des animaux et que les programmes de recherche viennent à peine de rendre leurs résultats, qui peut vraiment garantir aujourd’hui que la consommation d’aliments transgéniques n’aura pas d’impact sur notre santé? Tant que les résultats ne seront pas certains, et tant que personne ne saura réellement si la Suisse pourrait trouver un intérêt autre que financier dans tout cela, notre marge de manœuvre reste et restera toujours les petits gestes du quotidien. Regardez-bien, lisez les étiquettes des produits, cherchez à savoir la composition des choses, faites l’expérience, rien ne sert d’être radical, le prix parfois contesté du bio est justifié par son goût et par tout les paramètres que garantit un label. Que ce soit AOC, IGP, Naturaplan, De votre région ou d’autres labels, il est capital de favoriser des produits certifiés. Car le seul moyen de garantir la souveraineté alimentaire et de préserver, pour le consommateur, le choix, la qualité et l’impact environnemental de ce qu’il mange et de faire preuve d’un peu de bon sens! Soyons logique, choisissions ce que l’on mange pour s’assurer, contrairement à nos voisins américains et français, que nous aurons, demain, le choix de ce qu’il y aura dans notre assiette.

Informations

www.bio-suisse.ch
www.demeter.ch


Lecture:
Arrêtons de manger de la merde, Jean-Pierre COFFE

Manifestations:
Marché Biodynamique de Vevey le 6 septembre 2014
Marché Bio Suisse de Saignelégier les 20 et 21 septembre 2014

Partagez l'article
Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Thêmes

Article écrit par

D. Vernier

D. Vernier

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans la même catégorie

Point Chablais
Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn